Posts published on "mars 2016" — Page 3

Embrasser le changement

Tim Gouw

La vie nous réserve parfois des surprises, des bonnes comme des moins agréables. On doit vivre avec, les assumer, s’ajuster en conséquence. Souvent, nos repères changent, notre routine est affectée, notre vie doit s’adapter à cette nouvelle réalité. Qu’il soit positif ou négatif, en général, le changement par avoir du bon. Si on n’est jamais confronté à des changements, on ouvre moins nos horizons, on se contente de notre petit confort quotidien.

Sur le coup, souvent, on se sent déstabilisé et on refuse la transformation. Sentiment de protection tout à fait naturel puisqu’on tente de protéger nos acquis. Puis, tranquillement, l’idée fait son chemin, on élabore des scénarios pour vivre cette mutation et on finit par y voir du positif, par avoir un certain intérêt. L’adage voulant que le temps arrange les choses est bien souvent  présent dans les conseils de notre entourage.

Dans d’autres circonstances, on rêve du changement… Qui d’entre vous n’a jamais eu envie de changer de vie, changer d’emploi, changer de situation, changer de pays? Par moment, on voit passer sous notre nez une opportunité et notre hamster se met à courir, on y réfléchit, on brasse des idées, on s’imagine dans cette situation, on visualise… Et d’autres fois, les possibilités nous laissent indifférents, sans couleur, sans saveur…

S’il y a bien une chose stable dans la vie, c’est le changement. En effet, depuis toujours, les choses évoluent, les sociétés se transforment. Nos vies sont très différentes d’il y a 50 ans et dans quelques années, on regardera notre vie actuelle et on y trouvera à redire. C’est ainsi et ce le sera encore et encore. Mais en tant que personne, on a le contrôle sur ce que l’on fait de nos vies, sur nos choix et sur les changements que l’on décide d’appliquer. Certains nous seront imposer mais on a tout le même le choix de comment on réagit face à eux.

Rester positif, tenter de prendre le bon côté des choses et voir le verre à moitié plein sont des comportements qui peuvent éviter angoisse et maux de tête. Lorsque le changement survient, il y aura toujours cette période de résistance au départ, tout à fait naturelle et instinctive. Viendra ensuite l’acceptation avant l’action. Au même titre qu’on ne décide pas de faire un marathon du jour au lendemain, assis sur son divan, on doit se préparer au changement.

La visualisation étant un élément très sain dans le processus, être en mesure de s’imaginer dans ce nouveau contexte, cette nouvelle ville ou ce nouvel emploi permet de dissiper la peur de l’inconnu. Faire des recherches pour parfaire nos connaissances face à cette nouveauté diminue l’effet déstabilisant. Pourquoi ne pas questionner des gens ayant vécu la même chose, des gens dans cette nouvelle position, dans ce nouveau lieu?

Winston Churchill disait : mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. Ça peut sembler extrême mais si on n’agit pas, le mouvement de la vie nous amènera au même endroit au final. Alors, on prend le taureau par les cornes, et puis Olé! On embarque dans la danse!

 

Culpabilité, quand tu nous tiens

Brigitte Tohm

Vous sentez-vous coupable? Coupable de ne pas être assez présents pour les gens que vous aimez, coupable de ne pas faire assez de sport, de ne pas assez cuisiner « maison », coupable de ne pas aimer votre belle-mère, coupable de ne pas répondre par la positive à toutes les invitations de fêtes, lunchs et autres rencontres, coupable de pas répondre assez vite aux courriels, messages Facebook, messages textes et appels? Vous demandez-vous souvent ça fait combien de fois que vous n’avez pas fait quelque chose pour vous?

Je ne sais pas pour vous mais moi j’en ai assez de me sentir mal d’exister et de survivre dans ce monde surchargé de stimulations et de sollicitations. Tout nous appelle tout le temps, on devrait être disponible en tout temps, avoir toujours le sourire et ne jamais mal aller. Avec les réseaux sociaux qui ne diffusent souvent que la part de beau, on a l’impression que la vie est un magazine ou un fil Instagram en tout temps. L’effet pervers de ça, comme plusieurs commencent à le démontrer, c’est que personne n’a une cuisine parfaite comme on le voit sur Pinterest! Vous savez pourquoi? Parce que ce qu’on nous montre dans ça a bien souvent pris 3 heures à « placer » et toute une équipe!

Hier, je vous ai passé en douce un lien d’une capsule de la petite série chouchou de Tou.TV : La vie n’est pas un magazine. Je suis tombée follement amoureuse de ces petites chroniques du quotidien qui nous montre qu’au fond, on est tous pareils, on rêve de mieux, on voudrait être bon dans tout mais que finalement on reste souvent en mou dans notre salon… Tout cela nous est présenté sur un beau fond d’autodérision et avec, en prime, plusieurs jeunes et moins jeunes invités qui viennent nous raconter une tranche de vie pour qu’on se déculpabilise une fois pour toute. Rafraîchissant, bénéfique et divertissant, voilà comment je qualifierais ce nouveau petit bijou accessible et ludique.

Et ça m’a amené à me dire que j’en avais assez de tenter de rentrer dans le moule parfait que la société tente de nous infliger. Au diable la mise en plis, la maison « Spin n’ Span », l’attitude A1 en tout temps… Parce qu’avec tout ça, au bout du compte, c’est nous dans notre for intérieur qui paie le prix de cette pression. On a notre petite boule de stress qui nous suit au quotidien et que personne ne soupçonne parce que tout le monde pense que l’autre est parfait et respecte les standards. On a tellement la vie de tout le monde étalée dans notre fil d’actualités qu’on en vient à se convaincre que c’est la nôtre qui cloche.

Mais vous savez quoi? La vraie vie, celle qui est toute croche et remplie de petites erreurs, c’est elle qui nous fait grandir et qui nous nourrit. Elle nous représente, elle est à notre image, elle nous apprend plein de choses, nous montre des leçons, glisse sur notre chemins des perles d’amitié, nous fait évoluer, pleurer et rire. Avec ses défauts et ses travers, notre vie réelle nous fait apprécier les bons moments et dans ceux plus difficiles, elle nous révèle qui sont nos vrais amis. Elle est parfois un peu chiante et bouscule notre routine mais bien souvent, après une tempête, on découvre pourquoi tout cela nous est arrivé. Et nous aurons encore plein de surprises, de déceptions et d’épreuves mais notre vie, elle est parfaite comme ça!

 

Photo : Unsplash | Brigitte Tohm

La tâche ingrate des parents…

Drew Hays

Chers parents de mon entourage… n’êtes-vous pas tannés de vous culpabiliser pour tout? N’en n’avez-vous pas marre de devoir être si parfaits, si présents et si patients? En avez-vous assez de vous sentir juger, de vous mettre la pression, de vous sentir sur le point de craquer à tout moment? Je vous regarde vivre et je suis épuisée pour vous…

Je discutais hier avec une amie qui m’a ouvert son cœur et m’a fait un long exposé de la réalité versus les belles promesses de la société. J’ai beaucoup de compassion pour les parents qui font tout leur possible et qui parfois sont découragés. Allaiter n’est pas à la portée de toutes et parfois, non, bébé n’en veut juste pas de votre lait. Il peut être intolérant ou simplement ne pas être fait pour ça… Et oui, la société vénère l’allaitement, oui ça coûte moins cher, oui c’est attendrissant une mère qui allaite… Mais une mère qui ne dort pas parce que son bébé pleure beaucoup parce qu’il n’arrive pas à digérer le lait… Ben c’est moins cute et surtout, c’est vraiment dommage pour elle qui subit toute cette pression inutile. Et pour celles qui réussissent, ne le faites surtout pas en public car on vous jugera… ein?

Autre point que mon amie me partageait : dans les livres bourrés de théories incohérentes, on dit que bébé dort près de 18 h par jour dans les premières semaines. Je crois que vous vous accorderez tous pour dire que c’est de la bouillie pour les chats… Si ça vous arrive, achetez-vous un billet de loto. Aucune maman de mon entourage ou presque n’a eu ce privilège.

Et un point qui semble en irriter plus d’une : l’image que l’on projette du bonheur de la grossesse… Pour certaines, ce sera magnifique, merveilleux, idyllique… Mais pour beaucoup de femmes que je connais ou que j’ai lues sur des blogues, cette période n’est qu’un mal nécessaire pour accueillir leur poupon. Le corps se transforme, les goûts changent, les symptômes peuvent être particulièrement désagréables et le poids traîné empêche de bouger normalement. Sans compter l’habillement qui devient difficile. Mesdames, déculpabilisez-vous si vous n’avez pas aimé être enceintes, vous n’êtes vraiment pas seules…

Cet échange avec mon amie m’a beaucoup fait rire et l’a surement soulagé un peu… Mais ça m’est resté en tête toute la soirée car j’ai l’impression que les mères sont mal à l’aise d’en parler, de peur d’avoir l’air ingrate ou égoïste. Alors quoi de mieux qu’une simple mortelle comme moi qui n’a jamais eu d’enfant pour « porte-paroler » un peu et donner une voix à ces femmes qui subissent le jugement de notre société trop coincée?

Je suis une « matante gâteau », j’adore les enfants mais je trouve que mes amies font face à des défis colossaux quand il s’agit d’arrimer leur vie de mère, de blonde et de professionnelle dans leur domaine. Pourquoi faudrait-il que tout soit si parfait? Vos enfants vous tapent sur les nerfs parfois et vous savez pourquoi? Parce que ce sont des humains, tout simplement… Tout comme vos collègues peuvent vous irriter, vos voisins peuvent vous déranger et votre belle-famille peut vous stresser… Tout le monde tape sur les nerfs de quelqu’un à un moment donné et les enfants aussi. Il ne s’agit pas de la 8e merveille du monde, c’est simplement votre progéniture, avec ses défauts et ses qualités, qui tente de devenir une petit humain correct et acceptable mais qui teste vos limites et vous met en pleine face vos propres travers.

Ne soyez pas trop durs envers vous-mêmes chers parents. Soyez humains vous aussi… Et vous savez, dans notre temps, on ne se gênait pas pour faire garder les enfants par une petite gardienne qui avait fait son cours de gardien averti… Pourquoi aujourd’hui on semble croire que seule la famille est apte à s’occuper des enfants? Une gardienne un soir, ça vous permet de décompresser, de relaxer, de vous changer les idées et surtout de recharger vos batteries. Vos enfants n’en seront ni traumatisés, ni marqués… Bonus, ils se seront peut-être vachement amusés avec une personne qui a une approche nouvelle… Gros risque quand même n’est-ce pas?

Bref… Vivez donc plus sereinement votre vie de parents, soyez indulgents envers vous-même, permettez-vous des pauses, des erreurs et des fous rires avec vos amis sur vos derniers moments peu glorieux… On est là pour ça, vous écouter, vous divertir et vous soutenir.

 

P.S. pour rire un bon coup, visionnez ceci.

Photo : Unsplash | Drew Hays

L’art (presque) perdu de ne rien faire…

Robin Yang

Ralentir… Prendre le temps de faire les choses, de savourer le moment, de voir le temps passer et de sentir ce qui nous habite… J’ai parfois l’impression que c’est un art ancien, oublié et inaccessible. Aujourd’hui, on court, on performe, on veut en faire le plus possible dans le plus court laps de temps pour avoir le temps de faire autre chose… Mais quoi?

Hier, je suis tombée sur un article qui prône la lenteur, le slow life, l’art de ne rien faire… En introduction :

Moins travailler, moins consommer, mais mieux vivre, c’est le mouvement salvateur qui s’amorce partout dans le monde. Et si la slow life nous faisait gagner du temps ?

Avouez que ça interpelle, un dimanche à tenter de tout finir pour en pas avoir une semaine surchargée!

De par sa nature cool, le phénomène se popularise au rythme de la tortue, s’installe tranquillement, sans bousculer ni s’imposer. Comme l’eau qui se faufile entre les amonts de glace au printemps, le besoin naît dans le fond de notre âme, de notre cœur. On sent cette envie folle de ralentir et de prendre le temps de vivre notre vie qui va beaucoup trop vite.

J’ai partagé cet article avec quelques personnes de mon entourage et j’ai eu l’impression que tous ont lâché un grand soupir, comme si cela représentait le salut, l’objectif ultime. Triste constat mais sans surprise… On travaille tous pour assurer notre confort et pour ceux qui ont des enfants, la crainte ne pas avoir assez, ne pas pouvoir offrir plus, ne pas être suffisamment solide financièrement pour palier à toute éventualité envahie et tyrannise.

Mais au fond, qu’a-t-on besoin réellement? N’est-on pas pris dans ce cercle vicieux de travailler plus pour s’offrir plus et consommer pour combler le fait qu’on n’a pas le temps de savourer le moment présent? L’art perdu de ne rien faire est-il à ce point épeurant? Est-ce que, collés sur notre écrans, on a peur du vide devant nous, de ne plus recevoir d’alertes, de ne plus être au courant des millions de nouvelles dont nous sommes bombardés constamment? Est-ce là une illusion de contrôle et de sensation de vivre?

J’ai tendance à penser que tout cela n’est que du vent, qu’au fond, notre esprit est tellement occupé à absorber toutes ces informations qu’on en devient des handicapés du senti, des victime du brouhaha et surtout qu’on n’est même plus à l’aise avec le silence et le non savoir. Ne pas savoir ce qui se passe dans le monde pendant que l’on vit, ne pas être au courant des avancements au bureau, ne pas avoir accès à son horaire, ne pas recevoir les promotions, ne pas connaître les nouveautés technos…

Mais qu’est-ce que tout cela nous apporte au fond? On ne sait plus cultiver, on ne sait plus coudre, on sait à peine cuisiner (et je parle de vraies recettes complètes, pas de mélanger une salade en kit), on lit des articles de 500 mots, on perd des heures à chercher un film sur Netflix car l’offre est trop grande… Bref, notre vie, la vraie, on la vit quand au juste dans tout ça?

Je réfléchis beaucoup à notre rythme d’aujourd’hui, au besoin de se lever tôt pour avoir une place au stationnement incitatif, puis une place assise dans le métro, puis pour avoir la paix au bureau pour se concentrer un peu et avancer, pour ensuite courir toute la journée et terminer dans le même métro, épuisée et en ayant à peine l’impression d’avoir accompli quelque chose. On arrive, on soupe, on se divertit un peu, on se douche, on se couche et on recommence…

Pas réjouissant tout ça, hein? Mais il y a d’autres modèles, d’autres façons de vivre, d’autres intérêts… Est-ce facile de faire la transition? Surement pas quand je vois l’aversion de beaucoup d’employeur pour le télétravail… Mais tranquillement, le modèle change, les vies extrêmes exigent d’être créatifs et l’épuisement généralisé impose une prise de conscience.

Je vous invite à lire cet article mais surtout à prendre le temps de vous questionner sur votre situation. Au fond, êtes-vous heureux ainsi?

 

Photo : Unsplash | Robin Yang

Un pied devant l’autre…

Nabeel Syed

Quand je regarde mon fil Facebook, je vois beaucoup d’articles qui tente de nous convaincre qu’on peut être plus heureux avec ces 10 étapes, qu’on peut augmenter notre salaire en 7 étapes faciles, qu’on peut perdre 10 livres grâce à ces 5 trucs… Bref, si on prenait la peine de suivre ces merveilleux et surtout très scientifiques principes, notre vie serait tellement, mais tellement plus facile!

À chaque fois, je me demande si réellement les gens qui écrivent ces chroniques pensent qu’ils vont changer notre vie… Pour la plupart, ils sont payés pour ça et savent pertinemment que beaucoup de gens vont cliquer pour voir s’il n’y aurait pas moyen de trouver la solution à tous leur problèmes… Mais il y a une partie de ces gens qui sont des auteurs, des psychologues, des comptables… Bref, des professionnels, qu’on ose croire experts dans leur domaine, qui en théorie devrait agir comme référence mais qui brûle leur énergie (et leur réputation) à grand coup de recettes miracles.

J’ai une petite nouvelle pour vous : les solutions faciles, ça ne fonctionne pas et les recettes miracles, ça n’existe pas. Voilà une bonne chose de réglée. Maintenant, on peut se dire que lorsque l’on verra cela apparaître dans notre fil d’actualités, on donnera un grand coup de roulette de souris pour passer par-dessus! Et, ô magie, on ne se créera pas d’attentes inutilement. Ce n’est pas beau, la vie?

Je crois que vous avez pu lire un peu de sarcasme entre les lignes… Et une petite dose de sarcasme, ça fait toujours du bien, surtout un vendredi! Mais il y a un fond de vérité et de frustration derrière cela : arrêtez de nous prendre pour des valises! Non, ce n’est pas en lisant votre article que mon compte de banque gonflera, que mes petits bourrelets disparaîtront ou que Brad Pitt débarquera chez-moi. Je le sais pertinemment et mon cerveau me le crie haut et fort.

Mais combien de personne vont les lire quand même ces articles? Combien de fois ai-je moi-même cliqué dessus pour voir ce qu’on avait à me dire sur le sujet? Mais finalement, au bout du compte, souvent, l’effet pervers de ces articles, c’est de nous faire sentir un peu nono. Et ça, je trouve ça plate. Quand une personne de mon entourage file un mauvais coton et tombe sur un truc qui supposément pourrait l’aider et qu’au bout du compte, elle n’arrive pas à aller mieux, elle se sent moche.

Alors svp, je vous en conjure, n’encouragez pas ces attrapes touristes et ces pièges à cons. Soyez confiants et ayez assez d’estime de vous pour comprendre que seul vous peut savoir ce qui est bon pour vous et ce qui vous rendra heureux. Ce n’est assurément pas un inconnu dans le fin fond du Texas qui pourra changer votre vie. Pas plus que le gourou de la secte machin ou le chaman dans le fond de son tipi. On aimerait tellement ça que le bonheur nous tombe du ciel et c’est louable… Mais entre vous et moi, la bonne vieille technique de « mettre un pied devant l’autre et recommencer », c’est pas mal le seul concept qui va nous permettre d’avancer…

Bon week-end!

 

Photo : Unsplash | Nabeel Syed