Au travers des tourments de la vie

Jamez Picard

Ces jours-ci, j’ai beaucoup d’amis qui traversent des périodes difficiles, des moments de doute, de questionnement ou qui sont confrontés à des opportunités qui viennent brasser leur quotidien et leurs choix de vie. Et je suis toujours agréablement surprise de voir la capacité de l’humain à s’adapter, à rebondir et à se réinventer.

Quand on est jeune, on possède peu et on a plus de facilité à bouger, à changer de vie, de logement, de conjoint, de groupes d’amis et même de pays. Sans attaches et sans réels engagements de vie, on est léger et on a tout à apprendre et à découvrir. Mais plus on vieillit, plus on accumule, que ce soit des relations ou des biens. Notre rapport à l’argent change, on s’accroche à ce que l’on a dans nos vies et chaque décision est plus ardue.

Mais quand une tempête survient, ça nous oblige à revoir nos priorités, à relativiser, à prendre conscience de l’importance réelle des choses. Ce n’est ni notre voiture, ni notre compte en banque, ni notre maison qui nous définit. Ce ne sont que des éléments qui gravitent autour de nous, qui complètent le tableau, qui agrémentent mais ne sont en rien le cœur de nos vies.

Il faut toujours se rappeler que nous sommes un être à part entière, avec des désirs et des peurs, des ambitions et des failles. Et tout cela forge notre caractère, notre personnalité. Notre façon d’agir et de réagir est teintée par notre parcours, par nos rencontres et par la façon dont, durant notre enfance, notre famille nous a éduqué. Tout peut changer, tout est appelé à se transformer et à évoluer au fur et à mesure de notre vie mais la base reste souvent bien implantée.

Alors quand on traverse un coup dur, on peut toujours se référer à nos convictions, à nos valeurs profondes et à ce qui nous définit concrètement. Au-delà de l’image que l’on projette, il y a le moi central. Et aujourd’hui, avec cette tendance parfois malsaine de passer plus de temps à peaufiner son image numérique qu’à vivre notre vie, il peut être facile de s’oublier et de se détacher des choses importantes. Je crois que la vie met sur notre route les événements et situations nécessaires pour nous ramener toujours à l’essentiel.

Quand je vois tous ces gens patauger, quand je les écoute me raconter leurs déboires, leurs inquiétudes, leurs envies soudaines et leurs désirs de changement, je me dis que de belles choses les attendent. Souvent, quand on est dans le brouillard, on ne voit pas le bout, on ne voit pas de solution possible ou de lumière. Mais il faut garder la foi, garder confiance en la vie qui se charge bien souvent de nous montrer le bon chemin.

Il ne faut pas avoir peur de changer, de bouger, de déplacer les pions. Souvent, des résultats inattendus surviennent, des conséquences impossibles à prévoir se manifestent et peuvent rejaillir positivement, nous faisant voir la vie autrement. Avoir l’esprit ouvert permet de saisir les opportunités et de capter des signaux subtils.

Je souhaite à tout le monde de trouver sa voie, d’oser se repositionner car si un inconfort est ressenti, c’est que quelque chose dans notre vie n’est pas aligné avec nos valeurs et notre nature profonde. À trop vouloir se forcer à aimer un emploi, une personne ou une situation, on peut s’user et s’égratigner le cœur. Et c’est parfois long à guérir. Oser être soi, accepter d’être qui on est, vivre la vie qui nous correspond, ça permet d’avoir le cœur léger et d’être présent pour ses proches. L’amitié est un besoin essentiel à la vie et il faut savoir se mettre de côté pour accueillir les moments de doutes des autres, et les accompagner dans leur cheminement.

 

Photo : Unsplash | Jamez Picard

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