Respirer à fond

Michelle

Quand c’est le chaos au boulot, qu’on a la tête pleine d’informations, qu’on a trop d’options, des choix à faire et une fatigue lancinante qui perdure, on fait quoi? On respire par le nez! Mine de rien, c’est le meilleur médicament qu’on peut offrir à notre système nerveux pour le calmer et ça vaut mieux que toutes les petites pilules qui nous engourdissent. Pourquoi? Parce que c’est inné, naturel, disponible à l’infini, gratuit et qu’en bonus, ça nous amène à sentir ce qui nous perturbe.

La tendance actuelle est pourtant de prescrire calmants et autres trucs chimiques pour couper la sensibilité et endormir nos angoisses. Mais, cette petite anxiété, elle nous dicte que quelque chose cloche. La fébrilité qui nous envahit quand on est trop sollicité est là pour nous amener à ralentir, à prendre du recul, à revoir nos priorités, à SE prioriser. Si on ne fait que s’engourdir, on ne ressent plus.

Je ne parle pas de médicaments pour le diabète ou la haute pression, on s’entend. Je parle du petit somnifère pris sporadiquement, de l’anxiolytique qu’on a toujours à portée de main. Ces tranquillisants peuvent avoir du bon en cas de force majeure. Le souci c’est quand ça devient une béquille. Tout comme l’alcool, la drogue ou les jeux vidéo peuvent l’être pour certaines personnes, les médicaments peuvent prendre une place trop importante dans l’hygiène de vie.

Respirer, donc. Ce geste simple qu’on fait sans s’en rendre compte. Mais justement, c’est ce qui nous tient en vie, c’est ce qui nous énergise, nous purifie et nous calme. Et lorsqu’on se concentre sur notre souffle, on ressent de manière plus profonde toutes nos tensions, nos crispations et le poids de nos préoccupations. Pour relativiser, on doit se reconnecter à soi et la respiration en est le point de départ.

Hier soir, après une journée intense de réunions enfilées l’une après l’autre et un rendez-vous personnel qui s’en suivit, je suis rentrée à la maison complètement vidée. Après un petit repas, je me suis installée pour fureter sur mes possibilités d’hébergement pour mon voyage. Encore plus d’informations dans mon cerveau déjà saturé. Alors, au coucher, mon hamster était surexcité et impossible à calmer.

Je me suis donc installée sur le dos dans mon lit, les mains sur mon ventre, et j’ai inspiré, profondément. Puis j’ai expiré, après une micro-pause. J’ai répété cet exercice simple pendant de longues minutes, en sentant mes épaules se détendre, mon visage s’apaiser, mon hamster ralentir. J’ai réussi à me calmer et à revenir à l’essentiel : la vie en moi.

On oublie parfois que tout ce qui nous arrive, tous nos petits soucis, nos mésaventures, nos conflits et nos questionnements, ce ne sont que des choses extérieures à nous. À la base, nous ne sommes qu’un être humain qui se débrouille avec son coffre à outils dans une vie mouvementée. Mais ce mouvement, on peut le moduler à nos envies et nos aspirations. Oui, ça demande de faire des choix, ça exige des remises en question, parfois même des deuils et des abandons. Car on ne peut pas tout avoir sans effort. Mais le bonheur, celui qui nous fait vibrer et qui nous met un sourire au visage naturellement, il doit venir du dedans, pas du dehors.

Il m’arrive quelques fois de regarder ma vie et de me dire que je pourrais tout plaquer en un claquement de doigt. Une sorte de fantasme de simplicité. Je sais pertinemment que je n’en ferai rien, pour la simple raison que j’aime trop certains aspects de ma vie pour m’en priver. Mais j’accepte ce fait et je tente de régler les petits irritants qui grugent mon énergie. Le reste ne vaut pas la peine que je m’y attarde. Alors, je prends un grand « respire » et je continue ma route, sereinement.

Photo : Unsplash | Michelle

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