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Le cœur à la bonne place

Ty Williams

Cette expression, utilisée fréquemment et à toutes les sauces, peut vouloir dire bien des choses. Mais à la base, elle fait référence à la bonté, à la générosité d’une personne. L’expression est un calque de la version anglaise « to have one’s heart in the right place. » Peu importe la langue et la personne qui le dit, c’est toujours une question de cœur, de valeur et de posture que l’on choisit de prendre.

Peu importe que vous ayez du style, une réputation ou de l’argent. Si vous n’avez pas bon cœur, vous ne valez rien!

Voici la version que Louis de Funès avait élaborée pour nous faire comprendre qu’on a beau se cacher derrière une carapace ou se construire un personnage, si ça ne vient pas de l’intérieur, rien n’y fait. Le bonheur ne s’achète pas ni ne s’invente d’ailleurs. On n’a qu’à penser à toutes ces vedettes adulées qui ont pourtant une vie triste à mourir. Alors qu’à l’opposé, une famille au revenu très modeste peut très bien vivre dans le bonheur et la joie.

L’argent n’achète pas le sentiment de calme, la sérénité intérieure ni l’enchantement. Ce n’est pas parce que vous achetez le plus gros cadeau, le plus cher, le plus spectaculaire présent à quelqu’un que vous le rendrez heureux. Regardez-le dans les yeux, dites-lui que vous l’aimez, parlez avec votre cœur et révélez vos sentiments. Ça aura beaucoup plus de valeur et d’impact que n’importe quel bien matériel.

On l’oublie parfois, et surtout en cette période de consommation extrême. J’entendais ce matin que la compagnie Interac indiquait que la journée du 22 décembre sera la plus achalandée dans les boutiques et que le nombre de transactions sera à son apogée. Les gens ont tendance à dépenser plus que prévu lorsqu’ils sont à la dernière minute, comme s’ils se sentaient coupables de ne pas avoir accordés plus de temps à leur magasinage pour leurs proches.

Pourtant, j’y reviens, ce n’est pas ce qu’il y a dans la boîte qui importe, c’est votre présence. Et je ne sais pas pour vous mais moi, acheter des cadeaux sans trop savoir si ça plaira, sans être certaine que la personne ne s’est pas déjà procuré l’objet en question, je trouve cela un peu futile et décourageant. Donner pour le simple fait de donner, parce que tout le monde le fait, ça me paraît totalement absurde.

Il y a longtemps que j’ai cessé de me casser la tête. Je demande aux parents ce dont les enfants ont besoin. Je donne quand je trouve un présent significatif pour quelqu’un, mais sans obligation ni engagement de respecter cette tradition à chaque année. Je donne avec mon cœur et non avec mon portefeuille. Je partage mon plaisir mais je ne pense pas à mon image ni à ma réputation.

Des années, je donne moins de cadeaux, mais je reçois ou je conçois. J’adore cuisiner pour mes proches, prendre du temps pour concocter des plats savoureux, trouver l’accord mets-vins parfait, respecter les restrictions alimentaires sans lésiner sur le goût et les saveurs. Et souvent, l’expérience gastronomique vaut plus que des biens matériels. Les gens sont heureux, l’ambiance est festive et tout le monde est ravi.

Avoir le cœur à la bonne place, dans le temps des fêtes, c’est ça. C’est de ne pas se laisser emporter par le tourbillon de la consommation, se reconnecter à notre cœur et choisir ce qui convient, entre le matériel et l’immatériel, entre le don de soi et le don aux autres. Au bout du compte, ce qui restera, ce sont les sourires et les souvenirs. Et ça non plus, ça ne s’achète pas.

 

Photo : Unsplash | Ty Williams

Demain est un autre jour

Daniel Kainz

Hier, j’ai vu une publication de la belle Karine Champagne sur Facebook et celle-ci m’a interpellée directement, profondément. Je vous la copie ici afin que vous puissiez bien comprendre le propos :

Je ne sais pas pour vous, mais il m’arrive d’avoir de moins bonnes périodes. Des moments où je doute, je stresse, je capote ou je veux déménager à l’autre bout de la planète.

Savez-vous quel est mon truc dans ce moment-là ?

Je me dis… Karine c’est temporaire. Tout est temporaire. Le bon comme le mauvais. Et c’est une expérience humaine !

Que faites-vous quand vous traversez une mauvaise passe ?

Quand j’ai lu ceci, je me suis tellement reconnue car c’est exactement ce que je tente d’implanter dans mon cerveau. Je fais partie des gens qui sont très affectés par ce changement de saison, par le manque de luminosité, par la température qui descend et tout ce chamboulement. Mais je tente de garder le sourire et de savourer ce qu’on a. J’en ai même parlé récemment : je tente d’aimer l’hiver de mon mieux.

Mais je sais que, quand un matin je me lève moins enjouée, c’est cette « dépression saisonnière » qui me hante et mine mon moral. On dirait que le simple fait de le savoir, de comprendre que je suis affectée par cela, que la source de mon abattement mental est temporaire, ça m’aide à passer par-dessus.

Mes amis me connaissent, je suis moins proactive sur les sorties dans ce temps-là. Je préconise le cocooning, je dévore des livres à profusion, je sors courir pour m’abreuver d’air frais et de vitamine D comme je peux. Car, avec les années, j’ai fini par me connaître et par accepter ce cycle dans mon humeur et mon état d’esprit. C’est ainsi et je ne me gaverai pas de pilules pour compenser. Je préfère travailler sur le mental toughness!

Ma psy vous dirait qu’arrivée au mois de février, en général, je veux vendre ma maison, changer de job et partir en voyage, tout cela en même temps… C’est un classique annuel! Mais maintenant que j’ai saisi, je me calme les hormones, au besoin, je me planifie une fin de semaine spa et je prends ça plus relax. Je ne m’énerve plus comme avant, époque où j’avais le sentiment que je devais bouleverser mon monde pour aller mieux. Je sais maintenant que ça va passer, que c’est temporaire…

C’est particulier car c’est quand on va moins bien qu’on comprend ce concept. Quand tout va pour le mieux, on veut juste que ça dure même si au fond de nous on sait pertinemment que tout est toujours en constant mouvement, comme les vagues sur la mer ou le vent dans les arbres. Rien n’est éternel, ni acquis. En une fraction de seconde, toute notre vie peut changer. Alors quand on intègre ce principe, on ne se laisse plus submerger par le bon ni le mauvais. On accepte et on vit au moment présent, tout simplement.

Ça m’a pris des années avant d’y arriver et même encore aujourd’hui, il y a des moments où je me sens dans le brouillard. Mais quand ça m’arrive, je préfère constater que de tenter à tout prix de trouver une solution. On dirait que je n’ai plus envie de dépenser une énergie folle à essayer de combattre un état inévitable. Rien n’arrive pour rien et dans ce temps-là je me dis que c’est ainsi que je dois être. Demain sera un autre jour, une nouvelle opportunité de vivre des petits moments ordinaires, ou extraordinaires.

 

Photo : Unsplash | Daniel Kainz

Et si on trouvait encore de l’espoir…

John-Mark Kuznietsov

Je ne sais pas si vous avez eu la chance de visionner le clip de Jeremy Demay et Alex Nevsky pour Génération Centraide mais si ce n’est pas le cas, je vous invite dès maintenant à ouvrir votre cœur et vos oreilles et à prendre quelques minutes pour absorber le tout. Ça débute avec la phrase-choc suivante : Au Québec, 1.3 million de personnes vivent dans la précarité et souffrent d’exclusion sociale.

Juste ça, moi, ça me tord le cœur, ça me brouille les tripes, ça me peine beaucoup. 1.3 million, c’est beaucoup, c’est trop, c’est inacceptable. Car, on l’oublie parfois avec nos vies mouvementées et notre petit confort sécurisant, mais le malheur peut s’abattre sur tout le monde et surtout, surtout, chaque humain se vaut, chaque humain a le droit à la dignité. Il n’y a personne ne mieux que l’autre, personne ne qui mérite plus que les autres.

Mais ce concept, il est extrêmement difficile à faire intégrer à des gens qui vivent dans le luxe et qui écrasent les autres pour se complaire dans leur petit bonheur de riche. Et même pour ceux qui ont une bonne attitude, ça prend parfois de grand-chose pour prendre conscience de la fragilité de la vie. C’est étrange mais en regardant cette vidéo, j’ai pensé à Alexandre Taiilefer qui avait tout pour être heureux mais pour qui la vie a changé de tournure brutalement quand son fils a fait le choix de s’enlever la vie, criant sa souffrance par ce geste irréversible. M. Taillefer avait le succès que tout le monde enviait mais ça n’a pas empêcher le malheur de s’abattre sur lui.

Alors, imaginez une personne qui part dans la vie avec une difficulté sociale, une maladie, un handicap ou une simple gêne maladive… Comment cette personne peut-elle percer la bulle sociale si on la juge constamment, si personne ne l’accompagne, s’il n’y a pas, autour d’elle, des piliers, des mains qui se tendent, des bras qui s’ouvrent?

On a tous une responsabilité dans ce qui survient aux autres dans notre société, c’est l’affaire de tous, le bonheur et le malheur. Ce n’est pas qu’individuel, c’est collectif. Et ça n’a rien avoir avec le montant dans le compte de banque, la quantité d’amis Facebook, le volume de vêtements ou de biens que l’on possède.  C’est ce qui se passe dans le cœur, dans l’âme.

Et si on trouvait encore de l’espoir…
Et si la paix s’emparait de nos chairs…
S’il suffisait juste de croire qu’on est extraordinaire…
Nous serions conducteurs de lumière.

Des paroles comme celles-ci, diffusées par deux porte-paroles touchants, sincères et authentiques, ça ne peut qu’aider à faire avancer les choses et j’ai toujours beaucoup de respect pour ce genre d’initiatives. Il faut savoir que, pour chaque partage de la vidéo, RBC versera 2 $ à Génération Centraide pour réduire les inégalités dans le Grand Montréal.

Comme le dit si bien un homme dans son récit :

« L’essentiel ce n’est pas de tomber, c’est de se relever. »

Alors, si ensemble on faisait un petit geste en partageant cette vidéo, et si on tentait collectivement de se rassembler pour mettre en commun nos forces, nos intentions et nos valeurs, je suis convaincue qu’on arriverait à de bien grandes choses qui pourraient, au bout du compte, faire une immense différence pour tous les gens qui ont besoin, ne serait-ce que d’un regard, d’un élan, d’un contact humain… Ça vous dit, de changer le monde, un partage et un sourire à la fois?

 

Photo : Unsplash | John-Mark Kuznietsov

S’offrir le meilleur

Taylor Kiser

Ce matin, triste constat en lisant un article relatant les grands enjeux de l’alimentation pour 2018 : les repas déjà préparés gagnent en popularité chez les Canadiens, selon des experts. Pour moi, ça sonne comme un recul. Car, malgré que certaines entreprises produisent des repas sains et les conçoivent avec en tête un souci précieux pour la santé des consommateurs, c’est loin d’être la majorité. En effet, c’est prouvé, les plats préparés vendus dans les commerces d’alimentation contiennent souvent trop de gras et de sel et ne représentent pas un choix sain.

Mais pourquoi alors les gens se tournent-ils vers ces solutions de rechange demanderez-vous? Par manque de temps selon le Rapport canadien sur les prix alimentaires à la consommation 2018. Et c’est là où je me questionne sérieusement. Oui, c’est vrai qu’on perd plus de temps dans le trafic qu’avant et qu’on aime bien se permettre des sorties et des activités pour se changer les idées. Tout cela gruge notre disponibilité à préparer des repas mais je crois surtout qu’on n’accorde plus la même priorité à la cuisine dans nos vies.

En 2016, les canadiens passaient en moyenne 1 h 26 par jour sur les réseaux sociaux… Et ça s’est empiré, assurément. Réalisez-vous tout ce que vous pourriez concocter comme délicieux plats en consacrant ce temps à la cuisine au lieu de regarder des recettes alléchantes sur Facebook? Je sais, c’est peut-être cru comme message et gratuit comme constat mais j’ai la nette impression que si on passait plus de temps dans le concret, à se soucier de sa santé, et moins à regarder des futilités sur notre téléphone, on s’en porterait mieux.

Si vous doutez de votre utilisation des réseaux sociaux, il existe une panoplie d’applications qui vous traquent en temps réel et vous génèreront un rapport détaillé de l’utilisation de votre appareil. Je l’ai fait pendant quelques semaines avec l’application Moment sur mon iPhone et c’est très troublant. Mais ça m’a surtout fait comprendre que je devais m’auto-éduquer, changer mes habitudes. Le fameux truc de mettre 1$ dans un pot à chaque fois qu’on utilise notre téléphone sans raison fonctionne bien mais peu importe la méthode, c’est surtout la prise de conscience qui importe.

La prochaine fois que vous direz à quelqu’un que vous n’avez pas eu le temps de cuisiner, prenez le temps de vous questionner sur la place que vous accordez à l’alimentation et à votre santé. Se préparer des repas sains, ça n’exige pas toujours de sortir 3 chaudrons, 2 poêles et ça ne demande pas 3 h par jour. En 30 minutes, top chrono, vous pouvez mitonner un merveilleux repas, sain et équilibré. Et si vous mettez à contribution votre marmaille, ça peut même devenir une activité familiale très agréable.

Ce rapport sur nos habitudes de consommation alimentaire met aussi en lumière le fait que ça coûte cher, ces repas préparés. Alors si le budget est un enjeu pour vous, je vous confirme que vous devrez faire des efforts pour revoir vos achats, sinon vous risquez de trouver la facture sérieusement salée.

Bien sûr, il n’y a rien de mal à s’offrir un bon restaurant de temps en temps mais encore là, vous pouvez choisir d’y aller moins souvent et d’opter pour la qualité, pour des aliments locaux, préparés avec attention pour que le sel et le gras ne deviennent pas les seuls éléments savoureux de l’assiette.

Il faut être attentif et convaincu pour changer ses habitudes car vous aurez surement remarqué que les commerces d’alimentation usent de stratégies judicieuses pour vous allécher avec le poulet rôti, la pizza et autres repas cuisinés sur place que vous pouvez humer dès le stationnement. Mais, entre vous et moi, un bon repas préparé par vous, avec amour et attention, ça ne sera jamais déclassé par un plat conçu derrière un comptoir d’épicerie… Il faut seulement savoir ouvrir ses yeux et son cœur, pour s’offrir à soi et à ses proches, le meilleur.

 

Photo : Unsplash | Taylor Kiser

Mon pays, c’est l’hiver

Todd Diemer

Comme à chaque année, la première tempête crée toujours beaucoup d’émoi. On s’excite devant cette belle blancheur qui donne son charme à la saison froide mais en même temps, on dirait que la conduite n’est pas encore adaptée, optimisée pour ces conditions plus dangereuses. À voir certains conducteurs agir de manière téméraire ce matin, j’en conclus que pour plusieurs, ça prend quelques erreurs et accidents avant d’apprendre.

Mon pays, c’est l’hiver chantait Vigneault et on a beau pester contre la neige, elle reviendra à chaque année. Et, cette année, les prévisions sont en faveur d’un hiver tumultueux et mouvementé côté précipitations en tout genre. J’entends déjà les grognons clamer un complot et les environnementalistes rappeler qu’on a notre part de responsabilité sur ces extrêmes climatiques.

Personnellement, mis à part quand je suis prise dans une tempête en voiture et que ça n’avance pas, j’ai appris à aimer l’hiver. Sortir de la ville aide à l’apprécier, marcher en forêt, faire des sports d’hiver ou ne serait-ce que louer un chalet pour regarder la neige tomber tranquillement sur la nature en dormance, ce sont toutes des activités qui aident à changer notre perception de cette saison. Si on reste enfermé dans notre maison à chialer, ça finit par détruire notre humeur et on influence négativement notre entourage.

On est né dans un pays nordique, dans une région du monde qui a réellement quatre saisons bien définies nous offrant une multitude de températures et de conditions différentes. Je crois que rendu là, on doit l’accepter et trouver notre formule gagnante pour s’y habituer. Ça ne mène nulle part de combattre et de vivre dans le déni. L’hiver reviendra à chaque année, peu importe nos faits et gestes. Si vous ne l’acceptez pas, vous pouvez toujours envisager de déménager dans un pays plus chaud.

À l’émission de radio Gravel le matin, l’animateur interroge souvent des expatriés qui ont choisi d’aller vivre aux quatre coins du monde et relatent leur parcours. Et, bien souvent, un point qui revient c’est que ces gens s’ennuient de l’hiver et surtout de la neige. Comme quoi, parfois, il faut être privé de quelque chose pour l’avoir en haute estime. J’avoue que j’aurais personnellement beaucoup plus de difficulté à vivre avec les ouragans et les canicules permanentes que nos froids nordiques mordants.

Pendant longtemps, comme tout jeune adulte qui se respecte et qui soigne son image, je ne m’habillais pas en conséquence, plus soucieuse de mon look que de mon confort. Puis, avec les années, j’ai réalisé que je devais m’ajuster car il n’en tenait qu’à moi d’être bien au chaud. J’ai adapté mon habillement, je me suis équipée et j’ai maintenant beaucoup moins de souci avec le froid. Comme on dit, j’ai pris le taureau par les cornes!

Alors, si comme je l’ai été, vous êtes réfractaire à cette saison, je vous invite à revoir votre relation avec celle-ci. Pensez à ceux qui perdent leur maison lors d’une tempête tropicale ou ceux qui souffrent des grandes sécheresses. Personnellement, la neige et le froid qui nous permettent de manger de la tire, de faire des bonhommes, de skier, de patiner et de voir briller les yeux des enfants, ça me réjouit!

Comme tout dans la vie, il faut relativiser, prendre une grande respiration et se rappeler que la vie, elle est belle et elle est bonne. On doit juste décider de voir les choses du bon angle, de voir le verre à moitié plein et d’agir en conséquence.

 

Photo : Unsplash | Todd Diemer