Samedi, j’avais une activité vraiment passionnante au programme… Le nettoyage des conduits de ventilation de ma maison (désolée pour l’ironie matinale, c’était plus fort que moi!)… Vous vous doutez bien que je ne faisais pas cela moi-même car ça demande de l’artillerie lourde. Bon, pas tant que cela mais disons que Gaz Métro risquerait de venir vérifier la qualité de mon travail si je décidais de m’en charger personnellement. Bref, à chaque année, on m’appelle pour me rappeler l’importance de faire nettoyer ce labyrinthe de tuyau et je prends rendez-vous, ne sachant jamais qui on m’enverra.
Cette fois-ci, j’ai eu droit à deux gentils messieurs, probablement près de leur retraite, le genre de bonhomme que tu voudrais avoir comme beau-père. Très habiles et connaissants dans tout ce qui concerne l’entretien d’une maison, sympathiques, respectueux avec vouvoiement inclus… Bref, des bons petits messieurs là… Qui m’appelaient madame à tour de bras et qui m’ont gracieusement félicité pour les rénovations de ma maison. Un peu plus et je leur faisais une tarte aux pommes…
Un seul élément m’a surprise et légèrement mise mal à l’aise dans cette visite de courtoisie : le discours sur la religion. Claude, dont je tairai le nom de famille, faisait des références au petit Jésus tout bonnement durant sa besogne et je ne m’en préoccupais guère. Mais me faire demander si je crois en Dieu, le discours final sur l’état du monde actuel rempli d’athée et la déroute des non-croyants m’a quelque peu perturbé… Disons que je ne m’attendais pas à cela un samedi après-midi pendant le nettoyage de mes conduits…
Mais ça m’a tout de même fait réfléchir, en cette période de tensions et d’attaques entourée d’une interprétation arbitraire d’une religion que je ne maîtrise pas. Il fut une époque au Québec, comme partout ailleurs, où la religion occupait une place centrale dans la vie des gens, où chaque geste était guidé ou inspiré d’un verset et où les valeurs religieuses étaient ancrées bien profondément aux cœurs des fidèles.
Ce cher Claude m’a rappelé qu’au fond, j’ai grandi dans ces valeurs, même si je ne vais pas à l’église. Je ne suis peut-être pas en mesure de citer des passages de la Bible mais il y a tout de même en moi des effluves de catholicisme. Je me suis souvenue de mes cours de religion au secondaire où on me faisait réfléchir sur la portée de nos actes, sur l’impact de nos paroles, sur le sens de la vie… J’ai déjà mentionné dans un billet précédent qu’un des enseignants qui m’a le plus marqué est ce fameux Claude qui donnait avec passion le cours de religion. Nous étions indisciplinés, parfois impolis et souvent inattentifs mais Claude gardait le cap et avec toute la bonté du monde, nous inculquait malgré tout, des valeurs pleines de sens. L’amour, le respect, l’ouverture d’esprit, la générosité et l’accueil : toutes ces choses qu’il incarnait lui-même et qu’il nous transmettait avec sincérité. Il m’a montré le chemin à des moments où je me croyais perdue, où le brouillard épais de l’adolescence m’empêchait d’avancer et où sa main tendue à été d’un grand réconfort.
Et aujourd’hui, je réalise avec plaisir que ces 2 personnes portent le même prénom. Je n’y verrai pas nécessairement un signe du destin mais je me plais à croire que la vie nous envoie parfois des petits messages pour nous faire réaliser que rien n’arrive pour rien… Merci la vie!
Photo : Unsplash | Harman Wardani