Hier, en fin de journée, je suis allée récupérer ma commande des Fermes Lufa ou ce que j’appelle affectueusement mon printemps dans un bac J J’avais déjà été abonnée, il y a quelques années mais l’organisation de l’époque n’était pas aussi flexible. J’ai été agréablement surprise des améliorations que l’équipe a apportées à sa structure et c’est remplie d’enthousiasme que j’ai placé ma nouvelle première commande.
J’étais excitée comme une puce hier en ouvrant mes bacs pour découvrir la fraîcheur des aliments et l’odeur de la terre qui émanait des pousses et petits plants de fines herbes. Ayant grandie en partie à la campagne profonde, ces odeurs et textures demeurent pour moi des repères. J’ai toujours été proche de la terre et chaque occasion qui me permet de m’y reconnecter m’apporte beaucoup de bonheur et de réconfort.
Pendant mes premières années en tant qu’adulte dans la grande métropole qu’est Montréal, je me préoccupais moins de ce que je mangeais, je cuisinais peu et je profitais pleinement de l’offre en restauration disponible dans mon entourage. Je découvrais à chaque met, de nouvelle saveur, une nouvelle culture, un nouvel horizon. Mais comme on dit, on fait le tour vite et tout ne me convenait pas, la chaleur des plats cuisinés à la maison me manquait.
J’ai commencé à popoter assez jeune malgré un manque d’expérience et peu de références. J’y allais à tâtons comme on dit… Mais la panoplie de sites de recettes s’étant propagée, j’ai vite eu de nouvelles pistes et balises pour m’aider à faire mes marques dans ma cuisine. Ma curiosité jumelée à mon désir de me perfectionner m’ont amené à établir mon spectre alimentaire et aujourd’hui, je me débrouille assez bien.
Toutefois, rien n’égal le plaisir d’avoir sous la main des aliments frais, des herbes qui nous enveloppent de leur parfum fin, des ingrédients dénués de produits chimiques et qu’on sait avoir été cultivés tout près de nous, avec soin et attention. Tout cela ajoute un niveau supplémentaire, un volet émotif et presque mystique. Savoir d’où vient ce qu’on mange, ça enrichit l’expérience gastronomique.
Le concept de Lufa est intéressant mais il y a beaucoup de petits producteurs locaux qui tentent de percer de leur propre chef, selon leurs désirs et ambitions bien à eux. Peu importe la source que vous choisissez, le simple fait de prendre cette habitude d’encourager nos artisans d’ici, nos cultivateurs chevronnés, cela vous amène à contribuer à l’amélioration des conditions de travail de ceux-ci autant qu’à bénéficier de leurs aliments sains et savoureux. Une solution gagnante pour toutes les parties comme on dit…
Je vous invite fortement à faire l’effort d’ajouter à votre routine hebdomadaire une visite d’un producteur d’ici ou de vous abonner aux paniers bios, de Lufa ou d’un autre organisme similaire. Les formules se sont grandement bonifiées et même dans les régions les plus éloignées, il existe maintenant des marchés et autres points de vente temporaires qui vous donnent accès à ces produits aisément.
Personnellement, ça me fait un effet bœuf de voir cette verdure dans ma maison, de sentir le basilic, le thym et autres odeurs de fraîcheur et de pouvoir me préparer des mets à partir de ces ingrédients de choix. Ça me fait un petit baume après cet hiver qui fut un peu rude sur le moral et très froid. Malgré la neige annoncée cette semaine, je sens poindre le printemps et avec lui, les semis et éventuellement, le potager. On garde espoir puisque heureusement, on sait que le beau temps, la chaleur et les jardins verdoyants reviennent nous envelopper à chaque année.
Photo : Unsplash | Brigitte Tohm