Vendredi soir, j’ai commencé mon sapin. Et j’en ai troublé quelques-uns sur Facebook en publiant la photo de mon arbre, trônant dans le salon, bien illuminé. Plusieurs m’ont dit qu’il était beaucoup trop tôt, qu’il n’y avait pas encore de musique de Noël dans les centres commerciaux et qu’on venait à peine de retirer les décorations d’Halloween.
Pour ma part, la seule règle que je me suis fixée est le 15 novembre. Pourquoi? Aucune idée! Mais j’ai toujours aimé Noël, c’est en fait ma fête préférée dans l’année. Non pas pour les cadeaux mais pour la féerie. J’aime que tout le monde retrouve son cœur d’enfant, décore sa maison et se rassemble pour festoyer et mettre de côté, pendant un temps, les problèmes, les préoccupations et les peines.
C’est aussi souvent les rares moments où l’on voit la famille élargie, où on se retrouve avec les siens pour échanger, prendre des nouvelles et se gâter collectivement avec de bons repas, des bulles, des desserts, bref, une petite décadence bien méritée. Dans nos vies trop sérieuses où on est souvent bousculés par le manque de temps, je trouve que cette période nous permet de se détacher un peu de tout ce chaos pour nous ramener à l’essentiel : les gens qu’on aime.
Bref, ça m’est égal que le monde me juge pour mon installation hâtive de décorations de Noël car à chaque fois que j’allume mon sapin, je souris et j’ai l’impression d’avoir 5 ans. Alors, on peut bien me critiquer, ça m’est égal. Et je crois qu’on devrait agir plus souvent ainsi dans la vie. Pourquoi se priver de plaisirs personnels simplement pour ne pas froisser ou ne pas subir de jugement?
Le plus drôle, c’est que je reçois très peu de gens chez-moi cette année. Je serai plutôt sur la route à visiter mes proches. Mais à chaque retour, j’aurai ce même bonheur. Admirer les maisons et les rues qui se parent de jolies illuminations, rentrer chez-moi, allumer mon sapin et m’asseoir pour profiter du moment… N’est-ce pas merveilleux?
Les Grinch me diront que c’est l’enfer dans les centres commerciaux, que la préparation des repas et les déplacements sont pénibles et que la musique de Noël en boucle leur tape sur les nerfs. Mais moi je dis que tout est une question de choix et d’attitude. Vous détestez la cohue des magasins? Achetez en ligne, à l’avance! La cuisine n’est pas votre force? Il existe une multitude de traiteurs, tous très bons, qui se feront un plaisir de travailler pour vous. Et de grâce, organisez vos déplacements pour éviter d’être à la dernière minute. Vous trouverez surement cela moins laborieux…
Regarder les films de Noël qui passent à la télé, c’est un incontournable pour se mettre dans l’esprit des fêtes. Organiser une pêche de cadeaux comme quand j’étais petite est une solution gagnante pour occuper les enfants et les rendre heureux. Quand les cousins et cousines se réunissent, les jeux extérieurs peuvent combler plusieurs heures pendant que les parents cuisinent, jasent et prennent un petit remontant (mais qui a inventé cette expression douteuse).
Honnêtement, il y a mille et une raisons d’aimer Noël et quand on s’organise comme il se doit, tout devient plus simple. Et nul besoin d’offrir 250 cadeaux et de se mettre dans le trouble financièrement pour 6 mois. Arrêtez de vous comparer, faites de votre mieux, gardez le sourire et quand vous sentez que vous êtes sur le point d’exploser par toute la tension des fêtes, enfermez-vous quelque part avec votre musique préférée pendant quelques minutes. Et respirez!
Ça ne sert à rien de se stresser avec Noël et quand on cesse de vouloir être irréprochable, on arrive à aimer, à apprécier, à se délecter de ce rare moment de l’année où tout ce qui compte, c’est d’être avec notre monde et d’en profiter. Ça se peut, changer sa façon de voir les choses. Il faut simplement ouvrir son esprit et se dire que rien n’est parfait, et que c’est ça qui est parfait.
Photo : Unsplash | Sweta Meininger