Être caméléon

Jeff Sheldon

Dans la vie, on peut décider de s’en faire pour tout, choisir d’être négatif face au changement, résister aux transformations… Mais en 2015, dans un monde où tout change à la vitesse de l’éclair, où les transformations sont monnaie courante et où l’adaptation est probablement une des plus grandes qualités qu’un citoyen peut démontrer, je crois sincèrement qu’il faut savoir se montrer ouvert d’esprit et accueillir le changement avec sérénité.

Dans mon domaine et en tant que consultante, j’ai eu mon lot de transformations et mouvements et je crois qu’avec les années, je suis littéralement devenue un caméléon. Je prends les couleurs de la place si on veut. Selon la philosophie de l’entreprise, le type de personnes qui la dirige, je m’adapte. Je ne résiste plus comme dans la vingtaine… C’est cela qu’on appelle choisir ses batailles? Peut-être… Du moins j’essaie de ne plus m’en faire avec des détails bureaucratiques qui de toute façon ne sont pas de mon ressort.

Mais la société change elle aussi, elle évolue et je sens parfois que les gens préfèreraient rester dans les anciennes méthodes ou les modes de pensée plus traditionnels. En lisant François Cardinal ce matin qui nous raconte sa vision de Saint-Lambert, « une drôle de bibitte que ce village urbain de la Rive-Sud, loin des cités-dortoirs qui l’entourent », je souris.

Il y a de ces endroits qui ont su évoluer, s’adaptes et qui décide de faire face à la transformation de la société. M. Cardinal nous fait part de la place des vieux dans cette ville et comment ses citoyens et dirigeants, d’un commun accord, ont accepté de mettre en place les éléments de succès qui feraient de leur ville un endroit accordé aux besoins des gens et à la nouvelle réalité. Mais en 2015, est-ce vraiment que « les vieux » qui représentent la nouvelle société? Ne sommes-nous pas rendus au point où le télétravail devrait prédominer? Il me semble que le 9 à 5 n’a plus sa place aujourd’hui mais les entreprises tardent à prendre le virage, frileux de perdre le contrôle et craintif de ne pas avoir sous leurs yeux les membres de leur équipe. Pourtant, partout dans le monde, de plus en plus de compagnies réalisent qu’il devient plus productif et sain pour leurs employés de leur permettre de travailler à distance. Finis les embouteillages, le stress du trafic, la lourdeur des déplacements laborieux… Commencer sa journée à la maison, sans se faire interrompre inutilement, sans devoir courir pour arriver à temps, trouver le stationnement ou subir l’entassement du métro…

N’est-on pas rendu là aujourd’hui? Qu’attend-on pour faire le « move », pour transformer notre réalité et cesser de tenter de trouver des solutions temporaires à des problèmes de fond? Il me semble que c’est le temps… Quand j’entends les informations sur la circulation à tous les matins, je rêve que les employeurs ouvrent leurs esprits et imaginent un monde plus fluide.

Peut-être suis-je utopiste mais si d’autres l’ont fait, pourquoi pas nous?

 

Photo : Unsplash | Jeff Sheldon