A comme Amour, B comme Bonheur, C comme Courage…

Diomari Madulara

Ce matin, c’est vrai, c’est maintenant, c’est mon dernier jour d’une aventure intense. Troublée par les événements de Nice, cernée de longues heures de dur labeur, vidée de mon énergie mais comblée de mes rencontres professionnelles et humaines. C’est toujours l’équipe, les gens, qui marquent le plus. On a formé une famille, tissée serrée, on s’est rassemblé ensemble pour atteindre notre but et on a réussi.

Hier soir, en me couchant, je repensais à mon voyage à Nice, avec mon père. La légèreté et l’insouciance dont on faisait preuve à l’époque est presque inimaginable aujourd’hui. À cette époque, jamais je n’aurais pu imaginer qu’un jour, tant de violence et de carnages auraient lieu. Alors je n’ose imaginer comment les Niçois se sentent ce matin, un lever difficile, une triste réalité qui frappe directement au cœur.

À chaque nouvelle attaque, je me demande si un jour, nous vivrons ces horreurs de notre côté de l’océan. Je touche du bois et me croise les doigts car la distance nous protège un peu mais nous faisons partie de la même catégorie de gens que ces peuples barbares détestent. Nous représentons une liberté incompréhensible à leur yeux et comme l’a écrit ce matin Marie-Claude Lortie dans La Presse+ : on frappe encore le bonheur.

Dans le métro ce matin, une odeur de fumée, de brûlé a surgi dans le wagon où je prenais place et j’ai senti les passagers se raidir sur leur siège, être aux aguets. Mais que se passe-t-il donc? Je n’ai jamais su d’où venait cette odeur, qui s’est dissipé dès l’ouverture des portes à la station suivante. Mais j’ai bien senti le stress et la peur monter dans la masse de gens qui, immanquablement, a douté…

Est-ce donc cela notre destin, se mettre à douter de tout un chacun, être craintif et amer? N’est-ce pas cela que veulent ces gens qui attaquent sans gêne et sans remord? La plus grande force d’un peuple n’est-elle pas l’inclusion, la solidarité et l’amour inconditionnel de l’humain?

Je sais, certains me traiteront d’utopiste et de naïve mais vous savez quoi? Je m’en fiche… Car je croirai toujours que le pacifisme est préférable à toute forme de violence et jamais on ne me convaincra que contre-attaquer est une manière saine et mature de gérer les conflits. Œil pour œil, dent pour dent? Nah…

Gandhi disait : Nul être humain n’est trop mauvais pour être sauvé. Nul être humain n’est assez parfait pour avoir le droit de tuer celui qu’il considère à tort comme entièrement mauvais.

Je crois sincèrement que nous devons poursuivre nos rêves et croire en l’humanité, combattre la haine par des sentiments plus nobles.

Et pendant ce temps, je profiterai de mes vacances, ce temps de repos bien mérité, pour méditer sur le sujet. Je m’accorde le droit de me ressourcer mais je continuerai de partager mes trouvailles avec vous.

À bientôt!

 

Photo : Unsplash | Diomari Madulara