Perplexité, quand tu nous tiens!

Michael Fertig

Je suis un peu perplexe ce matin devant une chose que je trouve à la fois drôle, à la fois touchant, à la fois triste et à la fois loufoque… C’est la Journée mondiale de la vie… Aujourd’hui…

Dans un sens, je trouve cette initiative intéressante car on a parfois tendance à oublier que la vie est à la base de tout et qu’il y a de la vie partout autour de nous. Le rythme effréné de nos vies nous empêche bien souvent de savourer pleinement cette vie qui se transforme et qui bouge.

D’un autre côté, je trouve cela un peu triste qu’on en soit rendu à devoir « planifier » une journée de la vie pour se rappeler qu’elle est bien là, à l’origine de tout et qu’on doit y faire très attention. Prendre pour acquis que nous serons en vie encore longtemps nous fait parfois agir en cabochon et c’est bon de se le rappeler mais j’aurais tendance à croire que ça prend plus qu’une journée dans l’année. Cynique, suis-je? Peut-être…

Mais bon, comme on dit, on choisit nos batailles… Et en même temps, si ça peut rappeler à certains conducteurs téméraires, que la vie ne tient qu’à un fil, profitons-en! (Oui, toi, le stressé de la vie qui tentait d’embarquer sur mon parechoc arrière ce matin à 6 h 30 comme si ta vie dépendait du 50 cm de libre entre mon véhicule et celui que je suivais…)

Quand je regarde les enfants dans mon entourage qui grandissent à la vitesse de l’éclair, dans un monde oh combien plus technologique que dans mon temps, je me dis que leur vie à eux sera bien différente. J’ai eu le privilège de grandir au contact de la nature, de passer les étés de mon enfance au chalet sur le bord du lac, à respirer l’air pur et à courir partout sans stress ni contrainte. La vie, je la savourais à chaque instant et alors que je n’étais absolument pas consciente qu’un avenir se dessinait devant moi, je savais profiter du moment présent.

Aujourd’hui, du haut de mes 36 ans, je sens que je passe parfois, même trop souvent, à côté de quelque chose. Je travaille fort, j’ai des amis formidables, je voyage, je découvre le monde sous toutes ses formes… Mais je n’ai plus cette innocence de la jeunesse qui venait avec le fait de n’avoir aucune responsabilité. Je suis maître de mon destin, certes, mais, entre vous et moi, ça vient avec un maudit paquet de troubles!

Je pourrais faire comme certains et tout vendre, tout quitter, pour aller découvrir le monde et enrichir mon cerveau. En serais-je plus heureuse? Peut-être pour un temps mais tout finit par devenir routine et habitude… je finirais surement par me lasser de cette vie de bohème.

Alors je dois trouver l’équilibre, la façon qui me gardera les pieds sur terre, la tête fraîche et dispose et l’esprit ouvert et sain. Beau défi tout de même…

Mais pour moi, c’est ça la vie.

Alors à 13 h aujourd’hui, on dit merci à la vie. Une petite minute pour prendre conscience de notre chance d’être ici et maintenant.

 

Photo : Unsplash | Michael Fertig