Ce dimanche, j’ai entamé la lecture d’un bouquin qui m’avait interpellé par son titre plutôt intrigant : Bienheureuse solitude ou l’art d’être unique. Suivant mes réflexions sur le célibat assumé et la vie en solo, l’acquisition de ce livre, avouons-le, un peu psycho-pop, s’avérait appropriée. Et dès les premières pages, la qualité de la langue et les références aux divers philosophes et grands penseurs m’ont beaucoup plu.
Mais c’est le fond du propos qui m’a rejointe car c’est une chose d’assumer mais encore faut-il comprendre, analyser et découvrir le fond de nos impressions. Dès le début, la distinction entre isolement et solitude a renforcé mes pensées. En effet, bien des gens attribuent à la solitude les aspects négatifs plutôt propres à l’isolement. Par mauvaise expérience je présume. Mais être seule ne signifie pas du tout être triste.
Un ami m’a partagé un article sorti l’an dernier en France et grandement repris par divers magazines dont la thématique (désolée pour l’anglicisme crée par nos cousins français) est : le masturdating. Pardon? Je vous entends d’ici 😉 Mais, malgré que le mot me rebute un brin pour sa référence faussement sexuelle, le fondement de cette récente tendance est on ne peut plus pertinent. Ça pourrait être défini comme l’art de se suffire à soi-même.
Beaucoup de gens sont rebutés à l’idée de sortir seul, au restaurant, au cinéma ou ailleurs par peur d’être jugé, rejeté ou de ressentir l’angoisse de la solitude. Et pourtant, c’est en sortant en solo qu’on se fait le plus aborder, qu’on apprend à s’ouvrir aux autres et à se connecter à soi. Pas de compromis qui nous déplaisent, pas de discussions imposées. Ça demande bien sûr une petite dose de courage au début mais, je vous le jure, personne ne vous regardera comme un extra-terrestre. En fait, en général, même à l’autre bout du monde, assise seule à une table, on est souvent venu me parler et me féliciter d’oser!
L’adage dit d’ailleurs qu’on se sent bien avec les autres une fois qu’on est bien avec soi-même. Et c’est surement ce qui se dégage de quiconque apprend à fonctionner seul. Et ce n’est pas uniquement lié aux sorties : déjeuner dans le calme chez-soi le matin et apprécier le silence et la quiétude, c’est déjà un bon début. En fait, l’objectif derrière cette pratique est surtout de prendre du temps pour soi au lieu de répondre aux mille et une propositions de sorties.
Par contre, j’entends déjà les critiques poindre sur le fait qu’on s’éloigne des gens. Mais ce n’est pas le cas. Développer son autonomie et un bon lien avec soi-même, ça amène justement à créer de meilleures relations. Car au lieu d’entretenir des liens utilitaires ou de dépendance, les relations deviennent plus saines et profondes. C’est la qualité qui compte et non la quantité comme on dit!
On n’ose pas souvent dire non de peur de froisser les autres mais à force de ne pas s’écouter, on devient vite frustré. Et ça, ça se répercute sur notre entourage. Combien de fois ai-je entendu quelqu’un affirmer qu’il avait telle ou telle activité mais que ça ne lui tentait pas? Trop! Désolée si cela peut paraître égoïste pour certaines personnes mais à force de vouloir plaire à tout le monde, on ne se plaît plus à soi. Pour la simple raison qu’on ne se connaît plus à force de jouer à l’autruche avec soi-même.
En fait, le seul frein à la vie en solo, c’est soi-même justement. Car les regards et les critiques des autres à votre égard existent principalement dans votre esprit. Et si, par malheur, quelqu’un osait vous juger, dites-vous que ça en dit beaucoup plus sur lui que sur vous. C’est la peur des autres que ça met en lumière, pas la vôtre alors ne vous laissez pas polluer par leurs mauvaises vibrations!
Apprendre à écouter ses envies, à se reconnecter avec ses passions mises de côté et à se faire plaisir, voilà ce qui importe. La vieille peur d’être « sans amis » qui date du secondaire, elle est loin. Se pointer seul au restaurant ou au cinéma montre une force de caractère et une certaine confiance en soi. Et non, on n’a pas besoin d’être célibataire pour s’adonner au masturdating. Je connais bien des parents qui rêvent d’une petite soirée relax. Alors n’attendez plus! Offrez-vous une date avec vous-mêmes : vous le méritez.
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