Avancer ensemble

Joshua Clay

Prenez-vous le temps parfois de regarder en arrière, de voir ce qui s’est passé dans votre vie et qui vous a rendu heureux ou heureuse, ce qui vous a donné des frissons, ce qui a nourrit votre âme ou ce qui a brisé votre cœur? Je dis souvent que je n’ai pas de regrets tout simplement parce que je trouve que ça ne sert à rien de dépenser de l’énergie sur ce qui est terminé. On ne peut pas changer le passé, on peut seulement agir sur le ici et maintenant.

Facebook offre une fonctionnalité qui nous montre ce qui s’est déroulé dans notre vie à pareille date les années précédentes. Et ça me fait toujours un peu rigoler car il y a des tendances. Pour ma part, des marches en forêt dans mon parc préféré reviennent constamment, comme un message clair de devoir y retourner. Chaque fois que je vois une photo des sentiers, je ressens la même paix intérieure que celle qui m’envahit lorsque je suis sur place. C’est mon petit havre de bonheur, mon coin de paradis. Ça ne m’en prend pas beaucoup pour être heureuse 😉

Je publie très peu d’égo-portrait, trouvant que les paysages sont plus intéressants que ma petite personne. Et quand je vois cet album de moment du jour apparaître à l’ouverture du réseau social populaire, j’en suis bien contente. Je ne juge pas ceux qui le font, même si parfois ça frôle le narcissisme maladif. Et je n’ai rien contre les photos de bébés ou de chats, ça fait partie de l’ensemble et ça me fait beaucoup plus sourire que les duck face

Les photos de fierté des participants au Ironman ont été nombreuses dans les derniers jours et cela justifie la notion d’égo-portrait. Réussir quelque chose qu’on se croyait incapable d’accomplir, ça mérite bien le partage (et le champagne). J’ai lu des histoires touchantes accompagnant ces images et je crois que ça donnerait l’envie de faire du sport au plus paresseux.

Être fier de soi est une notion qui reçoit des réactions mitigées actuellement, certains la jugeant trop égoïste alors que d’autre vont la glorifier. Pour ma part, je respecte et j’encourage cette façon de se féliciter dans la mesure où ce n’est pas maladif, dans le sens que si vous passez votre temps à publier vos exploits pour aller chercher de l’amour, posez-vous des questions. Mais comme c’est plus facile de faire une publication Facebook que d’appeler un à un nos amis, je comprends et je participe moi-même à ces petits mots déposés sans prétention simplement pour donner des nouvelles et encourager les autres à entrer dans la danse. Un peu comme un appel à tous du type « dites-vous que si j’en suis capable, vous l’êtes aussi ».

Je ne comprends pas, par contre, les gens qui se permettent des commentaires et surtout des jugements à tout vent, les fameux trolls dont heureusement je suis épargnée pour le moment. À quoi ça sert de passer sa journée à critiquer tout ce qui se publie, à déverser sa haine et sa jalousie. Il me semble que c’est plus profitable de prendre soin de soi, de s’amuser, de vivre sa vie, plutôt que de juger celle des autres, non?

Heureusement, je n’ai pas ce genre de personnes qui me suit. Mon réseau est peut-être petit mais je sens que les gens qui me suivent le font pour les bonnes raisons. Pour cette envie de partage et ce désir de se questionner sur la vie, sur les valeurs que l’on prône, sur soi et sur notre façon de vivre qui peut, par moment, être déroutante. Prendre le temps de réfléchir, de s’ouvrir et d’admettre ses erreurs, c’est très salvateur et plusieurs d’entre vous avez pris le temps de me remercier d’écrire. Alors ce matin je désire simplement vous dire que vos petits mots me vont droit au cœur et qu’il me fait plaisir de partager avec vous ces petites parcelles de vie. Car à mes yeux, nous avançons ensemble de cette façon.

 

Photo : Unsplash | Joshua Clay