Entretenir son bonheur

Caju Gomes

Aujourd’hui, 20 mars, on a plusieurs raisons de célébrer. Tout d’abord, et ça fera plaisir à beaucoup de gens, ce sera le printemps à, précisément, 12 h 15 aujourd’hui. Donc, pendant votre heure de lunch, on changera de saison et vous pourrez profiter du soleil en savourant ce passage fatidique à la saison de la verdure chatoyante et des hormones qui se réveillent. Mais, ce n’est pas tout! C’est aussi la Journée de la francophonie qui nous rappelle la beauté de notre langue ainsi que les efforts à faire pour la sauvegarder et la faire rayonner. Encore mieux néanmoins, c’est la Journée internationale du BONHEUR! (Sons de flûtes de fêtes et de bouchons de champagne qui décollent!)

En entendant cela, alors que j’étais sur la route et que le soleil offrait un spectacle de couleurs hallucinant, je n’ai pu m’empêcher de sourire et de me dire que la vie, elle est très belle. Elle n’est pas toujours facile, elle nous en fait baver parfois, nous met à l’épreuve et tente de nous déstabiliser mais au bout du compte, si on fait la moyenne, elle est belle. L’état global de bien-être dans le monde n’est peut-être pas toujours reluisant mais j’ai comme l’impression qu’on tire bien notre épingle du jeu ici.

Avant toute chose : c’est quoi le bonheur? Car, je crois sincèrement que chacun a sa propre définition, ses propres barèmes, ses critères bien personnels pour mesurer son niveau de satisfaction de vie. Je parle de satisfaction puisqu’il me semble que c’est un angle intéressant à aborder. Être satisfait de sa vie, apprécier son statut, ses acquis, son entourage, vivre dans la joie et la béatitude, c’est ce qui aide à être heureux.

Le mot bonheur est employé à toutes les sauces, peut faire rêver les petits comme les grands. On en parle beaucoup, on le magnifie mais en même temps, on ne le voit pas tous de la même façon. Si on se compare, si on échange sur le sujet, on peut vite se rendre compte que pour certains, il sera plus relié aux relations, alors que pour d’autres, ce sont les biens matériels qui les comblent. Il n’y a pas de recettes gagnantes et chacun doit trouver son équilibre qui lui convient.

Il est facile de s’illusionner par rapport au bonheur, de se créer de fausses attentes, de faux repères mais les sentiments profonds que l’on ressent peuvent aussi biaiser notre compréhension du bonheur. Dans le fond, tout comme pour les autres aspects de notre vie, le bonheur peut se retrouver victime de notre imagination, des influences extérieures et des distorsions mentales qui résultent de nos expériences de vie.

Tout cela est bien souvent inconscient et j’aurais tendance à penser qu’un élément important réside dans le présent, dans la capacité à être ici et maintenant. Si on passe notre temps à se projeter, à imaginer, à transposer notre bonheur dans ce qui pourrait arriver, on n’est jamais satisfait de ce qu’on a actuellement. Si on est en mesure d’être bien au moment présent et de ne pas vivre dans l’attente constamment, notre cerveau arrive à voir les choses plus positivement et à rechercher cet état plus souvent. C’est comme un muscle qui s’entraine à devenir plus fort…

Le bonheur peut être perçu comme une source de motivation sans fin. Plus on en a, plus on en veut et, ce qui est merveilleux, c’est qu’on n’atteindra jamais la limite. Puisqu’on évolue, puisqu’on change au gré de nos aventures de vie, nos besoins et nos désirs eux aussi se transforment. Ce qui nous comblait l’an dernier n’est peut-être plus d’actualité et donc, le champ de notre bonheur se mue en fonction de ces transformations.

La chose la plus importante dans tout cela, c’est d’être capable de le ressentir, de se connecter pour le vivre, au quotidien, dans les petites doses que la vie nous envoie. Si on attend toujours les feux d’artifice et le spectacle éblouissant, il se peut fort bien que l’on passe à côté de la majorité des moments de bonheur potentiel. Éviter les extrêmes et chercher plutôt l’équilibre, se centrer sur son propre bonheur au lieu de se mesurer constamment et, en cas de coup dur, se rappeler qu’on n’a pas toujours été mal en point sont des façons d’apprécier notre vie et d’apprendre à l’aimer, peu importe sa nature et sa couleur du moment. Dans le fond, le bonheur, c’est comme une plante, ça s’entretient!

 

Photo : Unsplash | Caju Gomes

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