Le bonheur en canne, c’est de la frime!

Austin Schmid

Je vous ai parlé, dernièrement, du livre de Josée Boudreault intitule “Sois ta meilleure amie” et je vous mentionnais qu’elle nous faisait l’heureux plaisir de sortir une suite. J’ai débuté avec beaucoup d’enthousiasme la lecture du second récit de ses réflexions, déboires et astuces pour garder le cap dans nos vies. J’apprécie particulièrement la sincérité dont fait preuve cette communicatrice née qui avoue douter d’elle-même et qui assume ses erreurs la tête haute.

Elle sait nous surprendre, nous toucher, nous virer à l’envers au moment où on s’y attend le moins et c’est ce qui la distingue et la rend d’autant plus intéressante et pertinente. Alors dans ce second ouvrage, j’ai beaucoup aimé le passage où elle nous parle de la vague actuelle de l’industrie du développement personnel ultra présent. Et surtout, j’aime les phrases du type : « Mais très souvent, on nous casse les oreilles avec les pensées magiques. Parfois, la magie n’opère pas. Tout simplement. »

Ça rejoint beaucoup ma pensée car je suis quelque peu blasée de cette tendance outrageuse du bonheur à tout prix, du partage excessifs des succès, des photos de bien-être absolu qui dégoulinent de fausseté. Même des vedettes qui avaient obtenu un certain succès sur Instagram avec leurs partages multiples ont fini par avouer que tout cela n’était que pur montage. Alors de le lire noir sur blanc d’une auteure que j’affectionne particulièrement, ça donne un petit sourire en coin. Un genre de « tiens, tiens, la vie n’est pas si rose alors dans le pays des licornes que vous tentez de me vendre, là, ein? »…

Cette chère Josée se base d’ailleurs sur un ouvrage de la journaliste et auteure Marie-Claude Élie-Morin, La Dictature du bonheur (le titre en dit long). Cette dernière constate qu’aujourd’hui le bonheur est un impératif, qu’on doit constamment avoir une attitude déterminée et positive. Comme si on ne pouvait plus être découragée, baisser les bras pour un moment, en avoir ras-le-ponpon. Elle s’exprime aussi sur la maladie que certains vous présenteront comme la pure création de votre esprit, qu’à cause de votre attitude, vous avez « attiré » celle-ci et qu’en ayant simplement un état d’esprit plus sain, vous pourrez la faire fuir… Permettez-moi de dire : Yeah Right!

Ça fait du bien de voir que les gens se penchent sur la question car, ayant vécu un épisode de maladie cette année, je peux vous dire que j’ai eu quelques échos de ce type dans mon entourage et que c’est très enrageant. Oui je suis d’accord que le stress peut engendrer bien des maux mais de là à dire qu’on est maître de notre destin et qu’on peut faire fuir la maladie à grand coup de méditation, il y a une marge.

Je suis de celle qui prône l’esprit sain dans un corps sain, qui désire plus que tout que la société s’alimente mieux, que tout un chacun soit plus conscient de l’impact qu’il peut avoir sur sa santé… Mais comme on dit : la modération a bien meilleur goût et ce même au pays de la pensée magique.

Alors oui, prenez soin de vous, dorlotez-vous, faites du yoga, des respirations profondes et soyez zen. Mais quand vous ne filez pas, écoutez donc la petite voix en dedans qui vous chuchote qu’une petite visite chez le doc, ça ne peut pas vous nuire.

Tout est une question d’équilibre et chacun peut trouver sa formule gagnante. Et ce n’est pas dans un livre ou sur un blogue qu’on trouve notre bonheur. C’est en dedans et ce dedans il nous parle et il a parfois besoin d’un petit coup de pouce pour remonter la pente.

Sur ce, je vais poursuivre ma lecture et vous ferai un petit suivi sur ce qui résonne en moi. D’ici là, profitons du beau soleil qui nous gâte et prenons la vie comme elle vient!

 

Photo : Unsplash | Austin Schmid