Le 23 mars dernier, j’écoutais l’émission « Deux hommes en or » à Télé-Québec » et André Sauvé y était invité pour parler de son nouveau spectacle intitulé « Ça ». J’ai toujours adoré les réflexions cet artiste des mots et des idées, qui peuvent sembler décousues par moment mais dont le fil conducteur paraît tout à fait maîtrisé par son auteur. C’est ce qu’on appelle de l’art, après tout…
Je l’écoutais avec beaucoup d’intérêt discourir sur la vie, sur le rythme effréné de nos journées, les préoccupations futiles qu’on laisse entrer trop profondément dans nos existences mouvementées… Puis, une phrase a été glissée tout à coup dans la conversation : on doit apprendre à faire confiance au vide. Et cette idée est demeurée flottante à mon esprit, comme un parfum délicat qui reste en suspens dans une pièce après qu’une personne y soit passée.
On connaît déjà ce concept qui veut que la nature a horreur du vide. Mais, au-delà de la nature, ou plutôt en son cœur, il y a nous, humains, qui tentons de naviguer à travers les méandres de la vie, les coups durs et surtout, l’inconnu. Ce vide, M. Sauvé a tout à fait raison de nous suggérer de l’apprivoiser, d’apprendre à cohabiter avec lui. Car, c’est par ce vide que se crée la nouveauté, la surprise et la spontanéité. Quand tout est connu et contrôlé, plus rien ne nous épate, ne nous transforme ou nous amène à évoluer.
Dans sa grande sagesse, l’humoriste a aussi prononcé ces mots empreints de lucidité : on n’a pas à devenir, il n’y a nulle part où aller. Et ça faisait écho à mes propres réflexions concernant notre tendance à toujours chercher à avoir plus, à acquérir et à changer les choses. Au fond, nous n’avons que notre âme à chérir, à apprendre à connaître et à approfondir.
Puisque la vie, ce n’est pas un parcours du combattant, une destination prédéfinie à atteindre, une chasse au trésor calculée d’avance. C’est plutôt notre propre route que l’on construit au fur et à mesure de nos aventures, de nos découvertes et de nos rencontres. Le chemin se dessine de lui-même, sans qu’on en soit vraiment conscient. On défriche, on bifurque et surtout, on apprend à se connaître soi-même.
Je ne saurais expliquer pourquoi, mais chaque fois que j’entends André Sauvé partager ses réflexions, j’ai l’impression d’apprendre d’un maître. Sa capacité à s’adapter à tout ce à quoi il est confronté, à plonger dans le vide et à en tirer des apprentissages enrichissants, pour ensuite nous les partager, me fascine. Je l’écouterais pendant des heures, voire des jours. Sa pertinence n’est plus à prouver et il fait partie des gens qu’on peut inviter sur un plateau télé avec la garantie que la rencontre sera agréable et profonde.
C’est sans surprise que je vous dirai que je me suis procuré des billets pour son spectacle. Je trépigne déjà à l’idée d’y assister même s’il me reste quelques mois à attendre. Mais, cette attente fait partie de l’expérience et c’est tant mieux. Ça forge le caractère ! Loin de moi l’idée de vous vendre son spectacle, j’avais surtout envie de vous donner le goût de réfléchir, de penser à ces phrases puissantes et imprégnantes sur le vide et le flot de la vie. Car l’avenir a ça de bien : il n’existe pas encore…
Il y a de ces gens qui nous réconfortent, nous font sentir que l’important est dans les petites choses, qu’on n’a pas à chercher le bonheur loin de nous. Ces gens qui nous ramènent à l’essentiel, à la source et qui, par leur simple parcours, nous inspire à devenir de meilleures personnes.
Photo : Unsplash | Parker Whitson