Grandir, parmi les autres

Olsztyn poland

Je lisais hier un article qui parlait de nos attentes et, inévitablement, des déceptions fréquentes qui s’en suivaient. J’ai abordé ce sujet à quelques reprises ici car je crois sincèrement que l’on a tout intérêt à revoir notre relation avec les autres, à les accepter comme ils sont et à communiquer clairement ce qu’on attend d’eux. Nommer ce que représente pour nous la relation, dire quand quelque chose est important à nos yeux, oser demander au lieu de laisser l’autre deviner (grand fléau ici), ce sont tous des éléments clés, des facteurs de succès relationnel.

Par contre, j’ai aussi déjà mentionné à quel point les recettes faciles peuvent mettre une immense pression sur les gens. Et par moment, notre déception face à une situation ou une personne n’a rien à voir avec nos attentes. Cela peut relever d’un manque de respect, tout simplement. On n’a qu’à penser à la vague de dénonciation d’agressions en tout genre qui déferle actuellement pour comprendre. Ces femmes et ces hommes n’avaient pas d’attentes démesurées envers leur agresseur, ces gens voulaient seulement qu’on respecte leur droit, ce qui est tout à fait légitime et je dirais même, très basique.

Ce que je tente d’illustrer, c’est qu’il ne faut pas non plus tomber dans l’autoflagellation et se sentir coupable d’être déçu. Ça fait partie de la vie et ça nous apprend à déceler les personnalités toxiques, les gens qui ont des intentions malveillantes ou les situations inadéquates pour nous. C’est formateur la déception bien souvent, ça améliore notre coffre à outils personnel et ça nous fournit de nouveaux repères.

Quand je pense aux personnes toxiques que j’ai croisées sur ma route, je sais maintenant comment je me suis sentie à leur contact, les émotions que j’ai vécues et je peux m’y référer quand une petite voix s’anime en moi pour me mettre en garde. Avant, ce lien ne se faisait pas car je n’avais pas de point de référence. Une mauvaise expérience, ça marque et ça permet d’éviter de reproduire la chose.

Personne n’est parfait et il arrive que des gens vont nous blesser, nous décevoir, nous nuire inconsciemment. Dans ce cas, une bonne discussion s’impose et il ne faut surtout pas sauter aux conclusions trop rapidement et garder pour nous nos émotions face au conflit. Quand l’intention est réelle et volontaire par contre, il vaut mieux se protéger et bien souvent, il y a une dynamique récurrente derrière cela. Il faut souvent prendre du recul pour déterminer dans quel camp siège la personne concernée. On ne doit pas devenir paranoïaque mais demeurer vigilants, et faire confiance à notre instinct.

Les attentes envers les autres sont presque inévitables et, on aura beau avoir de grands discours et partager les 110 879 articles sur le sujet, il reste que c’est humain et naturel. Donc, ne nous tapons pas sur la tête et soyons indulgents envers nous-mêmes. C’est bien de vouloir se corriger pour moins souffrir mais ça l’est moins si on passe notre temps à s’en vouloir. Ça fait partie des quelques trucs que j’ai appris en thérapie car j’avais, disons, le blâme facile envers moi-même.

La vie, c’est une belle aventure, elle nous fait vivre toute sorte d’émotions et de sensations, et on rencontrera, sur notre route, une panoplie de gens bons et moins bons.  Ce n’est pas grave de se tromper sur quelqu’un, ce n’est pas une catastrophe de s’être fait une fausse impression. L’important, c’est de faire le tour de notre entourage une fois de temps en temps et se demander si ces gens nous correspondent encore, aujourd’hui, avec qui on est devenu et nos valeurs qui évoluent. Comme un arbre qui grandit au milieu d’une forêt, on doit s’ajuster en fonction de notre trajectoire parmi les autres et toujours tenter de trouver notre meilleure posture pour profiter du soleil et bénéficier de la vie qui nous entoure.

 

Photo : Unsplash | Olsztyn poland

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