Posts published on "janvier 2016" — Page 3

Vivre notre bonheur, dès maintenant…

Danka & Peter

Dans la vie, on a tous besoin de croire en quelque chose et l’espoir est un peu le canal qui nous permet de garder le cap. Que ce soit l’espoir de trouver un remède, l’espoir d’un meilleur emploi, de trouver l’amour, de voir la Coupe revenir à Montréal… Peu importe l’objectif, l’espoir réchauffe notre cœur et nous inspire, nous permet de rêver.

Lorsque la maladie frappe, on remplit notre cœur d’espoir de guérison. Je n’ose imaginer la dose d’espoir que M. Angélil entretenait concernant son cancer qui le grugeait à petit feu, qui prenait ses aises dans le corps de ce grand personnage. On dit souvent que les meilleurs partent en premiers. Chose certaine, nous avons perdu un grand représentant de la culture québécoise, qui n’hésitait jamais à défoncer les barrières pour aller encore plus loin.

Je ne suis pas le type de fan qui écoute du Céline à tue-tête dans mon véhicule mais je sais reconnaître le talent. Et de diamant brut, René a fait de Céline l’une des rares perles musicales que nous avons eues. Il a cru en son talent probablement plus qu’en le sien, il a été guidé par une ambition légendaire, un charisme indéniable et une énergie hors pair. C’est un grand, un géant même, qui nous a quitté et à voir les témoignages de sympathie qui fusent, on peut comprendre que le deuil collectif seront long et pénible.

D’autres nous ont quitté et nous quitterons encore, trop tôt, trop subitement, de façon attendue ou troublante. Mais ça nous rappelle constamment à quel point on devrait vivre notre vie avec notre cœur, écouter cette voix intérieure qui nous dicte ce qui nous convient et agir pour notre bonheur sans reporter à plus tard sans cesse, agissant comme si nous étions invincibles et que nous avions toute la vie devant nous. Car cette vie peut s’arrêter à tout moment et n’est jamais acquise.

Que ce soit à cause de la maladie ou d’un accident, le moment de notre départ ne nous appartient pas, ou si peu. Il y aura bien l’aide médicale à mourir mais ceci relève complètement d’un autre registre, celui de l’humanité et de la dignité de pouvoir abréger ses souffrances en toute conscience lorsque la situation est sans issu.

Combien de fois s’est-on dit : je ferai ceci ou cela, un jour, quand j’aurai le temps. Je voyagerai, je prendrai des cours, je lirai cet ouvrage, je visiterai telle personne… Ce futur incertain pourrait ne jamais arriver si l’on passe notre vie à procrastiner, à se contenter de notre présent redondant, croyant que ce n’est pas le bon moment.

Y a-t-il vraiment un meilleur moment que maintenant pour vivre notre bonheur, pour être heureux, pour réaliser ses rêves, pour mordre dans la vie et se sentir bien? Je ne crois pas et honnêtement je suis une des premières à repousser tant de choses dans ma vie à un « plus tard » qui n’arrivera peut-être jamais.

La vie avance et le temps passe à une vitesse fulgurante. Et si maintenant était le début d’une belle aventure?

 

Photo : Unsplash | Danka & Peter

Mon fidèle compagnon…

Boris

Il y a des jours qu’on préférerait oublier, des journées qui nous laisse un goût amer dans la bouche. Hier, c’était l’une d’elle pour moi. En arrivant à la maison, j’ai vu mon chat dans un état de souffrance, dans une crise d’arthrite ou d’ostéoarthrose, avancée. C’est très difficile de voir son matou qui allait bien et qui déborde de vitalité être tout à coup frappé par la maladie, par un mal intérieur qui l’empêche d’être lui-même. J’ai la chance d’avoir un chat particulièrement agréable, enjoué, gentil, affectueux et fidèle. Il m’accueille tous les jours à mon retour à la maison avec le même entrain, il saute dans mon lit dès les premières notes du musique du cadran pour venir récolter les câlins matinaux, il joue et s’amuse comme un petit jeunot et met beaucoup de bonheur dans ma vie. C’est, depuis près de 13 ans, mon coloc en quelque sorte.

En le voyant ainsi hier, j’ai eu un coup de poing au visage, la réalité me rattrape : il ne sera pas toujours là. Et à voir la dégradation de son état, j’en comprends que ça ne fera que se dégrader avec le temps et qu’il me faudra un jour lui dire adieu. Chose qui me génère une immense boule dans le ventre car je sais que jamais je ne trouverai meilleur partenaire.

Pour certain, ça peut paraître exagéré, certains me diront que c’est « juste » un chat. Mais, pour moi qui suis très proche et respectueuse de toute forme de vie, c’est important. Et j’ai toujours eu envers ce compagnon un grand respect. J’ai décidé de l’adopter en 2003 et jamais je n’ai regretté ce choix. Il a été à l’image du plus parfait animal de compagnie : divertissant, tendre et présent. J’ai donc beaucoup de difficulté à m’imaginer le vide que son départ engendrera.

Des situations de la sorte remettent en perspective les difficultés de la vie et les broutilles quotidiennes. Car ça permet de voir que la vie ne tient qu’à un fil, cliché trop souvent utilisé mais au fond si réaliste. À quoi bon avoir une belle maison, une carrière et de l’argent s’il nous manque notre petit bonheur, en l’occurrence, comme je l’appelle si souvent, ma petite boule de poils adoré.

C’est vrai, ce n’est pas un humain, ce n’est ni mon frère, ni mon amoureux mais en quelque sorte pour moi c’est mon ami. Quand on passe autant d’année à côtoyé une bête dans la même maison, on finit par développer une fraternité, une complicité et un amour inconditionnel. Et malheureusement, la vie me fait comprendre que ce n’est pas éternel. J’aurai beau lui faciliter la vie et adapter les lieux, il souffrira et dépérira. C’est, je crois, ce qu’on appelle la fatalité.

C’est donc le cœur gros ce matin que je me suis réveillée et que j’ai senti qu’il tardait à venir me rejoindre. J’ai finalement constaté qu’il était là, au pied de mon lit mais dans l’incapacité de faire comme à son habitude, soit de sauter frénétiquement dans ce petit cocon qui a toujours été notre lieu de douceur et de culte matinal.

Je ferai tout ce que je peux pour l’aider mais mon esprit doit se faire à l’idée : son âge le rattrape.

Au revoir M. Bowie… Et merci!

Anthony DELANOIX

Il y a de ces gens qui marquent leur époque, qui laissent une trace indélébile sur leur passage et qui survivent bien au-delà de leurs créations. Que ce soit leur originalité, leur sens artistique, leurs discours ou ce qu’ils émanent, la société demeure marquée à jamais. M. Bowie était et restera l’un d’eux, selon moi, à tout jamais. Il a ouvert les portes de l’authenticité à plusieurs, il a dépassé les règles établies, il a démontré tout le spectre possible de la créativité, que ce soit musicalement, au cinéma ou dans la mode.

Rarement a-t-on pu voir un artiste aussi généreux et aussi ouvert d’esprit. Sa fidélité envers son art autant qu’envers sa famille nous a prouvé qu’il n’était pas un de ces esprits brûlés qui a eu un succès momentané. Il a duré, il a exploré, il a donné plus qu’on en demandait et son œuvre perdura encore longtemps. Il est toujours triste de perdre ce type de personne si influente et si caractéristique d’une classe à part qu’on n’arrive jamais à décrire.

Typiquement hors norme, cet artiste aura su élevé le niveau, comme d’autres l’ont fait avant lui. On trouve toujours qu’il n’y a pas assez de ce genre de personne, des influenceurs purs et sincères qui écoutent leur cœur, leur essence et leurs tripes. J’ose croire qu’il y aura des successeurs, des libres penseurs et des artistes vrais qui sauront nous éblouir autant que M. Bowie l’a fait.

D’autres nous ont quitté dernièrement, moins flamboyants mais tout aussi importants. De M. Parizeau, à M. Barbeau, en passant par Nathalie Cole et Jean Joubert, le cycle de la vie a fait son œuvre et nous laisse avec un cœur blessé mais ouvert à découvrir d’autres personnalités qui laisseront eux aussi leurs marques. S’habituer à une absence, c’est aussi se questionner sur soi, sur ce que l’on a retenu de ces gens et ce qu’ils auront fait résonner en nous.

Je me souviendrai toujours du jour où, au secondaire, Michel Chartrand était venu faire un discours à notre école. J’avais été complètement envoutée par son talent d’orateur, par la flamme qui brillait dans ses yeux et par la justesse de ses propos. Des gens comme M. Chartrand, j’en ai rencontré peu dans ma vie. Je ne traîne pas dans les coulisses des milieux mondains mais je ne crois pas me tromper en disant qu’ils se font rares.

Quand j’entends nos dirigeants, provinciaux et fédéraux, je me dis que nous ne sommes pas encore à l’ère où nous sommes fiers qu’ils nous représentent. M. Trudeau génère de très belles photos people mais quand il y aura crise à gérer, quand nous aurons besoin de solidité, d’audace et de faire confiance, je ne suis pas certaine qu’il aura l’étoffe d’un Obama. Ce dernier a livré un discours touchant et sincère hier mais malheureusement, son mandat se terminera et il n’aura pas pu accomplir tout ce qu’il désirait. Espérons que son successeur saura prendre le flambeau et poursuivre dans la même lignée.

Nostalgie ce matin? Peut-être… je ne dis pas que c’était donc mieux avant… Mais je cherche l’inspiration en ce moment et j’en trouve peu. Ça arrive parfois et ça ne m’inquiète pas outre mesure. Comme on dit : c’est la vie!

 

Photo : Unsplash | Anthony DELANOIX

La liberté d’être soi

Anthony DELANOIX

Il y a des jours où l’on se sent fort, confiant et prêt à conquérir le monde. À d’autres moments, on n’aurait qu’une seule envie : rester couchée en boule dans notre lit toute la journée. Sans généraliser, j’ai l’impression que ce yoyo émotif est particulièrement populaire chez la gente féminine, probablement dû aux hormones qui s’amusent à nous changer l’humeur allègrement. Mais au-delà du cycle, la maladie de la comparaison peut créer de véritables ravages puisqu’en étant constamment à la recherche de plus, de mieux et d’un idéal inatteignable, on ne travaille pas sur nos acquis.

On est tous et toutes qui on est, on a tous des forces et des faiblesses, des zones d’ombre et de lumière. Et il est faux de croire que la vie d’untel ou d’unetelle est donc tellement plus merveilleuse que la nôtre. Car s’il y a une chose que j’ai comprise avec les années : on ne connaît pas les batailles de chacun et surtout, on n’a aucune idée du combat intérieur que cette personne mène à tous les jours.

Combien de vedette a-t-on vu s’effondrer, aller en désintoxication ou s’isoler complètement après des jours de galère? Oui, de l’extérieur, ça peut parfois avoir l’air très glamour mais vu du dedans, c’est bien souvent beaucoup plus ordinaire, plus commun et plus comme-notre-vie-dont-on-se-plaint-tout-le-temps. La souffrance, le doute et la remise en question, je pense que ce sont des concepts universels qui traversent les frontières de la richesse. Autrement dit : le bonheur, ça ne s’achète pas!

À force de regarder la vie des autres et de l’envier, on finit par trouver la nôtre tellement moche et à croire qu’on en peut rien y changer. Ce qu’on ne peut pas concevoir, c’est que les autres ont le même comportement et que notre vie à nous les fait rêver aussi. Mais voulez-vous bien me dire pourquoi on se torture à vivre dans cet éternel tourbillon de morosité? Qui a décidé que la performance était si primordiale, qu’on devait bien manger, aller au gym, avoir le condo le plus mirobolant, l’emploi le plus gratifiant, savourer les meilleurs vins, déguster les meilleurs repas et avoir la vie la plus-mieux-meilleure du monde? Et aux yeux de qui? Qui est le gourou suprême qui juge nos vies sur une échelle de un à dix et qui nous accorde la note de passage?

Vous n’en n’avez pas assez de ce foutoir? Moi oui! Je n’ai pas envie que ma vie soit mieux ou moins bonne que celle des autres. Je veux qu’elle corresponde à ce que MOI je veux. On a passé des années à tenter de nous dire qu’on devrait être ceci ou cela. Mais le seul résultat c’est qu’on ne sait plus qui on est et ce que l’on veut. Et bien ce matin, je dis BASTA! Ce n’est pas aux autres de contrôler ma vie. De toute façon, si je comprends le pattern, ça ne sera jamais assez… Alors à quoi bon? Tant pis, je serai en dehors du modèle, je ne correspondrai pas aux standards… et après? Vivre dans le paraître et dans l’image parfaite, ça ne me plait pas. C’est comme si on essayait de me mettre un vêtement trop petit : j’étouffe.

Je me suis laissé prendre au jeu du jugement alors qu’à la base j’étais une personne peu conformiste et qui a particulièrement une tête de cochon. Je ne rentre pas dans un moule car je finis toujours pas vouloir en sortir et fuir à toute jambe. Alors tant qu’à m’épuiser à tenter d’être ce que je ne suis pas pour faire plaisir à je ne sais trop qui, je vais faire ce que j’ai fait de mieux : faire à ma tête… Et advienne que pourra!

 

Photo : Unsplash | Anthony DELANOIX

Quand nos jeunes souffrent en silence…

Carlos Martinez

Ce matin, j’ai éprouvé beaucoup de tristesse en lisant les nouvelles, sagement assise dans le métro. Bon, évidemment le décès de David Bowie m’a profondément attristé car j’ai toujours aimé cet artiste au talent indiscutable et à la folie créative légendaire. Mais ce qui m’a touchée droit au cœur, c’est de lire le dossier sur l’anxiété au CÉGEP qui fait des ravages. Étant moi-même une personne souffrant de ce mal sournois, je peux fort bien imaginer que ces jeunes adultes puissent vivre une détresse hors du commun, et ce, en silence. Car on va se le dire, on ne s’en vante pas quand on est rongé de l’intérieur et qu’on perd le contrôle sur soi-même.

Passer du secondaire au niveau collégial, d’un endroit où l’on te tient presque par la main à un environnement où tout à coup tu es responsable de tout, ça peut être très anxiogène pour les cégépiens. Est-ce le résultat de la réforme qui n’a jamais vraiment donné les résultats escomptés et qui, à force de trop vouloir faire réussir les élèves et de changer les méthodes d’évaluation, a fini par les laisser à eux-mêmes sans les ressources nécessaires pour y parvenir?

Les exposés oraux sont souvent une source de stress chez les étudiants mais à une époque où tout peut finir sur Facebook en moins de deux, où l’intimidation est monnaie courante, où les jeunes sont nombreux à travailler près de 20 heures par semaine pour payer leurs études et leurs dépenses, on peut se demander si on n’est pas en train de créer une génération qui a perdu le nord. On parle de plus en plus de trouble d’apprentissage, de TDAH, de trouble anxieux et de toute sorte de syndromes et de malaises chez les enfants mais a-t-on vraiment mesuré les conséquences et les sources de tout ce chamboulement?

Quand je lis qu’entre 2007 et 2013, le nombre d’élèves en situation de handicap a augmenté de 770%, je me pose de sérieuses questions. Et quand on parle de handicap, c’est majoritairement des troubles d’apprentissage, de santé mentale et de déficit de l’attention. C’est ce que je considère comme un problème majeur. On a retiré des écoles psychologues et infirmières et les enseignants se retrouvent en première ligne pour gérer ces cas de plus en plus nombreux sans avoir la formation requise pour le faire. Comme on dit, ils font de leur mieux mais ils n’ont jamais reçu les outils nécessaires pour prendre le relais.

Qu’adviendra-t-il de ces jeunes une fois sur le marché du travail? Combien d’entre eux abandonneront l’école car le stress les empêchera d’aller au bout? La société ne devra-t-elle pas compenser ce dérapage collectif autrement? Quand on décide que nos jeunes sont moins importants, c’est une fois adulte qu’ils finissent par avoir besoin de soutien et on paye de toute façon. Alors honnêtement, les coupes dans le milieu scolaire, c’est de la poudre aux yeux. On enlève du budget de l’éducation pour embourber le système de santé, l’aide sociale et les organismes d’entraide, qui eux aussi se font serrer la ceinture.

Est-ce vraiment là qu’on est rendu? À sacrifier nos jeunes pour que le budget soit mieux équilibré? Pour moi, ça ne fait aucun sens. L’anxiété que ces étudiants vivent aujourd’hui les suivra toute leur vie. Ce n’est pas passager, ça s’immisce au plus profond de la personne pour refaire surface quand on ne s’y attend pas. Quand ils craqueront au bureau sous la pression lorsqu’un deadline approchera, lorsqu’ils seront en arrêt de travail et que la société leur payera du chômage… On se trouvera bien insouciants de ne pas leur avoir donné les outils et le support nécessaire lorsqu’ils apprenaient ce que c’était que de passer à l’âge adulte. Les parents font leur part mais leur milieu de vie, c’est l’école, le CÉGEP, l’université. Ça serait franchement souhaitable qu’il y ait un accompagnement et une sensibilisation pour éviter des soucis qui entraveront toute leur vie. L’école ce n’est pas seulement une matière à assimiler, un examen à passer et un programme à terminer.

Je nous souhaite que plus de projets pilotes voient le jour pour outiller le personnel scolaire et que le gouvernement s’ouvre les yeux sur cet enjeu important et qu’il investisse dans les programmes d’aide et d’intervention. Ce sont ces adultes émergents qui constituent l’avenir, c’est à nous d’en prendre soin.

 

Photo : Unsplash | Carlos Martinez