Gratitude… Un mot qu’on devrait avoir beaucoup plus souvent à l’esprit. Une marque de reconnaissance envers la vie, les gens et tout ce qui nous entoure. C’est aussi un état d’esprit et une attitude qui amène une paix intérieure et un sentiment de bonheur. Quand on reconnaît ce qui est, quand on ressent de l’intérieur la vie qui nous entoure, nous comble et nous nourrit, notre esprit est empreint de calme.
La gratitude manque à notre société. Ça ne coûte pourtant rien mais beaucoup de gens préfèrent se complaire dans l’arrogance, la violence et l’égoïsme plutôt que d’apprécier de qui est. Toutes ces guerres et ces conflits seraient sans doute moins virulents si au lieu d’être dans un esprit de compétition, la planète visait la communion, l’égalité et le partage. Je me désole de voir tant de gens mourir pour des causes complètement aberrantes. La souffrance est proportionnelle au niveau d’incompréhension de l’autre, malheureusement.
Hier, en arrivant chez-moi, j’avais, sur mon îlot de cuisine, un joli cadeau de la part de ma femme de ménage. J’ai trouvé ce geste vraiment généreux et automatiquement, tous les soucis de la journée sont disparus. Je n’ai pas eu besoin d’un voyage dans le sud, d’un nouveau véhicule ou quoi que ce soit de majeur. En fait, c’est le geste qui compte. Et le fait qu’elle ait pensé à m’offrir un présent me touche beaucoup. Je la connais depuis peu, elle fait un excellent travail et j’apprécie qu’elle prenne soin de ma maison comme si c’était la sienne.
Ça m’a fait réfléchir sur mes valeurs et sur le fait que je ne suis pas toujours alignée avec celles-ci. Je cours beaucoup dans une journée, mes collègues peuvent en témoigner. Je m’investis à fond dans mes mandats car, à mes yeux, livrer un service de qualité est primordial pour que ma réputation reflète ma personnalité. Mon travail occupe une grande place dans ma vie, peut-être trop imposante, mais il me satisfait beaucoup. Par contre, trouver le temps de voir mes amis et ma famille est parfois ardu quand, rendu au samedi matin, je n’ai qu’une envie, c’est de flâner au lit.
Cette année, j’ai décidé d’aller voir ma famille dans mon patelin d’origine afin de m’imprégner de cet esprit festif, jovial et surtout chaleureux. La famille change et évolue mais je sais que j’y suis toujours bien et à ma place et ce sentiment est primordial. On peut fréquenter des milliers de gens dans une année mais la chaleur que procure le cocon familial a une valeur inestimable.
J’ai envie de ces sourires sincères, de ces blagues et taquineries dont ma famille est championne, de savourer ces moments qui viennent toucher directement le cœur et de faire une réserve de bonheur pour les mois d’hiver à venir. J’ai envie de sentir l’air pur du nord et les étoiles dans le ciel sombre.
Et je me dis que j’ai la chance de pouvoir visiter ma famille qui n’est qu’à quelques heures de route alors que tant de gens en ont été séparée ou ont dû la laisser derrière eux, comme ces syriens qui nous rejoignent, mitigés entre la paix que leur procure notre pays et la tristesse de devoir repartir à zéro.
Gratitude…
Photo : Unsplash | Mr. Marco