Posts published on "février 2016" — Page 3

C’est à la mode de ne pas s’aimer. Tant pis pour la mode.

Paul Dufour

Hier soir, avant de me laisser aller dans les bras de Morphée, j’ai relu un petit billet positif du blogue les Nerds que j’affectionne particulièrement. Ce billet, intitulé « La rébellion du bonheur » m’avait fait sourire à pleine dent lors de ma première lecture et je l’avais laissé ouvert sur mon iPhone pour pouvoir y revenir quand les petits nuages gris se pointeraient à l’horizon.

Et l’effet qu’il m’a fait hier était celui escompté : relativiser!

Quand on est pris dans notre petit quotidien, qu’on ne voit que ce qui nous entoure, qu’on n’a plus de recul, de perspective, ça peut parfois être lourd. Et là je ne connais pas votre situation personnelle donc je vais me baser sur la mienne… Mais pour ma part, la vie est quand même assez belle. Je suis assez en santé, j’ai un toit et des amis. Je ne vis pas dans la violence ou dans l’attente insoutenable de voir revenir à la maison mon enfant en fugue, je mange bien, je fais du yoga… Bref, pas de bombe, pas de terreur, pas d’horreur…

Ben oui, il y a des matins où la dernière chose dont j’ai envie c’est de sortir de mon lit. Mais ça prend ça aussi des fois pour apprécier le beau et les doux moments. La maladie de la comparaison à tout prix dont souffre notre société fait en sorte qu’on a souvent tendance à juste voir ce qu’on n’a pas par rapport à l’autre. Le principe du voisin gonflable finalement…

Mais s’arrêter quelques instants, regarder en arrière et voir le chemin parcouru, réaliser les difficultés qu’on a affronté, les gens malsains qu’on a tassé de notre route, les risques que l’on a pris, les défis qu’on a relevé… Se regarder physiquement et se dire qu’on n’est pas si pire que ça finalement. On n’est pas parfaits mais anyway, ça serait tellement plate si on l’était car les gens ne s’arrêteraient que sur notre beauté et n’iraient peut-être pas plus loin, intimidés par cette éblouissante carapace.

J’ai beaucoup aimé ce passage dans le texte :

« La société dit que c’est ça qu’il me manque. Alors je me sens un peu obligée de mentionner que ça manque à mon bonheur. Sauf que mon bonheur, au final, il s’en tape pas mal de ce que la société trouve qu’il me faudrait dans la vie. Mon bonheur, c’est un rebelle, il veut ce qu’il veut pis c’est tout. »

Parce qu’on va se le dire, bien souvent on met l’emphase sur des trucs qui ne sont pas si importants au fond. C’est plutôt le marketing de la vie qui nous envoie des messages pas si subtils pour nous faire croire qu’on aurait teeeeeeeellement besoin de ce truc. Et surtout, on nous fait sentir coupable de ne pas être comme-ci ou comme ça, de ne pas posséder ceci ou cela… On met tellement d’énergie à mettre la loupe sur ce qui cloche selon des critères établis par une poignée de gens dans une grande tour du centre-ville qu’on en oublie ce qui est beau.

Comme dirait l’auteure du texte : Les complexes sont à la mode. C’est à la mode de ne pas s’aimer.

Triste pareil, non?

Alors aujourd’hui, que diriez-vous de vous féliciter, de vous aimer, de vous apprécier tel que vous êtes? Vous êtes célibataire? So what? N’attendez pas que quelqu’un soit là pour vous le dire. Chargez-vous en!

 

Photo : Unsplash | Paul Dufour

 

LOCO : ça change pas le monde, sauf que…

loco_epicerie_ecologique

Je ne sais pas si vous avez vu passer cela dans votre fil d’actualités sur Facebook ou ailleurs mais si ce n’est pas le cas, sachez qu’une initiative est en gestation pour ouvrir une épicerie écologique « zéro déchet » à Montréal. Ce projet, nommé Loco, est né de la rencontre de 4  jeunes entrepreneures issues des Sciences de l’environnement qui désire initier un virage écologique et permettre aux gens soucieux de l’environnement de se nourrir tout en posant un geste pour l’environnement.

Des produits locaux, santé, équitables et dans une optique d’élimination de l’emballage, donc le principe du vrac, vous seront offerts dans cette endroit qui devrait voir le jour sous peu. Leur ambition? Changer le monde, un panier à la fois!

Et je dois avouer que j’adore l’idée et sans mauvais jeux de mots, je suis très emballée par le concept. Réussiront-elles à livrer la marchandise, à trouver l’équilibre parfait dans ce monde de commerce qui peut parfois être très dur malgré toute la bonne volonté du monde? Je leur souhaite de tout cœur et je NOUS le souhaite car ce n’est pas en continuant de remplir nos bacs d’emballage inutiles que nous arriverons à changer les mentalités. Si personne ne tente de nouvelle avenue, rien ne changera.

L’énergie de cette belle jeunesse pourrait faire bouger les choses, c’est pourquoi j’utilise mon petit canal de communication qu’est mon blogue pour répandre cette initiative et vous inviter à les soutenir. La première succursale ouvrira au printemps mais déjà vous pouvez soumettre un lieu propice pour de nouvelles ouvertures!

Visitez le site Potloc (une plateforme que j’affectionne particulièrement) pour en savoir plus sur le projet et pour soutenir la cause! Et suivez le blogue du projet LOCO pour connaître les avancements de leur aventure et être informés de l’ouverture prochaine.

On peut d’ailleurs lire sur leur blogue qu’elles envisagent faire des ateliers en magasin où il sera possible d’échanger aussi bien avec vos voisins qu’avec des spécialistes. Partage d’astuces écolos, propositions de produits, participation à des activités… Plein de beaux projets et surtout un esprit de communauté qui manque cruellement à notre société actuelle!

Juste à voir leur bouille sympathique, on se dit qu’elles ont le pouvoir de réussir et d’avoir un réel impact sur nos vies :

Montréal, dans les yeux d’une enfant…

andrew welch

Quand j’étais petite, du fin fond de ma belle région, je rêvais de la ville. Sa vie, ses possibilités, son bouillon de culture et son excentricité m’attiraient au plus haut point. J’avais envie de faire partie de cet écosystème effervescent, de sortir du commun de ma campagne, de découvrir le monde d’une nouvelle façon. Les milliers de boutique, les cafés et restaurants, les gens de toutes origines et de tout style, tout cela m’excitait d’une façon presque malsaine.

Je me souviens d’avoir lu le livre « Moi, Christiane F., 13 ans, droguée, prostituée… » et d’avoir envie d’aller en Allemagne, de vivre aussi intensément et dangereusement que cette femme qui n’avait rien d’un ange ni d’un modèle. Cette audace et ce caractère frondeur m’impressionnaient  et je jalousais sa vie palpitante. Trop jeune pour comprendre que ça n’avait rien d’un conte de fée, je vivais par procuration à travers ma lecture.

J’avais la chance d’Avoir une tante, Marie, qui nous amenait, mes sœurs et moi, pendant quelques jours, à Montréal, pour découvrir de nouveaux horizons et probablement pour donner une pause à mes parents. 3 filles dans une maison, ce n’est pas de tout repos! Dès qu’on approchait de la ville, que je voyais les murs coupe-son de Laval, et surtout, que je sentais l’odeur si particulière qui chatouillait mes narine, je jubilais. Les yeux écarquillés, je savourais le moment présent, les hautes tours à logement, la densité, la vie qui grouillait de partout.

Je me souviens des appartements de Côte-des-Neiges où flottait un mélange de parfums indescriptible. Des épices à ce moment inconnues pour moi mélangées aux différents effluves des familles voisines me fascinaient. J’avais une soif de découverte et d’aventure, je voulais parcourir le monde et aller à la rencontre de toutes ces cultures.

Plus tard, c’est cette même tante généreuse qui m’a accompagné lors de la visite de mon premier logement Montréal, dans le chic quartier de Centre-sud. La jolie rue Bordeaux a été mon premier lieu de résidence dans la grande ville et je me rappelle ma première visite au Pier Import avec Marie qui m’acheta alors mon premier service de vaisselle. Je me sentais si grande, si adulte, alors que je n’étais qu’aux premiers balbutiements de ma vie.

J’ai passé environ dix ans de ma vie dans cette métropole, des années à déménager, à tenter de trouver ma place, à essayer de me faire un petit cocon où je serais bien. Et malgré ma curiosité et mon ouverture au monde, je n’y suis jamais parvenue. Il m’a fallu aller m’isoler au fin fond de Sainte-Sophie pour finalement me rapprocher de la ville, à Lorraine, pour me poser. J’ai compris après toutes ces années que le fameux principe du « tu peux sortir une fille de Mont-Laurier mais tu ne peux pas sortir Mont-Laurier de la fille » était bel et bien réel.

J’ai besoin d’espace, d’air et de nature autour de moi. Je suis née dans une campagne verdoyante, entourée de champs et la compacité de Montréal me pesait lourd, m’étouffait. J’y travaille encore aujourd’hui et chaque jour, je retrouve avec grand plaisir ma maison, mon espace, mon petit cocon à moi.

J’ai grandi, j’ai réalisé mon rêve d’enfant d’habiter la ville pour finalement réaliser que cette ville, je l’aime mais pas trop longtemps, pas trop proche, pas trop de l’intérieur.

 

Photo : Unsplash | andrew welch

S’arrêter, le temps de savourer la vie…

Hans M

Cette semaine, ma professeure de yoga a terminé le cours sur une phrase qui est demeurée gravée à mon esprit : prendre soin de son corps pour que notre âme ait envie d’y rester. Je ne sais pas d’où vient cette phrase mais elle résonne en moi de façon intense. Et quand on y pense, c’est tout à fait cohérent.

On a tendance à prendre pour acquis notre corps, croire qu’on est maître à bord et qu’on décide de tout. Mais avec le temps et l’expérience, on réalise bien souvent que la vie nous ramène à l’ordre quand on dérive de la route. Si on bourre notre corps de chimique, de nourriture malsaine, qu’on ne fait aucun exercice, bref, qu’on ne le respecte pas et qu’on n’en prend pas soin, sera-t-on vraiment à l’aise? Notre mental souffrira de ce manque d’équilibre.

Imaginez-vous une maison mal entretenue, où l’on se sent à l’étroit dans le barda, où on a l’impression que rien n’est à sa place et que tout est à refaire… Avez-vous envie d’y rester? Surement pas, ou du moins, pas sans un bon ménage et une reprise de contrôle. Votre corps devrait subir le même sort, mériter la même attention. Car à force de reporter à plus tard la prise en charge, vous accumulez les problèmes.

Notre corps s’exprime et on a parfois la fâcheuse habitude de le faire taire, ne pas lui porter attention. Mais pourtant, les messages sont là, sous nos yeux. Il ne faut pas se surprendre qu’à un moment donné, il décide qu’il en a assez et fasse la grève. Ça peut se traduire par un simple rhume, mais aussi par des intolérances alimentaires, des migraines, des problèmes cutanés ou tout autre symptôme. Et si on ne fait que masquer le souci par un médicament et qu’on ne va pas à la source, tout ceci s’accumule.

Prendre soin de son corps, c’est l’accepter tel qu’il est et le nourrir de ce qu’il a besoin. Au-delà de l’alimentation, il a besoin d’étirement, de pause, de prise de conscience… On entend souvent l’expression : vénérer son corps comme un temple. Je n’aime pas les trucs qui sonnent trop ésotérique mais ma métaphore de la maison délabrée vous fait tout de même comprendre qu’il est crucial de considérer notre corps comme notre premier logis. Avant notre maison ou notre condo, il constitue notre première enveloppe, celle avec qui on parcourra tout le chemin.

On met des milliers de dollars pour améliorer notre résidence mais pourquoi a-t-on autant de difficulté à prendre soin de soi? La volonté, la patience, l’engagement… Tout cela est beaucoup plus demandant que d’allonger une somme à un entrepreneur pour refaire la cuisine.

Mais s’arrêter, le temps d’une salutation au soleil, le temps de contempler la nature en savourant un pique-nique, le temps d’une course matinale, c’est s’engager envers soi-même, profiter du moment présent et s’offrir le cadeau de donner du temps et de l’amour à notre être. Si nous ne le faisons pas, personne ne le fera à notre place. Et c’est dès aujourd’hui qu’on doit le faire, pas demain, pas la semaine prochaine, pas dans un mois. Main-te-nant.

Prendre une marche, ça ne coûte rien. Ça nous fait sortir de notre cocon et ça permet à notre âme de sentir notre corps. Un geste si simple mais si important à la fois.

 

Photo : Unsplash | Hans M

Un second souffle…

Redd Angelo

Je vous fais une confession ce matin, je suis la parfaite victime de la surconsommation. J’achète une quantité immense de vêtements dans une année. C’est mon dada comme on dit… Ça me détend, ça me fait plaisir, ça me divertit… Bref, j’aime vraiment beaucoup ça. Certains diront que je pourrais donner à des œuvres de charité et que ça me ferait encore plus de bien. Peut-être ont-ils raison.

Mais il y a une habitude que j’ai prise et que peu de gens de mon entourage ont. C’est celle de faire réparer mes chaussures chez le cordonnier jusqu’à ce qu’il n’y ait vraiment plus rien à faire. Car j’ai beau être très variée dans mes choix vestimentaires, j’ai un mal fou à trouver des chaussures que j’apprécie vraiment. Bon, mes pieds sont un peu difficiles, je l’avoue mais au-delà de cela, il y a une question de style et de confort. Mes amis proches peuvent en témoigner, je peux passer facilement 3 ans à chercher la paire de bottes parfaite.

Alors quand j’en ai une que j’aime, je la fait retaper par les spécialistes avec grand plaisir et enthousiasme. Et je trouve sincèrement que c’est un métier valorisant. Donner une seconde vie à des chaussures, participer à la sauvegarde de l’environnement en retardant le moment où ces souliers iront aux ordures, ça me semble très noble. On en connaît peu, ils sont discrets, méticuleux et efficaces. Je n’ai jamais rencontré de cordonnier brouillon ou incompétent. Tous m’ont toujours offert un service impeccable et ont fait un travail de qualité. Je me suis même déjà fait inviter à souper par un cordonnier, mais ça, c’est une autre histoire…

Dans le même ordre d’idée de réutilisation, j’ai découvert il y a quelques années la teinture à vêtements. Car s’il y a une chose qui m’arrive inévitablement, c’est d’avoir le parfait pantalon noir plus si noir que ça. Il voit incontestablement sa couleur le quitter lentement, malgré le confort toujours aussi présent. Alors j’ai remédié à cette situation en reteignant mes vêtements à la maison afin de leur donner un second souffle. Et honnêtement, je n’ai jamais été déçue!

Je ne raccommode pas mes bas comme ma mère le faisant dans mon enfance, je n’ai pas la patience de tricoter mes propres foulards (et de toute façon je trouve cela trop chaud un foulard de laine) et j’ai beaucoup de difficulté à réparer moi-même mes vêtements (surtout quand on connaît une bonne couturière, c’est dur de s’en priver!) mais j’essaie de faire de mon mieux pour prolonger la vie de mes biens, surtout en ce qui a trait au monde vestimentaire.

Et quand vraiment, ça ne me va plus ou ne me plait plus, je les donne à des amies ou à Renaissance. Ne vous laissez surtout pas berner par ces fausses boîtes de dons qui pullulent dans les stationnements des commerces car de façon générale, ce ne sont aucunement des organismes d’entraide qui sont derrière ça. C’est purement lucratif et aucun don n’est fait pour aider les gens dans le besoin.

Je vous invite à utiliser vous aussi les moyens à notre disposition afin que vêtements et chaussures ne finissent pas trop rapidement aux déchets (ou en guenille comme je le fais parfois 😉 et si le style ne vous convient plus, déplacez-vous chez Renaissance ou participez à ces soirées d’échanges. Ce n’est pas parce que ça ne vous convient plus que plus personne n’en veut!

 

Photo : Unsplash | Redd Angelo