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Se connaitre pour mieux s’améliorer

Carl Heyerdahl

Avec les années, on apprend à se connaitre, à savoir ce qui est fait pour nous ou ce qui nous nuit. Pour ma part, s’il y a bien une chose que je sais qui peut royalement me gâcher une journée, c’est le manque de sommeil. Si je n’ai pas assez dormi, j’ai moins de patience (déjà que je n’ai pas un bocal infini), je suis plus à vif et je communique moins bien. À priori, je sais depuis longtemps que mes meilleures décisions se prennent le matin. Je suis une matinale qui peut abattre une tonne de boulot dans l’avant-midi. Après le lunch, je suis encore très productive mais disons que rendue au soir, je sais que mon esprit est plus sensible et que j’ai avantage à repousser au lendemain tout jugement ou prise de décision.

C’est un des avantages de vieillir me direz-vous, ce fait de mieux se connaître. Je ne dirais pas que je déborde d’enthousiasme sur le sujet mais j’avoue humblement avoir brûlé la chandelle par les deux bouts dans la vingtaine et d’avoir payé le prix de ces excès. Aujourd’hui, mon hygiène de vie étant très différente, je peux mieux contrôler ma façon de gérer et d’aborder les choses. De toute façon, on sait tous qu’en vieillissant, ça nous prend beaucoup plus de temps à se remettre d’une soirée bien arrosée ou d’une activité inhabituelle.

Nous sommes en 2016 et j’aurai 37 ans cette année. Je penche donc plus vers le 40, vers cette tranche d’âge qui, dit-on, apporte une certaine confiance et une sérénité provenant de l’expérience passée et des acquis. Ambivalente devant ce nombre à la fois épeurant et stimulant, ça m’amène assurément à regarder derrière, à mesurer mon progrès. J’avoue être assez contente du chemin parcouru, de mon évolution dans la société ainsi que mon cheminement intérieur. Il y a bien entendu toujours certains aspects à travailler mais à mes yeux, c’est le travail d’une vie que de raffiner sa personne au fur et à mesure des événements de la vie.

Comme je l’affirme souvent, une des questions que je déteste le plus dans la vie est où te vois-tu dans 10 ans? Je réponds souvent spontanément : je ne veux pas le savoir. Car pour moi, savoir cela revient à dire que je me couperai de beaucoup d’opportunités en étant trop concentrée sur cette cible. De toute façon, j’ai toujours été très spontanée et ouverte à ce qui m’était offert et j’ai construit mon parcours professionnel au gré des occasions qui se présentaient. Mais avec le recul, je transforme cette approche pour plutôt définir qui je veux devenir. En tant que personne, qui ai-je envie d’être dans 10 ans? Qu’ai-je envie de laisser comme impression sur mon passage, que voudrais-je que les gens gardent dans leur souvenir après avoir croisé ma route?

Je recroise parfois des gens que j’ai connus il y a plusieurs années et je me surprends toujours à voir qu’ils se souviennent de moi. Je suis pleinement consciente que je ne suis pas une personne effacée dont on ne remarque pas la présence. Mais rarement je me suis attardée à ce qu’on pensait de moi ou à ce que je donnais comme image. C’est donc un drôle d’exercice de le faire après tout ce temps.

Chose certaine, avec l’énergie que j’ai, je crois au moins pouvoir affirmer que je suis généreuse et stimulante. Pour le reste, la vie saura bien me fournir les réponses!

 

Photo : Unsplash | Carl Heyerdahl

La compassion : une valeur en mal d’amour…

Kendall Lane

Tous les jours, dans le métro, je croise le même homme qui vend l’itinéraire, ce journal écrit par des itinérants pour les aider à sortir de la rue et retrouver un peu de dignité (dixit celui qui tente de me le vendre à tous les jours). Chaque fois que je l’entends faire son argumentaire, je me dis qu’il a du courage d’affronter l’ignorance des gens qui passent devant lui, souvent sans même le regarder. Aussi, je me demande toujours quel a été son parcours pour aboutir là. Car on sait pertinemment qu’il ne s’est pas levé un beau matin pour quitter son emploi stable et décider d’aller vendre un journal à 3$.

Quand je le croise, j’ai toujours un élan de compassion et je ne peux m’empêcher de remercier la vie d’avoir une carrière, une maison, une voiture et tout ce dont j’ai besoin pour vivre confortablement. Parfois ça nous prend ce genre de comparaison pour réaliser à quel point on s’en fait pour des riens. Non, ma vie n’est pas parfaite et il y a toujours place à amélioration mais quand je pense qu’il y a des gens qui dorment sur un banc dans le métro, qui passe la nuit dehors à -20, qui ne mange pas 3 repas par jour, je me considère réellement chanceuse.

Je suis de ceux et celles qui aime aider, qui aime comprendre la situation des autres et qui ouvre son cœur lorsqu’une personne nécessite une écoute et un soutien. Je ne peux pas aider autant que je le voudrais, je ne priorise peut-être pas assez mon implication autant que je le pourrais mais j’ose croire que je fais une petite différence parfois. On le dit souvent et ça peut paraître cliché mais c’est la réalité : dans certaines situations, un simple sourire peut changer la journée d’une personne.

Trop souvent on entend des histoires de gens qui se sont retrouvés seuls dans une situation difficile et j’ai toujours de la difficulté à comprendre que dans une société comme la nôtre ça puisse encore arriver. Ce matin en lisant un article qui relatait l’histoire de 2 jeunes enfants qui se sont retrouvés dehors au froid car leurs parents ne savaient pas que l’école était fermée, j’avoue que j’ai été outrée. Le concierge de l’école a informé les élèves du congé mais n’a pas cru bon de les faire entrer… Chose que je ne comprends vraiment, mais vraiment pas. Les parents, de nouveaux arrivants, ne connaissaient pas le calendrier scolaire ni les pratiques courantes. Nous n’avons surement pas tous les détails mais disons que le gros bon sens n’était pas au rendez-vous ce matin-là…

Combien de personnes âgées tombent dans leur demeure et sont prises plusieurs heures seules avant d’avoir de l’aide? Combien de gens n’arrivent pas à avoir des soins rapidement, un médecin de famille, un spécialiste? Nous sommes une société pourtant très avancée, loin d’être pauvre et avec amplement de gens brillants avec des compétences en gestion. Comment se fait-il que l’on n’arrive pas à trouver un modèle qui fonctionne?

L’argent, l’appât du gain, la soif de pouvoir…

Un jour, nous comprendrons peut-être…

 

Photo : Unsplash | Kendall Lane

Parce qu’on est en 2016…

Cam Adams

Ce matin, j’écoutais avec ambivalence la nouvelle concernant le festival de BD d’Angoulême qui est accusé de sexisme puisqu’ils ont sélectionné que des hommes pour composer la liste des auteurs éligibles au Grand Prix du prochain Festival international de la bande dessinée d’Angoulême qui se tiendra à la fin du mois. Je comprends qu’on s’insurge du monde de représentation féminine et on sait pertinemment que de grandes femmes ont laissé leur marque dans cette discipline artistique. Mais il ne faudrait pas non plus tomber dans l’extrême comme ça s’est déjà fait dans d’autres domaines et mettre des noms de femmes simplement pour le principe.

En fait, ce qui m’attriste, c’est qu’encore aujourd’hui en 2016, on ne met pas sur le même pied d’égalité les hommes et les femmes, dans tous les domaines. On n’a pas encore le réflexe d’évaluer les talents à niveau égal, tout sexe confondu. Un humain qui a du talent, c’est un humain qui a du talent. Point à la ligne, on passe à autre chose. Et je peux concevoir que certains des finalistes sur la liste de ce prestigieux concours demandent de faire retirer leur nom pour indiquer leur appui à la gente féminine talentueuse qui n’a pas été considérée dans cet exercice de sélection. Mais je crois qu’il faut réfléchir de manière plus globale et se questionner sur la place des femmes dans l’ensemble des espaces privés et publics.

J’ai découvert récemment la page Facebook « Décider entre hommes » qui se veut un observatoire de l’absence des femmes dans les sphères de décision et d’influence, une initiative que je trouve particulièrement intéressante. L’objectif n’était pas de réunir une pléthore d’experts pour s’abreuver de statistiques et d’études mais plutôt de déclencher une prise de conscience, une réflexion. Je crois beaucoup plus en la vague de fond qu’en l’éclat spontané qui a tendance à mourir de sa belle mort une fois la journée terminée.

Un déclencheur pour les 2 instigatrices de cette page a été une photo du ministre Heurtel relayée sur Twitter le 19 août où on le voit lors d’une rencontre réunissant une quinzaine de professionnels masculins. Ce dernier n’a pas apprécié le geste et est allé jusqu’à bloquer les différents comptes liés à « Décider entre hommes ». Plus tard, plusieurs photos ont aussi été rapportées du Premier Ministre Couillard avec ses ministres masculins et autres groupes d’hommes d’influence.

Ça peut en choquer certains mais si personne ne prend la peine d’illustrer le phénomène, de l’exposer publiquement et directement, rien ne changera… Je ne suis pas une féministe frustrée qui croit que les femmes sont meilleures que les hommes. Mais je crois à l’égalité et au respect, 2 valeurs que je défendrai jusqu’à ma mort. Le respect implique de considérer l’autre et l’égalité engage à un examen paritaire des compétences et candidatures pour toute situation.

Le jour où on me prouvera que les femmes sont autant prises en compte que les hommes lors de nomination, qu’on ne fait plus aucune distinction sur un CV autrement que par les compétences, l’expérience et la pertinence, je pourrai crier victoire. Mais j’ai comme le désagréable sentiment qu’il y a loin de la coupe aux lèvres comme dirait l’autre. Mais des obstacles, c’est fait pour se surmonter, non?

 

Photo : Unsplash | Cam Adams

Pourquoi êtes-vous ici?

Kate Williams

Ce matin, en parcourant mon trajet en métro, je me suis mise à me remémorer ma première lecture du livre « Le Why Café ». Je ne sais pas si vous avez eu la chance de le lire mais si ce n’est pas le cas, je vous le conseille fortement. Il m’est rarement arrivé de relire à plusieurs reprises un ouvrage mais celui-ci m’a tellement marqué que je ne me suis jamais lassée d’y retourner.

C’est le genre de bouquin qui vient vous semer un truc dans la tête, qui résonne en vous comme une onde forte et persistante. Ça ramène à l’essentiel, ça prend dans les tripes comme on dit… Pour ceux qui ne sont pas familiers, c’est l’histoire d’un homme qui mène une vie de fou et qui prend quelques jours de congé de son travail qui lui gruge tout son temps. Pris dans les bouchons à cause d’un accident sur la route, il doit dévier de sa route et se retrouve en plein milieu de nulle part. Sur le point de manquer d’essence et affamé, il parvient à un café où il fait la connaissance de trois personnes qui l’amèneront à réfléchir sur la vie d’un point de vue différent. Mais surtout, il découvre sur le menu du café trois questions qui le porteront à réévaluer sa propre existence : Pourquoi êtes-vous ici? Craignez-vous la mort? Êtes-vous pleinement épanoui?

Au fur et à mesure des discussions avec ces nouveaux amis et en réfléchissant sur sa propre vie, l’homme voit sa vie marquée à jamais et sait qu’il ne sera plus jamais le même.

Parfois, les choses surviennent de façon totalement insolite et inhabituelle. C’est un peu ce que nous présente ce livre afin de nous amener à se questionner sur le sens de notre vie et sur ce que l’on désire en faire. L’auteur, à une époque peu glorieuse de sa vie, a complètement changé son optique et a pris des risques afin de l’amener à être plus en harmonie avec ce qu’il était réellement. Et c’est son parcours qu’il transpose dans son œuvre qui, dans un langage simple et dépourvu de fioritures, nous invite à nous ouvrir aux opportunités de la vie afin d’être plus heureux.

Depuis ce premier best-seller, il a écrit une suite (son retour au Why Café) ainsi que 2 autres livres relatant une autre histoire tout aussi marquante. L’auteur, John P Strelecky, est d’une grande sincérité et d’une générosité certaine dans ce qu’il nous partage. Si vous avez un livre à lire cette année, si votre vie vous semble parfois décalée par rapport à vos valeurs, je vous incite fortement à vous offrir ce cadeau. Court mais efficace, je crois sincèrement que ce récit vous comblera et que vous y trouverai des pistes de réflexion intéressantes.

Installez-vous confortablement, prenez ce moment pour vous et laissez-vous emporter par cette vague d’authenticité. Au lieu de regarder les autres se laisser guider par leur cœur et réussir leur chemin personnel vers leur bonheur à eux avec envie, pourquoi ne pas vous permettre vous aussi d’entamer ce beau voyage qu’est la découverte de soi. Ça commence bien une année ça, non?

Bonne lecture!

 

Photo : Unsplash | Kate Williams

Du haut du 20e étage…

Matthew Wiebe

Retour à la réalité ce matin, assise à mon bureau du centre-ville, au 20e étage d’une tour semblable à toutes celles qui l’entourent. Heureuse de revenir à une routine stable et réconfortante mais oh combien nostalgique des matins lents et doux, où je savourais mon café au lait emmitouflée dans mon pyjama et un jeté dans mon grand sofa, avec ma tablette, à lire ma Presse+ et à avoir hâte d’arriver à la fin pour faire les mots-croisés. Redécouverte pour moi, cet exercice mental qui améliore le vocabulaire et réveille mes méninges tranquillement.

Revenir à un rythme plus organisé, plus cyclique, ça peut en emmerder plus d’un mais moi, j’apprécie tout de même cette danse répétitive qui, jour après jour me procure un sentiment de stabilité. Je change de client parfois en début d’année, ce qui n’est pas le cas en ce 2016 maintenant établi. Je reviens donc dans l’ordinaire, dans le connu et malgré mes yeux qui se matin trouvaient la noirceur très peu motivante, je me sens reposée, prête à affronter les défis que je sais seront élevés et particulièrement exigeants dans les mois à venir.

Une nouvelle année amène aussi son lot de questionnements, de résolutions plus ou moins définies et surtout d’objectifs. Le mot résolution me fait un peu grogner car je trouve qu’il sous-entend qu’il y a un problème à résoudre. Tandis qu’un objectif, c’est plus axé vers le résultat, la cible à atteindre, le but qu’on se fixe en fonction de nos valeurs et nos ambitions.

Je ne m’épancherai pas ici ce matin pour vous bassiner avec mes objectifs personnels qui ne vous apporteront ni sourire ni fou rire. C’est sérieux un objectif 😉 Et je ne vous ferai pas la morale si vous n’aviez tien établit de concret à réaliser dans votre année. Le simple fait de passer au travers ces 365 jours sera pour certain un défi en soi. J’aime bien pour ma part regarder dans le rétroviseur et me dire s’il y a des éléments, des agissements, des paroles ou des gestes que j’ai eues ou tenus en 2015 qui n’étaient pas digne de ma personne. Et il y en a (personne n’est parfait)!

Donc, sans entrer dans les détails, je me dis que s’il y a bien une chose que je peux me souhaiter pour ce renouveau annuel, c’est tout d’abord de me pardonner ces écarts de conduite, et de tirer les leçons nécessaires à mon évolution personnelle et morale afin d’être fière de moi. S’accepter, ça prend probablement une vie entière pour y arriver réellement mais chaque moment qui me permet de me réaligner m’amène aussi un sentiment de calme intérieur.

Alors je nous souhaite beaucoup de moments de bonheur en cette nouvelle année qui débute car des gens plus heureux, ça fait des gens plus tolérants, plus accueillants, plus souriants et plus empreints de gratitude. Dans notre monde de bouleversement et d’abus en tout genre, on ne peut que désirer un peu d’accalmie et une ambiance paisible.

Manger mieux, faire de l’exercice et prendre soin de soi figurent en tête de liste des résolutions que j’ai perçues dans mon entourage. Si ça vous plait tant mieux mais ne soyez pas trop durs avec vous si rendu au mois de mars, vous avez dérivé quelque peu de cette route difficile. Je vous souhaite surtout de la tolérance envers vous et vos concitoyens car si on passe notre temps à se piocher sur la tête, on deviendra aigri et bougon. Et ça, c’est pire que d’être moins en forme 😉

 

Photo : Unsplash | Matthew Wiebe