Un papa, c’est irremplaçable…

Danielle MacInnes

Cette fin de semaine, ce sera la fête des pères, une fête un peu trop commerciale comme la majorité des fêtes mais un événement quand même intéressant. Les papas rêvent en cachette de recevoir des outils (stéréotype total ici, merci de comprendre l’ironie) et les enfants font de superbes bricolages à l’école pour leur offrir.

Je ne me souviens pas du dernier cadeau que j’ai offert à mon père pour cette fête, ni pour son anniversaire d’ailleurs. Parce que ça fait 4 ans maintenant qu’il nous a quittés. Et oui, je m’ennuie. Oui je pense souvent à lui. Oui, j’ai encore le moton des fois quand je pense à lui.

Mais je sais aussi qu’il n’était pas parfait, que son époque lui avait inculqué des valeurs très différentes et que ses choix de vie, son caractère et son style ne plaisaient pas à tous. Mais c’était mon père et à mes yeux, il était grand, fort et je l’aimais profondément.

On ne peut jamais savoir à l’avance que les gens quitteront nos vies et le deuil est un processus singulier et personnel. Mais on peut, par contre, profiter de chaque journée pour dire à nos proches qu’on les aime et leur démontrer qu’ils sont chers à nos yeux. On se le fait marteler à grands coups de publications Facebook avec de belles phrases toutes faites sur un fond d’image d’océan, mais la réalité c’est qu’on ne le fait pas plus. On remet toujours à plus tard, on trouve toujours mieux à faire…

Mais je vous invite à prendre 5 minutes de votre journée (elle en compte 1440, vous devriez survivre) et à penser à ces gens qui vous entourent et que vous chérissez. À quand remonte votre dernier message sincère signifiant votre amour et votre respect? Et si, demain matin, une catastrophe survenait, qu’il vous restait que quelques minutes à vivre, à qui penseriez-vous? Qui auriez-vous envie d’appeler pour rattraper tous ces moments et ces échanges perdus?

Et maintenant, pourquoi vous ne prenez pas le téléphone pour éviter de regretter?

Parce qu’on se sent mal, trop émotif, vulnérable… On a de la misère avec les épanchements et les sentiments. C’est tellement plus facile de faire des blagues… Mais la vérité c’est qu’on les aime ces gens-là et qu’on devrait leur dire.

J’ai peu de regret dans ma vie mais je regrette de ne pas avoir passé assez de temps avec mon paternel. J’ai eu la chance de voyager avec lui et de le connaître réellement et sincèrement mais je n’ai pas assez profité du temps qu’il m’était permis de passer en sa compagnie. Et aujourd’hui, il est trop tard.

Si vous avez lu les sms d’un fils à sa mère lors de la tragédie récente à Orlando, vous comprendrez à quel point il est primordial de profiter de chaque moment que la vie nous donne pour en quelque chose de bien et de constructif, pour soi et pour l’humanité. Oser ouvrir son cœur et dire à nos proches qu’on les aime est un très bon pas en ce sens. Ne faites pas la même erreur que moi, savourez les moments entre amis et membres de la famille, ça vaut de l’or.

Et pour finir sur une note légère (parce que c’est quand même l’été et je n’ai pas envie de vous laisser sur une note morose) , ceux de ma génération s’en souviendront :
Moi je peux remettre mon bras, vous pas. Jouez prudemment. 🙂

 

Photo : Unsplash | Danielle MacInnes

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