S’écouter et se faire confiance…

Ruthie Martin

Ce matin j’en suis à ma septième semaine de sinusite. Je n’ai pas besoin de vous dire que j’en ai solidement marre d’être malade, d’avoir le sinus en inflammation et bouché qui pousse sur mes dents, qui me donne mal au crâne et qui m’empêche de vaquer normalement à mes occupations. Me pencher provoque des douleurs et des étourdissements, me moucher me bouche l’oreille… Bref, la madame est tannée! Pourquoi je vous raconte cela? Parce que j’aurais dû m’écouter et je trouve qu’on a souvent tendance à faire taire la petite voix à l’intérieur de nous.

Au bout de 5 semaines, je n’en pouvais plus alors je suis allé voir un médecin, au privé. Je vous épargne l’attitude hautaine et désagréable de ce généraliste. Je lui ai décrit mes symptômes sachant déjà qu’il m’affirmerait que je souffrais d’une sinusite et qu’il me donnerait des antibiotiques. C’était la raison de mon rendez-vous quand même et quiconque a déjà souffert de ça peut reconnaître rapidement l’infection. Rien de surprenant jusqu’à maintenant me direz-vous. Sauf que…

J’ai la maladie de Crohn et disons que les antibiotiques qui tuent les bactéries à l’origine des sinusites ont tendance à tuer TOUTES les bactéries dans le système, incluant les bonnes bactéries de l’intestin, d’où ma réticence à consulter et à me faire prescrire ce remède. Mais comme je n’arrivais pas à en venir à bout et j’étais sur le bord d’acheter la compagnie Puffs, je me suis résignée…

Quand j’ai expliqué mon état au médecin, et que je lui ai dit que je ne prenais pas de médication régulière pour ma pathologie (ce qui se résume à un refus de traitement), j’ai senti un jugement grossier de sa part. Lui mentionnant que je prenais des probiotiques qui avaient un excellent effet sur moi, j’ai eu droit à un discours sur le fait qu’aucune étude scientifique n’a prouvé les bienfaits de ces bactéries et que ça ne changeait rien à ma santé, que c’était plus un effet placebo…

Comme on dit en bon québécois, j’ai fermé ma gueule. Parce que je voulais ma prescription et parce que je savais que ça ne servait à rien d’argumenter. Mais il m’a aussi conseillé de prendre un spray nasal qui allait aider à ouvrir le sinus pour favoriser l’écoulement. Je doutais beaucoup de ce conseil sachant que ces sprays ont tendance à provoquer un effet rebond de la sinusite. Mais je me suis dit qu’il avait fait assez d’années d’études pour savoir de quoi il parlait, malgré sa fermeture d’esprit concernant ce qui sortait du cadre pharmacologique.

Et bien j’aurais dû m’écouter, considérer le doute qui avait fait sa place dans mon esprit car devinez quoi? L’effet rebond s’est pointé à 2 h du matin… Sans grande surprise… Et j’ai sacré car depuis plusieurs années, ceux qui m’ont le plus aider au niveau de ma santé, ce sont : mon ostéopathe, ma naturopathe, ma psychologue, mon acupunctrice er ma professeure de yoga. Les approches plus humaines, plus complètes et surtout moins conservatrices ont été salvatrices dans mon cas.

Alors ce matin, avec quelques heures de sommeil en moins, je me dis qu’à partir de maintenant, je vais mieux m’écouter et me faire confiance. Ce n’est pas parce qu’un livre de médecine affirme quelque chose que ça s’applique à tous, y compris à moi. On est tous différents, on a notre système propre et on se connaît. Dans certaines situations, je me laisserai « prendre en charge » par la médecine traditionnelle. Mais mon souhait le plus cher est qu’on soit en mesure d’avoir le choix, de nous expliquer toutes les approches et surtout que ces professionnels du milieu de la santé, payés avec nos impôts ne se ferment pas à l’idée que parfois, même su la science n’est pas rendue là, ça se peut qu’il y ait d’autres voies possibles. C’est ce que j’appellerais de l’écoute, de l’ouverture et du respect. Est-ce trop demander?

 

Photo : Unsplash | Ruthie Martin

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