Vous l’aurez surement remarqué, depuis quelques semaines, je suis dans une phase d’auto-analyse, j’évalue les comportements (les miens et ceux des autres) et je fais des tentatives d’amélioration (pas toujours réussies). Je travaille sur moi depuis tellement d’années que c’est presque devenu un réflexe de tenter de trouver ce qui cloche, ce qui me rend inconfortable, ce qui me dérange. Étant analyste de métier, je suis constamment à la recherche du petit quelque chose qui peut faire une belle différence… Et j’ai compris que c’est en expérimentant qu’on pouvait identifier nos passions et nos limites.
Parlant de limites… Il y en a qui les testent à petits pas, à tâtons comme on dit. Une bouchée à la fois, un pas à la fois. Moi, j’y vais pleinement, à fond mon Léon! Je frappe fort pour entendre et sentir si j’aime ça ou pas. Comme s’il fallait que ça marque, que ça résonne pour être bien sûre de ne rien manquer de cette intensité. Mais l’intensité, ça vide, ça tire tout le jus…
Dans ma vie, je me suis lancée, en amour comme dans le sport, la tête la première. Le cœur a suivi mais m’a amené à doser, à tenter de ne pas perdre l’équilibre. Parfois trop tard, mais bien souvent, il y avait eu des signes avant-coureurs que je ne voulais pas voir, pas sentir, pas me révéler. J’ai quand même la tête dure, voyez-vous? Et quand ça ne me tente pas de voir quelque chose, je suis une grande pro de l’aveuglement volontaire. Mais au moins, je le sais…
On finit par se connaître à la longue et je décèle mieux mes mécanismes de défense autant que ceux du déni. Je suis intense, je suis active mais ça me mène parfois au bord de l’épuisement, inévitablement. Cependant, avant, j’attendais de frapper le mur avant de comprendre. Aujourd’hui, je freine à quelques mètres mais au moins, ça fait moins mal. Le temps de me remettre sur pied et je suis prête pour une nouvelle aventure, qui ne sera pas, elle non plus, reposante.
Autant je suis une contemplative qui n’aime pas être brusquée, autant, quand je décide de m’investir dans quelque chose, je ne fais pas les choses à moitié. Tant qu’à faire quelque chose, tsé… Si je n’essaie pas pleinement, je ne goûterai pas à la vraie expérience, que je me dis! Et quand je regarde en arrière, je comprends que, par moment, j’aie pu avoir la langue à terre. C’est que j’en ai eu des coups de cœur à travers les années!
Dans mon processus d’auto-analyse, j’ai compris que, même si je suis une thérapie, même si je médite, même si je fais sortir le trop plein grâce à la course, il restera, au fond de moi, cette flamme qui brûle ardemment. Pendant longtemps, j’ai voulu l’atténuer, faire en sorte qu’elle soit moins présente, mais j’ai compris que ça faisait partie de moi et qu’il valait mieux l’accepter, apprendre à m’en servir à bon escient et plutôt être à l’écoute de ses vibrations qui me permettent de m’aligner dans le droit chemin, le mien.
J’accepte aujourd’hui que, oui, je vais encore m’épuiser dans des relations, des situations, des tentatives car j’y vais à fond, sans compromis. Mais c’est moi, ça. Avec les années, je sais que mon énergie s’apaisera lentement, comme je l’ai vu chez d’autres gens autour de moi. En attendant, je vais vivre telle que je suis, avec mes défauts et mes travers. Et tant pis si je m’enfarge, si je rate un détour, si j’échoue et que je dois recommencer.
Car, tout cela, ça fait partie de mon parcours et chaque virage, chaque enjambée, chaque souffle, chaque idée et chaque question m’amène là où je dois être. J’ai décidé de faire confiance à la vie et de mettre de côté les tergiversations, les angoisses et les doutes. J’avance avec confiance et on verra bien où ça me mènera. C’est ainsi que je ressens et que je sais ce que j’ai envie de vivre.
Photo : Unsplash | Daniel Mingook Kim