Posts published on "septembre 2015" — Page 4

Savourez la vie

Légende

Je ne m’en cache pas et je le dis d’emblée : j’aime manger. Je ne suis ni une personne qui passe son temps dans le garde-manger à s’empiffrer de croustilles, ni une obsédée des calories. Mais  j’aime le mélange des saveurs, les accords mets et vins et faire de nouvelles expériences culinaires. J’apprécie particulièrement les chefs qui osent et repoussent nos limites en nous offrant des plats moins standards, moins communs. Et j’ai été agréablement surprise et charmée ce dimanche par un festin digne des rois au restaurant Légende, à Québec. « Légende par la Tanière », comme l’indique son site Web, est un hommage à nos ancêtres, un retour à nos racines, une réflexion sur notre histoire culinaire depuis les premières nations à aujourd’hui. Et le chef primé Frédéric Laplante se surpasse dans sa créativité et propose une aventure épicurienne de grande qualité.

C’est assez facile d’inscrire cela sur sa vitrine virtuelle mais c’est autre chose de le transposer dans sa cuisine… Mais en toute franchise, ça faisait très longtemps que je n’avais pas été séduite à ce point par un lieu culinaire. Du service à la nourriture, en passant par les accords merveilleusement sélectionnés, l’expérience fût un pur bonheur du début à la fin. Et quand on décide de repousser ses limites avec le plat d’animelle d’agneau, on espère grandement que le cuisiner maîtrise son art… Vous êtes curieux de connaître la nature de ce plat? Il s’agit d’un duo de testicules d’agneau et de cervelle de veau! Avec quelques têtes de violons et petits pois frais c’était tout simplement divin… et bien entendu surprenant!

Et le concept des plats à partager a été minutieusement calculé car trop souvent les portions généreuses limitent les possibilités mais dans ce cas-ci, tout était parfait. Quand on nous propose de nous prendre en charge, j’hésite souvent à remettre dans les mains d’inconnus le déroulement de ma soirée, tout autant au niveau des saveurs des plats que de l’alcool qui accompagnera le tout. Après tout, nous avons tous des goûts bien distincts. Mais mon instinct m’a dicté de lâcher prise et j’ai rarement été aussi satisfaite de le faire. Le serveur, dont j’oublie le nom tant mon esprit a porté son attention sur son extase, se positionne probablement dans mon « top 3 » à vie… Et j’ai quand même visité nombre d’endroits auparavant. Toujours là au bon moment, à l’écoute des moindres détails pour nous satisfaire, assez discret, assez rieur… Tout dans son attitude le promet à un avenir des plus prometteurs.

Lors de votre prochaine escapade à Québec, je vous suggère fortement de tenter cette aventure savoureuse et de vous laisser surprendre totalement. On précise ses allergies ou intolérances, et des préférences dans certains cas (si vous n’aimez pas le vin blanc, mieux vaut le préciser et ils se feront un plaisir de trouver un accord qui vous comblera, croyez-moi!) et ensuite, on se laisse complètement aller pour une soirée de découvertes et de surprises. Vous ne le regretterez pas!

Photo : page Facebook du restaurant

Être intègre

Jessica Polar

Il m’arrive souvent de penser que les autres sont meilleurs que moi, que j’ai de la difficulté à communiquer, que je ne suis pas en phase avec moi-même… Être complètement cohérent avec soi-même demande un certain effort et surtout de l’humilité. Dans la vie de tous les jours, de multiples occasions se présentent pour nous amener à réagir, de façon authentique ou non. Parfois, pour éviter un conflit ou une situation de désaccord, on se tait, on ravale nos pensées, on prend le camp de l’autre pour passer à autre chose. Certains appellent cela : choisir ses batailles. Et c’est tout à fait compréhensible car à force de défendre nos idées, on en perd parfois le nord. Mais choisir ses batailles comme on dit, c’est aussi parfois aller à l’encontre de nos valeurs et subir des conséquences que nous n’avions pas toujours envisagées.

Parfois on tient aussi notre bout au point d’oublier de prendre du recul, d’écouter l’angle de l’autre et d’accueillir le fait qu’il peut y avoir autant de bonnes façons de voir ou faire les choisies que d’êtres humains dans le monde. C’est tout un défi d’être intègre et cohérent avec soi, tout en étant accueillant, à l’écoute et réceptif. Mais je crois que plus on avance dans la vie, plus on comprend qui on est réellement et plus on ressent à l’intérieur lorsque l’on n’est pas sur la bonne voie. Pour cela, on doit être à l’écoute de cette petite voix, de notre instinct et accepter de se remettre en question. D’où le besoin d’une certaine humilité…  Avouez que nous avons réagi trop vite, sur le coup de l’émotion, que nous n’avions pas le recul nécessaire pour prendre la bonne décision demande une certaine dose de cette modestie de l’égo. Ce cher égo qui prend souvent une place prédominante et qui nous envahit au point de nous faire perdre nos repères au profit de notre petit nombril.

Trop souvent, on réalise après un certain temps, que nous avons pris une position qui ne nous convient pas. Que ce soit un emploi, une relation, une décision de tout ordre… On s’emporte sur le coup, notre égo nous mène par le bout du nez et on est convaincu de faire la bonne affaire… Puis, on se rend compte qu’au fond de nous, ça ne vibre pas comme ça devrait, ça ne résonne pas avec notre essence, il y a un déséquilibre. Je crois beaucoup à la notion d’équilibre, à l’homéostasie. J’ai appris ce concept lors de ma formation en massothérapie et depuis j’ai découvert qu’il s’applique à beaucoup plus que les fonctions vitales du corps humain. Selon Wikipédia :

L’homéostasie est la capacité que peut avoir un système quelconque à conserver son équilibre de fonctionnement en dépit des contraintes qui lui sont extérieures.

Et pour moi, notre petite voix intérieure remplit cette fonction. Au-delà des battements du cœur, du transit intestinal et de l’air qui entre dans nos poumons, il y a notre feeling qui nous signale une dérive possible. Pourquoi? Pour conserver notre équilibre, rester en phase avec soi et être capable de se regarder dans le miroir et être fier de soi. Pouvoir s’aimer tel que l’on est et s’assumer.

Si on passe notre temps à aller à l’encontre de notre de tout cela, comment peut-on espérer être zen? Veut-on passer notre temps à jouer à l’autruche, à se mettre la tête dans le sable, à fuir? Je ne crois pas que ce soit très sain…

En ce long week-end de la fête du travail, je me suis dit que je devrai méditer sur cela : y a-t-il des choses dans ma vie en ce moment qui ne sont pas alignées avec ce que je suis?

 

Photo : Unsplash | Jessica Polar

Habiter son corps

Julia Caesar

Je ne sais pas pour vous mais pour ma part, avant l’âge de 30 ans, je n’étais pas pleinement consciente de mon corps. Avant de me faire dire que je suis folle (!), je précise ma pensée! Dans la vingtaine, je prenais en quelque sorte pour acquis mon corps : sa fermeté, son endurance, ma santé en général… Il me semble qu’à 22 ans, rien ne pouvait m’arriver. Je me sentais en quelque sorte invincible et je croyais que ça resterait ainsi pour la vie.

Rendue à 36 ans, je me rends compte à quel point on change : mon corps a changé, ma mentalité a beaucoup évolué et ma santé n’est plus du tout aussi stable qu’avant. Je me souviens de certains amis qui me parlait de brûlements d’estomac, de courbatures sorties de nulle part, d’arthrose, de fatigue qui perdure au-delà de 2 jours après une soirée bien arrosée ou simplement parce qu’on s’est couché plus tard qu’à l’habitude… L’habitude, chose qui apparaît dans nos vies sournoisement et qui, quand on décide de la défier, nous rappelle qu’on n’a pas vraiment le contrôle.

C’est donc dans cette optique que je dis qu’il y a de cela quelques années, je n’étais pas consciente de tout cela et donc que je n’habitais pas vraiment mon corps. Je le sentais bien là, on s’entend, mais je n’étais pas consciente de chacune de ses parcelles. Certains épisodes de vie où la santé flanche ou qu’une situation m’a profondément affectée, j’ai tout à coup senti que mon corps réagissait à cela de façon différente. Comme si tout à coup, il devait prendre le temps de s’acclimater au changement au lieu de se « virer sur un dix cennes » comme avant. Mais vous savez quoi? Je ne m’en plains pas… Je préfère sentir mon corps changer et l’assumer que je vivre aigrie en étant nostalgique du passé. Et je préfère cent fois plus sentir les choses que d’être dans le déni ou simplement déconnectée.

Car le corps est un puissant communicateur! Il nous bombarde de messages à décoder et il n’en tient qu’à nous d’apprendre son langage. Je dis souvent que rien n’arrive pour rien dans la vie… Et c’est d’autant plus vrai quand on parle de notre corps. Combien de fois m’est-il arrivé de débuter mes vacances en étant malade… Mon corps m’envoyait clairement comme message : et bien ma chère il était temps que tu arrêtes car moi je n’en pouvais plus!

Et pourtant, année après année, je continuais de le surcharger, de l’épuiser… Et le cycle recommençait tel un ballet perpétuel. Puis un jour, un malaise plus grand survient, le corps envoie une missive impossible à ignorer. Et on réalise que depuis tout ce temps, il tentait de nous faire comprendre qu’il a son rythme et que d’aller à l’encontre de celui-ci ne fait que brûler de l’énergie qu’on n’a pas.

Avec les années, notre corps change, se transforme, et peu importe ce que l’on fait comme sport, activité et l’alimentation que l’on s’impose, il se modifiera. On peut envisager la chirurgie esthétique, l’entraînement à outrance, les régimes extrêmes… Il tentera toujours de retrouver son équilibre à lui. Je crois que le plus sage est de l’accepter et de le traiter avec respect. Oui, on doit se tenir en forme et bien se nourrir mais tout cela dans l’harmonie avec en tête notre propre réalité. Chaque personne est différente, chaque chemin est unique et c’est ce qui fait de nous des êtres fascinants. Il suffit de l’accepter, de l’accueillir et de s’en réjouir.

Je crois que le yoga est la chose qui m’a le plus aidée à prendre conscience de tout cela, au-delà des épreuves et épisodes plus houleux de la vie. Dans cette discipline, il n’y a aucune place à la compétition. On doit simplement écouter son corps et comprendre ce qu’il nous dit dans une posture. C’est lui le maître, malgré ce qu’on tente parfois de lui imposer.

Namasté.

Photo : Unsplash | Julia Caesar

Carburer aux défis ou sortir du rang

Lou Levit

Certaines personnes passeront leur vie à rêver de faire le tour du monde, de changer de carrière, de faire un marathon ou d’écrire un livre… Et d’autres décident d’accomplir leur rêve pour une fois… et en ont la piqûre pour le reste de leur vie…

C’est le cas d’Alister Gardner, un trentenaire de Bromont, mordu de course, qui a très bien performé le week-end dernier à l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, en prenant la 86e position sur un total de près de 2600 participants. Cette course de près de 170 km se fait dans les Alpes françaises et offre un dénivelé total de 10 000 m. Comme le dit si bien le principal intéressé, « il s’agit plus d’un test de patience et d’endurance qu’une course ». L’objectif n’est plus de courir le plus vite possible, mais bien de terminer! Bien gérer son énergie, écouter son corps, aller puiser au fin fond de soi… Voilà le véritable défi! En environ 30 heures de course, on a le temps de penser à bien des choses et si on laisse le découragement prendre le dessus, on ne termine pas une épreuve comme celle-là.

En la course n’est qu’une étape dans tout ce processus car imaginez l’entraînement que cela prend pour être en mesure de se rendre là… M. Gardner s’est entraîné en moyenne 20 heures par semaine en plus d’avoir fait des séances au mont Brome où il montait et descendait à la course 5 fois de suite cette montagne d’environ 550 m de haut. (Mon petit jogging de 5 km me paraît si insignifiant tout à coup…)

Une discipline de fer et une détermination inébranlable, voilà ce que m’inspire cet athlète qui carbure aux défis. Car on peut très bien s’imaginer qu’il n’arrêtera pas de sitôt de défier les limites de son corps… Quand on parle  de piqûre!

Et il n’était pas le seul québécois à être de la course… Il semble que le Québec regorge de d’ultra marathonien qui ne demande qu’à se surpasser. Chapeau!

J’ai beaucoup d’admiration pour les gens qui se poussent à l’extrême ainsi mais ça me fait aussi réaliser que nous n’avons pas toujours à aller aussi loin pour être fier de soi et grandir dans le dépassement. Que ce soit de changer d’emploi, de se remettre au sport après plusieurs années de sédentarité, d’écrire ses pensées à chaque jour ou de décider de cuisiner tous ses repas au lieu d’aller au restaurant, tous les défis sont bons pour se sentir plus en contact avec soi-même. Car il s’agit bien de cela selon moi : prendre une pause de ce rythme imposé pour faire quelque chose pour soi, se sentir vivant.

Pour ma part, ce blogue fait partie de ce processus. J’ai toujours adoré écrire mais je le faisais pour moi, en solitaire, sans que ce soit exposé ou que je me mette à risque par une prise de position. Puis un matin j’ai décidé d’oser! Et voilà… Ce que vous lisez en ce moment fait partie de mes petits défis que j’ose me lancer à moi-même et qui, sait-on jamais, m’amèneront peut-être ailleurs. Chose certaine, cela me fait le plus grand bien et c’est là, la clé. Parce qu’on ne peut jamais abuser de se faire du bien…

Bonne journée!

 

Photo : Unsplash | Lou Levit

 

Être une femme en 2015

Roberto Tumini

Ce matin, je lisais avec un certain dégoût, la chronique de Patrick Lagacé dans La Presse+ qui relatait l’histoire de ces 2 ex-ministres, MM Guy Julien et Yvon Picotte, membres du C.A. du Groupe RCM en Mauricie, qui ont agit en pur « mononcle » auprès de la journaliste Marie-Claude Julien lors d’une conférence de presse. Celle-ci se tenait car ces joyeux lurons vivaient dans la controverses suite à des allégations de rémunération très généreuse qui leur avait été versée. Ils étaient à ce moment président et vice-président, rappelons-le… Et des employés ont été remerciés pour avoir dénoncé la situation… Et Mme Julien a couvert cette nouvelle…

Pour les besoins de la cause, je vous met mot pour mot ce que M. Lagacé indique :

Guy Julien a alors croisé la journaliste Marie-Claude Julien avant le début de la conférence de presse.

Il lui a d’abord dit que sa couverture de la bisbille au sein de Groupe RCM était du « salissage ».

Il lui a ensuite fait une accolade non sollicitée et non réciproque.

Puis, Julien – ministre trois fois sous Lucien Bouchard et sous Bernard Landry – a dit ceci à Mme Julien : « Je te regardais à la télévision, pis t’as grossi, toi. T’as engraissé. »

Juste avant la conférence de presse, des micros ont capté l’échange Picotte-Julien, où l’ancien ministre libéral interroge l’ancien ministre péquiste sur ce qui vient de se passer avec Mme Julien.

Picotte : « C’est elle qui nous a beurrés ? »

Julien : « Oui. Je lui ai dit qu’elle avait engraissé. Elle était en tabarnak. »

Ce n’est pas mon interprétation féminine de la situation. Patrick Lagacé, mâle reconnu, expose très clairement la situation. Ce que j’ai omis de vous faire, c’est l’introduction primordiale à mes yeux à son article.

Re-citation :

Les gars, je vais vous raconter une petite histoire. Pensez à votre blonde, à votre mère, à votre sœur…

Qu’importe qui, au fond. Cette femme, vous devez l’aimer, d’une façon ou d’une autre.

O.K.

Un homme s’approche donc de cette femme que vous aimez. Il est fâché contre elle. Il lui caresse sarcastiquement les cheveux, entre dans sa bulle en lui faisant un câlin non sollicité et non réciproque.

Et après, il la traite de grosse…

C’est clair maintenant? On est vraiment en 2015 là?

Ça ne se verrait pas pour un homme, clairement pas… Et c’est pour cela que nous appelons cela du sexisme et dans ce cas précis de la misogynie. Et certains pourront croire qu’on en fait tout un plat, que c’est anodin. Mais non. Et ça ne me dérange pas de défendre cette position ce matin car j’en ai marre. Marre de voir des gens manquer de respect en banalisant des gestes de pur paternalisme et d’intimidation, marre de voir des hommes se permettre de toucher une femme sans son consentement comme si cela était normal et agir bassement en manifestant son insatisfaction de la sorte au lieu d’agir en personne civilisée.

Il semble clair qu’on a encore beaucoup de chemin à faire pour vivre dans une société où le respect règne, où l’égalité homme-femme est réellement établie et où les gens n’agissent plus en crétin, incapable de discuter et préférant les gestes puérils et dépourvus de maturité.

Julie Miville-Dechêne n’a pas tardé à réagir, elle qui préside le Conseil du statut de la femme mais qui est aussi une ancienne journaliste (et qui a dû en voir des pas pires). Elle dénonce fortement ces agissements et exige des excuses de ces 2 messieurs. M. Picotte s’est exécuté sur le champs mais M. Julien est, aux dires du Groupe RCM, en retraite fermée et injoignable.

Reposez-vous M. Julien, votre retour risque d’être houleux! Vous l’avez cherché…

Pour voir les deux « mononcles » en pleine action, ici.

Pour lire la chronique de notre ami Lagacé, c’est par ici!

Photo : Unsplash | Roberto Tumini