En ce petit mercredi printanier, c’est la Journée internationale du bonheur. Être heureux, c’est sans doute l’objectif de chaque humain sur terre. Mais le souci, c’est que de nos jours, c’est presque devenu une responsabilité sine qua non. Si on ne donne pas notre 110% pour atteindre le bonheur ultime, on se sent coupable.
Pleine conscience, résilience, zénitude, gratitude… On se fait bombarder constamment et si on a le malheur d’être à sens contraire de cette tendance pendant quelques minutes, on se fait rabrouer car on mine la quête du bonheur du voisin. Eh oui, c’est devenu un droit ultime et on risque d’être blâmé pour perte de jouissance pour un commentaire négatif. Je blague à peine…
Je prône toujours la connaissance de soi et surtout, l’écoute de ses besoins personnels. J’ai tendance à croire qu’on s’y perd facilement et qu’on prend pour siens les requis des autres pour l’attente de la plénitude. L’influence est constante et on peut aisément être convaincu par un gourou ou une personnalité qui se vante d’avoir trouvé le bonheur grâce au produit X.
Mais la recette miracle, je le répète souvent, elle n’existe pas. À force de chercher le bonheur dans les allées d’un magasin, on finit simplement par perdre son temps et se frustrer. Mais c’est à la mode d’essayer… Cependant, on oublie qu’à force d’essayer, on s’use et on perd ce contact avec le bonheur simple, celui qui est là, tout près. Celui qui ne fait pas vivre une industrie florissante, autant dans le commerce que dans les bureaux.
Ce qui est paradoxal, c’est que le concept même du bonheur n’a pas de définition claire. Autant dire qu’il y a autant d’interprétation que d’humain sur terre. Ce serait réducteur d’en faire une seule grande théorie. Mais, chose certaine, l’idée même que pour être heureux on doit toujours être dans le positif ne fonctionne pas. Bien entendu, on préfère sourire et avoir le cœur léger mais les moments moins joyeux nous forment et nous apprennent beaucoup.
Comme je le mentionne à l’occasion, ça prend du moins beau pour savoir reconnaître ce qui est merveilleux. On se blaserait de nager toujours dans le bonbon rose. En mettant le bonheur sur un piédestal, c’est comme si chaque petite épreuve nous éloignait de cet idéal à atteindre. La frustration n’est donc jamais bien loin. Pourtant, combien de gens entend-on dire que c’est grâce à un événement douloureux qu’ils ont découvert leur force, qu’après une épreuve, ils ont trouvé leur voie?
On continue de nous faire croire que c’est l’argent (ou les biens matériels) qui nous fournira ce bonheur tant désiré. Pourtant, de nombreuses études ont été faites sur le sujet, démontrant que c’est dans les relations humaines qu’on se nourrit. Tout comme l’appréciation de ce qu’on a au lieu de rêver à ce qu’on n’a pas constitue une attitude plus gagnante. Avoir un toit sur sa tête et de la nourriture, un certain sentiment de sécurité et un minimum d’amour : c’est la base nécessaire pour pouvoir savourer le bonheur au quotidien.
Alors, en cette Journée internationale du bonheur, aucun conseil ou truc magique ne pourra vous aider. Toutefois, sortir quelques minutes pour profiter du soleil, prendre le temps de déguster votre lunch ce midi ou faire un gros câlin à vos enfants, ce sont des petits gestes qui peuvent contribuer à entretenir votre niveau de bonheur.
C’est certain qu’on peut toujours avoir plus, être mieux, atteindre un niveau supérieur. Mais si on arrive à se satisfaire de ce qu’on a et de ce qu’on est, on a plus de chance de voir le bonheur dans les petites choses, de pouvoir le partager et le multiplier. Se concentrer sur ce qui va bien au lieu de voir uniquement ce petit détail qui nous énerve, ça ne coûte rien. En fait, non, ce n’est pas vrai. Ça nous coûte des parcelles de bonheur.
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