On a tous déjà vu ou connu des gens qui vivent leurs rêves à fond, qui semblent n’avoir peur de rien et qui foncent dans la vie comme s’il n’y avait pas de lendemain. Vous savez, ceux qui partent faire le tour du monde ou qui changent de carrière et passent d’un bureau au 20e étage à un champ de patates bios… On a l’impression, en les regardant aller, que rien ne peut les arrêter, qu’ils ont une carapace à l’épreuve de tout. Mais, quand on s’attarde à leur histoire, quand on prend la peine de creuser, de les écouter, de comprendre réellement leur parcours, on comprend qu’ils ont, bien souvent, changé de cap, un beau jour.
Souvent, le message que ces personnes vont transmettre est celui-ci : vivez vos rêves au lieu de vivre vos peurs. Car on laisse beaucoup de place à nos peurs dans nos vies. La première étant la peur du ridicule, celle de se planter et de faire rire de nous. Et celle-ci, elle est menée par notre égo qui craint plus que tout de perdre de son lustre. Mais, à force d’expérimenter et de comprendre qu’on ne meurt jamais d’une petite débarque, on finit par mettre de côté notre orgueil et par comprendre qu’on bénéficie de ces moments de doute et de gêne.
Vivre ses peurs, ça veut aussi dire de rester dans les « peut-être ». Peut-être que j’aurais dû, peut-être que je devrais, peut-être que si… Et ces hésitations nous font manquer plein d’opportunités pour explorer. S’il y a une chose que j’ai découverte dans les dernières années, c’est que parfois, on peut essayer quelque chose de nouveau et se rendre compte que ce n’est pas pour nous. Mais au moins, c’est maintenant barré de la liste et on peut passer à autre chose au lieu de toujours se demander si ça aurait pu nous plaire.
Ma psy me parle souvent de ce principe d’élimination qui fait que, par moment, on ne sait plus trop ce qu’on veut mais on sait ce qu’on ne veut pas. Car il est normal de ne pas toujours être 100% convaincu de savoir ce qui nous convient puisqu’on est en constante évolution. Ce qui nous allait bien il y a quelques années n’est sans doute plus tout à fait adéquat aujourd’hui, et c’est bien ainsi. Il ne faut pas s’accrocher à nos repères comme à une bouée, sinon on stagne et on cesse de grandir.
On peut aussi avoir peur de la nouveauté, peur du changement. On le voit souvent en entreprise quand une restructuration ou une transformation survient. Certaines personnes vont sauter à pieds joints dans cette mouvance, ayant l’impression d’une bouffée d’air frais comme quand on aère au printemps. Alors que d’autres vont se rassembler en clan pour faire face à la tempête et tenter de garder le plus possible leurs acquis sans trop affecter leur zone de confort.
C’est très humain d’avoir peur et depuis la nuit des temps, on tente de s’éloigner de ce qui nous fait craindre. Mais quand on vit uniquement dans cette appréhension, on se paralyse soi-même et on perd un temps précieux et une énergie folle. Parfois, ça prend un choc terrible pour nous sortir de notre torpeur alors que, dans d’autres moments, ça se fait tout en douceur, progressivement. On s’ouvre comme une fleur sous le soleil chaud, on s’épanouit lentement. Et je crois que cette formule est celle qui apporte le plus de plénitude.
C’est surprenant de ma part d’arriver à une telle conclusion car je suis plutôt du type impulsif (on ne change pas un taureau). Et je ne sais pas si c’est ce qu’on appelle la sagesse mais j’ai compris avec le temps que je devais affronter mes peurs une à une, les laisser s’éclaircir pour être en mesure de leur faire face, de bien les comprendre pour les surmonter. Avant, j’avançais tête baissée pour les défoncer sans regarder mais je me plantais souvent, je me blessais et je recommençais. Alors que maintenant, je prends mon temps, je sonde et je maîtrise avant d’avancer plus loin.
Peu importe la technique, je crois que l’important est de trouver son rythme, de se faire confiance et de garder en soi ses convictions profondes, à l’abri des tourments. Car, des difficultés, tout le monde en aura, rien n’est facile, même pour celui qui semble au-dessus de ses affaires. La différence est plutôt dans notre réaction face à ces épreuves. Et la leçon à retenir, selon moi, est la suivante : accepter qu’on tombe parfois pour trouver la force de se relever et continuer notre route.
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