Plus que quelques jours et ce sera les vacances. Enfin! Avec mon voyage (pas reposant) sur les chemins de Compostelle cette année, je me suis moins reposée, je le sens. J’ai nourri mon âme, j’ai choisi une autre route, une autre façon de décrocher. Ça m’a fait un bien fou, je suis fière de mon année, de mon périple, autant sur les chemins qu’à l’intérieur de moi. Mais, immanquablement, je me demande ce que j’ai envie de faire maintenant, quelle est la prochaine étape, le prochain besoin.
Je suis ce genre de personne qui aime avancer, toujours. Je suis en mesure d’apprécier ce que j’ai tout en planifiant la suite, apte à savourer la vie tout en ouvrant mon esprit aux opportunités. Peut-être n’est-ce pas la meilleure façon de m’enraciner mais j’ai toujours été comme ça et je m’accepte ainsi. En revanche, j’ai appris durant cette année à lâcher-prise plus que jamais, à laisser partir au lieu de retenir, que ce soit les idées, les gens ou les situations.
Ça procure un sentiment de bien-être presque euphorisant d’être en mesure de voir les choses changer sans angoisser, sans vouloir contrôler, sans tenter d’être absolument dans le mouvement. Se tenir à l’écart et constater, c’est aussi valorisant que de participer. Accepter, c’est sans doute le mot qui m’a le plus guidé dans cette année qui s’achève. Car peu importe l’attitude que l’on choisit d’adopter, les choses seront telles qu’elles doivent être, les événements surviendront et les gens poursuivront leur route.
J’ai longtemps été en position de combat, prête à réagir, disposée à répliquer, à me défendre. Car, dans mon esprit, c’était ainsi. C’est même étrange à nommer aujourd’hui car un monde me sépare de cette ancienne posture. De « moi versus le monde », je suis passée à « moi parmi le monde ». Ce revirement, lentement implanté, a permis à mes épaules de se détendre et, en quelque sorte, m’a mené dans les dernières années à choisir le chemin de Compostelle comme voyage. Car j’avais besoin d’arrêter de penser, de me sortir de mon monde assaini et tout maîtrisé pour me confronter à l’inconnu, à un nouveau lieu chaque jour, à un nouveau défi quotidien.
Cette année qui se termine m’a aussi amenée à faire des choix, parfois aisés, parfois déchirants. Je me suis éloignée de certaines personnes qui ne m’apportaient pas la paix intérieure et qui m’entraînaient dans leur souffrance. Je me suis choisie au lieu de tenter de les accompagner dans leur déchéance. Pendant des jours, j’y ai pensé et, comme toute bonne décision, une fois le geste fait, je me suis sentie soulagée, libérée.
Ce fût de plus une année où j’ai tenté de me mettre moins de pression, j’ai mis la performance au placard au profit de l’acceptation et de l’écoute de soi. Encore là, quel soulagement! Pourquoi vouloir toujours aller plus loin si c’est pour être constamment déçue? L’apprentissage de l’équilibre, du juste assez mais pas trop, de la ligne à ne pas dépasser a été ardu mais maintenant que c’est acquis, je me sens mieux.
Plus que quelques jours donc, dans ce tourbillon de fin d’année, de tâches à boucler, de décisions à prendre, de projet à garder sur les rails. Une belle pause bien méritée me permettra de faire le vide autant que le plein. Vider toute cette tension accumulée et remplir d’énergie nouvelle ma tête et mon cœur.
Prendre le temps. C’est ce que je ferai pendant mes deux semaines de congé. Prendre le temps de me lever le matin en m’étirant, lentement. Prendre le temps de lire, de sentir, de voir et d’entendre. C’est fascinant à quel point on n’utilise pas nos sens à leur plein potentiel au quotidien… Mais je compte bien leur accorder toutes mon attention bientôt! À mon rythme, selon mes envies et mes besoins. Tout simplement.
Photo : Unsplash | Gaelle Marcel