Posts published on "décembre 2015" — Page 2

Une marche à la fois…

Jake Hills

Être soi-même, s’exprimer et s’assumer sont des choses qu’on apprend avec les années et qui sont loin d’être acquises. Oser être soi, un beau concept surexposé sur les médias sociaux, dont tous rêvent, dont certains se vantent mais en réalité, peu de gens peuvent vraiment affirmer s’y coller en tout temps.

Parfois, par choix, on décide de se taire, de ne pas dire tout haut le fond de notre pensée. Et en réalité, être soi, s’est aussi se respecter et prendre la décision de quitter, d’éviter un conflit, de consciemment choisir d’aller ailleurs, là où cela nous semble plus en lien avec nos valeurs. Que ce soit une relation, un emploi, une équipe sportive, un événement ou peu importe… Trouver chaussure à son pied n’est pas une mince tâche!

Dans notre société actuelle qui prône le bonheur absolu, on freine parfois son envie de crier haut et fort que ça ne va pas, qu’on va craquer, qu’on n’est pas bien et qu’on a passé la soirée en pyjama dans notre canapé au lieu de participer à un de ces marathon/entraînement-super-performant/soirée-conférence-sur-le-don-de-soi ou toute autre activité supposée nous apporter un sentiment d’extase inégalé… Mais la vie… c’est aussi être fatigué, être à bout, avoir envie de rien et regarder en rafale des séries télé…

Pour une femme, c’est aussi décider que les talons hauts, ce n’est pas confortable. Que les robes, ce n’est pas pour nous. Que le maquillage et tous ces artifices ne nous correspondent pas. Pour un homme, c’est aussi de dire que le gym vous dégoute, que vous aimez mieux cuisiner avec votre blonde que d’aller à la cage aux sports pour regarder la game de hockey… Moi, les modèles parfaits, je n’y crois pas… Depuis la première journée où on m’a montré des schémas à appliquer à la lettre, du ISO au PMP, en passant par l’agile ou le BABOK… Le tout-cuit ne m’a jamais paru être une solution adéquate. Car on doit réfléchir à nos besoins, voir ce qui s’applique pour nous, ce qui nous convient et correspond à notre personnalité…

Que ce soit professionnellement ou dans notre vie personnelle, de toute façon, on change, on évolue, on grandit… Ce que nous n’aimions pas il y a dix ans peut, aujourd’hui, nous convenir. Il y a dix ans, j’habitais à Montréal et j’y étais bien car j’étais plus jeune, je sortais plus, j’avais envie de cette proximité. Aujourd’hui, j’ai envie de plus de calme et d’espace. J’ai changé, tout simplement…  On ne sait pas ce qu’on deviendra et c’est une bonne chose. La vie nous apporte son lot d’épreuves et de situations pour nous faire réfléchir et se transformer. Je vous épargne la transformation de la chenille en papillon mais en quelque sorte, la mutation fait partie de la vie. Gardons l’esprit ouvert à ce qui se présente à nous, écoutons notre petite voix intérieure, notre instinct et avançons. C’est en essayant des choses nouvelles qu’on apprend le mieux à se connaître.

Pour avoir eu pendant des années une angoisse au fond des tripes qui m’empêchait de cheminer, je sais maintenant qu’il suffit d’essayer de petites choses pour être capable de prendre un élan. C’est le concept des petits pas… De mettre un pied devant l’autre… Et de recommencer…

 

Photo : Unsplash | Jake Hills

La gratitude : un gage de bonheur intérieur

Mr. Marco

Gratitude… Un  mot qu’on devrait avoir beaucoup plus souvent à l’esprit. Une marque de reconnaissance envers la vie, les gens et tout ce qui nous entoure. C’est aussi un état d’esprit et une attitude qui amène une paix intérieure et un sentiment de bonheur. Quand on reconnaît ce qui est, quand on ressent de l’intérieur la vie qui nous entoure, nous comble et nous nourrit, notre esprit est empreint de calme.

La gratitude manque à notre société. Ça ne coûte pourtant rien mais beaucoup de gens préfèrent se complaire dans l’arrogance, la violence et l’égoïsme plutôt que d’apprécier de qui est. Toutes ces guerres et ces conflits seraient sans doute moins virulents si au lieu d’être dans un esprit de compétition, la planète visait la communion, l’égalité et le partage. Je me désole de voir tant de gens mourir pour des causes complètement aberrantes. La souffrance est proportionnelle au niveau d’incompréhension de l’autre, malheureusement.

Hier, en arrivant chez-moi, j’avais, sur mon îlot de cuisine, un joli cadeau de la part de ma femme de ménage. J’ai trouvé ce geste vraiment généreux et automatiquement, tous les soucis de la journée sont disparus. Je n’ai pas eu besoin d’un voyage dans le sud, d’un nouveau véhicule ou quoi que ce soit de majeur. En fait, c’est le geste qui compte. Et le fait qu’elle ait pensé à m’offrir un présent me touche beaucoup. Je la connais depuis peu, elle fait un excellent travail et j’apprécie qu’elle prenne soin de ma maison comme si c’était la sienne.

Ça m’a fait réfléchir sur mes valeurs et sur le fait que je ne suis pas toujours alignée avec celles-ci. Je cours beaucoup dans une journée, mes collègues peuvent en témoigner. Je m’investis à fond dans mes mandats car, à mes yeux, livrer un service de qualité est primordial pour que ma réputation reflète ma personnalité. Mon travail occupe une grande place dans ma vie, peut-être trop imposante, mais il me satisfait beaucoup. Par contre, trouver le temps de voir mes amis et ma famille est parfois ardu quand, rendu au samedi matin, je n’ai qu’une envie, c’est de flâner au lit.

Cette année, j’ai décidé d’aller voir ma famille dans mon patelin d’origine afin de m’imprégner de cet esprit festif, jovial et surtout chaleureux. La famille change et évolue mais je sais que j’y suis toujours bien et à ma place et ce sentiment est primordial. On peut fréquenter des milliers de gens dans une année mais la chaleur que procure le cocon familial a une valeur inestimable.

J’ai envie de ces sourires sincères, de ces blagues et taquineries dont ma famille est championne, de savourer ces moments qui viennent toucher directement le cœur et de faire une réserve de bonheur pour les mois d’hiver à venir. J’ai envie de sentir l’air pur du nord et les étoiles dans le ciel sombre.

Et je me dis que j’ai la chance de pouvoir visiter ma famille qui n’est qu’à quelques heures de route alors que tant de gens en ont été séparée ou ont dû la laisser derrière eux, comme ces syriens qui nous rejoignent, mitigés entre la paix que leur procure notre pays et la tristesse de devoir repartir à zéro.

Gratitude…

 

Photo : Unsplash | Mr. Marco

Être seule et heureuse…

lee Scott

À une certaine époque, être en couple, fonder une famille, c’était chose courante et même souhaitable. Sinon, on vous jugeait et catégorisait vigoureusement de vieille fille et ça en était presque fini pour vous. J’exagère à peine… Le seul recours envisageable était d’entrer chez les sœurs…

De nos jours, les moyens de rencontrer, les types de relations et la vie de famille ont tous autant de modèles que d’humains sur terre! Les célibataires ne sont plus (autant) jugés, les familles recomposées font légion, les couples gais adoptent, les maisons bi-générationnelles intègrent les grands-parents dans le ménage et si vous vous ennuyez, en quelques clics vous pouvez être en (possible) charmante compagnie en vous croisant les doigts ou du moins, ne pas être seul. Parce qu’être seul en 2015, avec toutes les possibilités inimaginables qui vous sont offertes, ça peut paraître aux yeux de certains comme un problème.

Hier, je lisais un article sur la solitude, qui nous apporte le silence dont nous avons besoin pour intégrer les informations et apprentissages et comprendre les choses. Et je suis assez d’accord avec ce point de vue. Le tourbillon constant de la vie empêche parfois un recul nécessaire à l’absorption de l’information, à l’assimilation des connaissances, au discernement et à l’accueil de concepts cruciaux de la vie. Si on court toujours, comment peut-on espérer évoluer? Pour avancer, à mes yeux, on doit d’abord prendre le temps de s’arrêter, de se déposer, de faire le tri dans tout ce qui nous a sollicité et faire la part des choses.

Car tout cela, c’est extérieur à nous. Et pour être bien, pour ressentir une certaine paix intérieure, on doit se connaître, s’accepter et se comprendre. Et pour cela, la solitude et le calme sont des alliés de taille. Pour qu’il y ait une harmonie entre nos paroles et nos gestes, entre notre corps et notre esprit, entre notre sourire et ce qui se cache derrière, on doit savoir qui l’on est, connaître nos limites, nos acquis, nos opinions, nos forces et nos faiblesses.

Et dans tout cela, se connaître permet aussi à l’autre de nous connaître. Car, selon moi, si on est toujours dans le tumulte et qu’on ne prend pas le temps d’être qui on est vraiment, la personne qui sera à nos côtés sera faite pour la personne qu’on n’est pas. Par expérience, je peux vous dire qu’il est facile d’être quelqu’un d’autre, d’être accompagné de la mauvaise personne, de se laisser embarquer dans une histoire qui n’est pas la nôtre et qui ne résonne pas en nous comme elle le devrait. Et en ce sens, la solitude est pour moi d’une grande douceur comparativement à une vie en décalage.

Chère solitude, tu es parfois trop là, parfois on te cherche en vain, parfois on te craint, parfois on t’admire, par moment on voudrait que tu nous donne une pause, que tu nous quitte pour de bon… Mais malgré tout, ton utilité est indéniable et tu nous permets de nous apprivoiser et de comprendre que tout part de nous à la base. Ce n’est souvent pas à l’extérieur qu’on peut agir et pour qu’on se sente bien, c’est en dedans qu’on doit bouger. Et pour ça, tu es notre amie, notre partenaire de jeu.

 

Photo : Unsplash | lee Scott

Maintenant la neige peut arriver…

Hide Obara

J’ai comme philosophie dans la vie que rien n’arrive pour rien et bien souvent, dans ma vie, j’ai vu ou vécu des événements qui sont venus appuyer cette ligne de pensée. Parfois, quelque chose arrive et sur le coup on se demande pourquoi, comme si ça n’avait pas de sens. Puis après un certain temps on réalise que c’était parfaitement cohérent et qu’on devait apprendre de cette épreuve ou expérience.

Dans le même ordre d’idée, j’ai tendance à penser, restant d’éducation judéo-chrétienne surement, que si tu agis mal dans la vie, ça va te revenir dans le visage. Tu seras puni de tes péchés en quelque sorte. Dans mon esprit c’est plus : si tu fais le con surprends toi pas d’avoir des soucis plus tard mais bon…

Vous me voyez peut-être venir avec ma philosophie si vous avez le moindrement lu les journaux ou regardé les nouvelles ce week-end. Le mystère de la jeune Cédrika Provencher a été en partie résolu puisque elle a été retrouvé dans un boisé. Vous noterez que je ne parle ni de la « petite » Cédrika, ni que ses « restes » ont été trouvé. Ces 2 expressions m’ont fait friser les oreilles durant la fin de semaine. Elle était peut-être jeune mais petite me dérange un peu car on dirait que ça sonne un peu « mononcle » dans ma tête. Et pour l’autre… C’est peut-être effectivement ce qu’il reste de son corps mais à mes yeux, elle demeurera et se restreindre à parler de restes résonne en moi de façon malaisante. Des restes pour moi, c’est ce qui découle d’un repas. Pas d’un humain. Cette fillette mérite plus de respect et ses parents inspirent le courage et la force donc soyons adéquats dans nos propos.

Ceci dit, rien n’arrive pour rien comme je disais… Et si vous avez le moindrement écouté les circonstances de la macabre découverte, vous avez peut-être comme moi fait un lien qui peut sembler un peu facile mais qui à mon sens fait l’effet d’un baume. Il n’y a pas de neige exceptionnellement à cette période de l’année, à quelques jours de Noël… Les 2 hommes étaient ravis de pouvoir chasser le lièvre avec ces conditions idéales. Ils n’auraient pas été là si neige il y avait eu… La nature a permis à la famille d’enfin débuter son deuil en retardant l’apparition de son manteau blanc. Et à la police de reprendre l’enquête qui malheureusement n’a pas abouti après toutes ces années.

Ils redoubleront d’efforts sans aucun doute pour élucider ce crime sordide. La famille endeuillée passera un Noël troublant et empreint d’émotion mais je n’ose imaginer ce qu’ils vivent depuis ces 8 dernières années.

Rien n’arrive pour rien et je commençais à trouver la grisaille déprimante. Moi qui ne suis pas tant une amoureuse de l’hiver, j’éprouvais un certain désir de voir de jolis flocons virevolter pour une ambiance plus festive. Mais maintenant je sais pourquoi nous n’avons pas de neige encore… Et je suis contente pour eux : leur calvaire est enfin terminé, l’incertitude est dissipée, une page est tournée… Je suis peut-être ésotérique dans mon approche mais je m’assume!

Repose en paix jolie Cédrika, on aura tous une petite pensée pour toi en cette période de festivité. Vous prévoyez aller à la messe de minuit? Allumez un lampion pour que la crapule soit enfin punie pour ce drame sans nom. Merci.

 

Photo : Unsplash | Hide Obara

Parce que oui l’entraide ça existe encore!

entraide

Ce matin, je cherchais quoi écrire… Un rare matin où l’inspiration était plus ou moins au rendez-vous. La fatigue du sprint pré-noël sans doute. Je cours comme une folle depuis des semaines pour tenter de faire « arriver les choses », sur un projet virtuel et qui ne sauvera aucune vie.

Pour m’inspirer un peu, j’ai ouvert Facebook et j’ai cherché un peu de matière. Et je suis tombée sur un billet d’un site que j’affectionne particulièrement pour la réalité de ses textes : Les nerds. Je ne suis carrément pas dans leur public cible classique mais j’aime la plupart du temps ce que j’y lis.

Et ce matin, Sébastien Verret m’a touché avec son billet sur l’indifférence dont on fait preuve en 2015 dans notre société. À quand remonte la dernière fois où vous avez offert votre aide à un ou une inconnu(e)? Que ce soit une personne à mobilité réduite qui doit affronter les escaliers mécaniques en arrêt, une dame qui doit monter ses courses au 3e étage de l’immeuble où elle habite, un citoyen nouvellement arrivé qui se cherche dans les rues de Montréal pas toujours très bien identifiées… Honnêtement, allez-vous vers les gens?

Je vous invite à lire ce texte empreint de réalisme et à vous questionner sur notre tendance au nombrilisme… Parce que oui l’entraide ça existe encore!

http://www.lesnerds.ca/lentraide-ca-existe-encore/

Je dis souvent que j’ai une face de guide touristique car systématiquement, quelqu’un me demande son chemin si je marche plus de 5 minutes à Montréal. Que ce soit des touristes, une nouvelle étudiante qui sort du métro et cherche le café pour rejoindre ses nouveaux amis, des immigrants, des jeunes, des vieux, des anglophones, des francophones…

Tout le monde a besoin à un moment donné d’être aidé. Pas d’être pris en pitié, pas de quémander, pas de supplier. Juste un petit coup de main, une indication, un élan, un sourire… Malheureusement, trop souvent les gens ont le nez dans l’écran du téléphone « intelligent » à défaut de l’avoir dans le guidon. L’intelligence du téléphone commence royalement à me déranger. On appelle ça être intelligent que de se foutre des gens qui nous entoure pour plutôt se préoccuper des présences virtuelles?

Tout comme cet auteur, j’en viens moi aussi à la piste des syriens qui débarquent chez-nous, souvent avec très peu de moyens et surtout, la peur au ventre. La peur de l’inconnu, la peur de nous, de notre pays qu’ils ne connaissent pas. Cette peur, elle est normale et sans doute saine quand on est en situation de survie.

Il n’en tient qu’à nous de leur ouvrir nos bras et nos cœurs et leur faire sentir que nous sommes heureux qu’ils soient enfin en sécurité dans notre pays peut-être pas parfait mais Ô combien plus chaleureux que le leur actuellement.

Si vous en croisez un sur la rue qui semble chercher son chemin… Faites-moi plaisir et dites-lui simplement : Bonjour, puis-je vous aider?