S’acheter une vie…

Brandi Redd

Je ne sais pas si c’est pareil pour tout le monde mais je constate un phénomène troublant dans ma vie et dans celle de ceux qui m’entourent : plus on travaille, plus on dépense. En d’autres mots, plus l’argent rentre, plus il en sort. Vous me direz peut-être que c’est normal car quand on gagne moins, on ne peut pas dépenser autant. Mais en est-il vraiment ainsi?

Combien de fois peut-on entendre ou dire : je vais l’acheter, je peux me le permettre. Quand on le prend au premier degré, ce commentaire respire le succès et le bonheur. N’est-ce pas merveilleux de ne pas avoir à calculer, à vérifier si le budget explosera suite à ce petit luxe qu’on désire se donner. Mais quand on creuse un peu, on se rend compte qu’en fait, ce n’est que le piège de la surconsommation qui gravite autour. Sournois et vicieux, il nous guette à la moindre promotion.

Car il y a une grosse différence entre avoir les moyens et avoir le besoin. Et entre vous et moi, des besoins, on s’en invente très aisément. Mais en réalité, nos besoins réels, mis à part avoir un toit et de quoi se nourrir, sont beaucoup plus au niveau affectif et relationnel que monétaire ou matériel. Être bien entouré a une valeur beaucoup plus grande et prolongée qu’un nouveau vêtement. Et c’est facile à vérifier : pensez au super pull ou au jeans que vous avez acheté il y a 3 mois. Vous rend-il encore si heureux ou heureuse? Pire encore : vous souvenez-vous de l’avoir acheté?

Alors qu’une nouvelle rencontre, un souper en famille ou une journée entre amis peut procurer une dose d’amour et de joie qui restera à graver dans nos souvenirs pendant fort longtemps. Notre vie se mesure plus en moments de plaisir qu’en items mais on a tous la fâcheuse tendance à regarder nos avoirs que nos acquis relationnels.

Lors d’une rencontre avec un prospect amoureux, je me souviendrai toujours qu’après 5 minutes, il m’a demandé ce que j’avais comme voiture et m’a questionné sur ma maison, sa grosseur, sa valeur… Et dans ma tête, instantanément je me suis dite : on ne se concentre pas sur les mêmes choses toi et moi… Et combien de fois se fait-on demander ce qu’on fait dans la vie lors d’un premier contact? Comme si cela nous définissait en tant que personne…

Je suis tombée par hasard sur un article ce matin qui présentait un village autonome en nourriture, en énergie et avec zéro déchet qui sera construit au Pays-Bas et inauguré en 2017. Quand je lis sur ce genre d’initiative, je suis toujours un peu nostalgique de mon enfance quand nous avions un immense potager, un jardin débordant de fleurs et de plantes et où la vie m’apparaissait beaucoup plus simple.

Peut-être qu’un village autosuffisant est un peu poussé à l’extrême (quoi que je le crois tout à fait réalisable et souhaitable) mais je crois qu’il y a définitivement moyen d’être plus responsable dans notre consommation et réfléchis dans nos actes. Que voulez-vous, j’ai des petits relents d’utopie sociale 😉

 

Photo : Unsplash | Brandi Redd

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