Choisir la simplicité

averie woodard

Hier, une citation drôle mais remplie de sens est apparue sur mon fil Instagram : Don’t forget to drink water and get some sunlight because you’re basically a house plant with more complicated emotions. À première vue, et prise au premier degré, cette phrase peut sembler insignifiante du fait de sa comparaison entre l’humain et la matière végétale. Mais, quand on s’y attarde, on réalise qu’au fond, on s’attribue beaucoup trop de supériorité relativement à la flore et qu’on devrait peut-être tirer plus de leçons de ce monde vivant.

On cherche beaucoup à se valoriser, à trouver un sens à son existence, à s’accomplir et à performer mais au fond de nous, on sait pertinemment que rien d’extérieur ne nous apportera le bonheur. Ce n’est ni ce qu’on possède, ni notre rang social, ni la quantité d’amis Facebook qui aura un impact réel sur le sentiment de plénitude qui nous habitera, ou pas. Il n’y a qu’à penser au nombre de vedettes qui, malheureusement, se perdent dans les vices et les substances. Elles qui pourtant possèdent l’argent, la gloire et la reconnaissance pour leur talent…

Être plutôt qu’avoir, c’est un peu ce que nous devrions tirer comme apprentissage de l’environnement qui nous entoure. Car, outre un peu d’eau et de nourriture, de l’air pur et du soleil pour les vitamines et l’effet vivifiant, qu’a-t-on besoin réellement? Un toit, certes. Mais sinon… Rien n’importe réellement, foncièrement.

Ça me fait penser au moment où j’ai occupé un poste « haut placé », le genre de fonction que les gens t’envient sans réellement savoir ce que ça exige. J’avais des employés, des responsabilités, des avantages non négligeables, un bon salaire et surtout, une « position de pouvoir ». Mais chaque matin, je rentrais au travail, et je ne me sentais pas à ma place. Je n’avais pas l’impression d’être comblée, satisfaite, ni compétente. Pourquoi? Parce que je m’étais fait des attentes concernant cet avancement dans ma carrière et qu’au bout du compte, j’ai vite compris que tout cela n’était qu’illusion.

Alors, après quelques mois, je suis partie. J’ai quitté ce beau mirage, au grand dam de mon entourage qui ne comprenait pas ce choix purement personnel. Mais au fond de moi, je savais. J’avais déjà touché le fond auparavant, j’avais déjà des repères liés à cette sensation de décalage et surtout, je venais de perdre mon père. La vérité frappe en pleine face quand tu es à fleur de peau comme je l’étais.

J’ai peu de certitudes dans la vie mais le fait de me choisir à ce moment crucial a sans doute été l’une de mes meilleures décisions. J’ai embarqué ensuite dans un projet d’entreprise avec des amis, qui ne s’est pas avéré fructueux mais où j’ai eu plus de plaisir en une journée qu’en tout mon passage dans l’entreprise d’envergure précédente. Je me sentais appréciée, comprise et surtout, sur mon X. Je savais que j’avais plus de pression qu’avant car la livraison pesait sur mes épaules mais j’étais sereine avec ce choix. Car c’était justement ça : un choix, à contre-courant certes mais pleinement assumé.

Et depuis ce jour, je suis restée à mon compte, j’ai compris que mon style à moi, c’est de me gérer moi-même, de choisir mes mandats et d’écouter ce qui se brasse en dedans pour savoir si j’ai envie ou non des rester. Vous me direz qu’on peut être comme cela même comme employé sur un « payroll » et c’est sans doute vrai. Mais, mon modèle à moi, c’est d’être mon propre patron. C’est comme ça que je me sens bien.

Alors, je vous invite à laisser aller, à lâcher-prise sur ce qui vous pèse, sur ce qui vous empêche de respirer à grands poumons. Rappelez-vous toujours que ce qu’on possède ne nous définit pas et on n’est pas meilleur que les autres parce qu’on a de l’argent, du pouvoir ou une grosse maison. De l’eau, du soleil, un toit et de quoi se nourrir, autant pour alimenter son esprit que son estomac : c’est la base nécessaire. Parce qu’au fond, il n’y a que cela qui compte…

 

Photo : Unsplash | averie woodard