Je ne sais pas pour vous mais, de mon côté, j’aime vraiment les gens. Mais quand je dis ça, je parle d’aimer foncièrement l’humain, sous tous les angles et les facettes. La complexité humaine a quelque chose de fascinant et de voir l’évolution possible de quelqu’un, c’est merveilleux. Que je pense à mon neveu qui est ébloui devant les apprentissages nouveaux qu’il fait, quand j’observe les enfants de mon entourage qui grandissent et prennent en maturité, les amis dont la vie parfois complexe et mouvementée s’intensifie au quotidien, quand les proches célibataires me racontent leurs folles histoires de batifolage, quand je pense aux couples qui se construisent ou traversent des ouragans, aux femmes qui défoncent les barrières typiquement masculines, aux artistes qui peinent à vivre de leur art, aux créateurs dont la passion n’a d’égal que leur talent….
L’humain est beau, grand et fort et j’aimerais le voir s’épanouir encore plus, encore mieux. Je crois que chaque personne porte en elle le potentiel de devenir un agent de changement pour ce monde qui parfois manque cruellement d’humanité. Chacun d’entre nous peut, à sa mesure et la hauteur de ses moyens, faire une différence et apporter sa contribution, que ce soit à une personne, une cause ou un mouvement.
Parfois, un simple regard, un banal merci, ça peut changer le cours d’une journée. À certains moments, il faut se mobiliser, unir nos forces pour faire bouger les choses. Mais à la base de tout cela, il y a l’humain, dans toute sa splendeur.
Je pars toujours du principe que tout le monde est guidé par de bonnes intentions. Peut-être suis-je naïve ou utopiste mais je n’ai jamais pu me résoudre à croire que quelqu’un pouvait être foncièrement méchant dans tout. J’ai compris, il y a longtemps, que derrière des comportements qui peuvent me sembler inappropriés se cache souvent une très grande souffrance.
On a tous des mécanismes de protection, des réflexes de survie, des comportements automatiques qui nous servent à éviter le danger, les blessures et le rejet mais parfois, c’est inconscient, parfois, on peut ne pas du tout comprendre que nous sommes menés par ceux-ci. J’en ai déjà parlé ici et j’assume pleinement le fait d’être allé en thérapie. Et c’est dans le cadre de cet exercice que j’ai pu explorer ces processus mentaux innés qu’on perçoit à peine.
Dès notre plus jeune âge, on absorbe, on calque les modèles qui gravitent autour de nous, sans être conscients que toute notre vie sera teintée par ceux-ci. Plus tard, on répète ces façons de faire, on utilise comme point de référence ce canevas qui nous est familier. Mais, prendre du recul, se repositionner, se questionner sur ces concepts est franchement libérateur car on finit par comprendre qu’on peut reprogrammer différemment notre cerveau et créer nos propres schémas.
Être soi-même, être qui on veut être, assumer, accepter et faire preuve de tolérance envers nous-mêmes et les autres, je vous le dis, ça change une vie. Il y a dix ans de cela, je n’aurais jamais pu tenir un tel discours, mais voilà, je suis rendue ailleurs. Et, malgré des moments de doute et de difficultés qui parfois surviennent, jamais je ne reviendrais en arrière. C’est ma vie, c’est ce que je suis, et j’aime tout cela ainsi.
L’humain est beau, l’humain est bon et découvrir de nouveaux cœurs, de nouvelles âmes, ça enrichit nos vies. Je n’ai besoin de personne mais j’ai envie de connaître tout le monde, de découvrir de nouvelles personnalités, d’entrevoir de nouveaux angles, de nouveaux points de vue, vivre des étincelles nouvelles. Peu importe le type de relation qui en découle, sa durée ou sa raison d’être, chaque rencontre est une joie. Et chaque fois, les paroles de Yan Perreau raisonnent dans ma tête : t’embellis ma vie.
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