La dure réalité

Je fais rarement de billet à saveur politique. Ce n’est ni l’objectif ni le style de ce blogue. Mais ce matin, en lisant la chronique de Rima Elkouri dans La Presse, je me suis sentie outrée et profondément gênée de notre premier ministre provincial. Je n’étais déjà pas impressionnée mais il me semble qu’on a atteint un point de non-retour.

Notre cher M. Couillard a déclaré ceci suite à la publication du rapport de la protectrice du citoyen qui faisait état des effets très réels de l’austérité sur les plus vulnérables :

Les discours sur les personnes vulnérables, les discours sur la solidarité, avec des finances publiques déséquilibrées et un endettement chronique, ce n’est que du vent.

Du vent? Je vous invite à lire la dite chronique pour comprendre la réalité de ces gens que l’on qualifie de vulnérables, des gens à qui une « bad luck » arrive et qui ne peuvent plus se relever. Des humains, comme vous et moi, qui, un jour, ont besoin d’aide. Et bien cette aide, elle ne suffit pas.

Je sais bien que je parle de tout cela assise devant mon écran, dans mon bureau à la maison, maison qui m’appartient, que j’ai lu cet article sur mon iPad et que je suis en congé que j’ai décidé de prendre pour me reposer. Une fois cela dit et assumé, laissez-moi vous exprimer mon point de vue : on n’a pas besoin d’être dans la merde pour la comprendre.

J’en ai vu et connu des gens qui ont eu des bouts difficiles qui survivaient de peine et de misère. Et je crois que ce qui manque cruellement à ce gouvernement et dont je suis capable de faire preuve comparativement à eux, c’est de l’empathie. On ne peut pas espérer que des gens qui ont tout perdu se relèvent facilement, retrouvent leur dignité et leur implication dans la société sans les soutenir et les aider adéquatement. On ne peut pas se surprendre que plusieurs décident de travailler au noir, car je n’ai aucune idée comment ils font sinon pour vivre avec 600$/mois.

J’ai déjà parlé de la série documentaire Naufragés des villes diffusée sur TOU.TV  et qui présentait 2 volontaires qui ont vécu la réalité des gens vivant de l’aide sociale pendant 2 mois. Moi, ça m’a marqué et fait comprendre bien des choses. Ça fait tomber les préjugés, ça remet à sa place le plus insensible.

Bref, tout ça pour dire qu’après avoir coupé dans les infrastructures et qu’on voit maintenant nos viaducs, nos hôpitaux et nos écoles qui se dégradent sur nos têtes, ce gouvernement a jugé bon de nous plonger dans l’austérité au nom d’un équilibre budgétaire incohérent. Résultat? Plus de pauvres, plus de souffrance… C’était ça votre objectif?

Qu’est-ce qu’ils connaissent ces gens, à la pauvreté? Eux qui ont des équipes complètes qui travaillent pour eux pendant qu’ils paradent devant les journalistes en nous mentant en plein visage? Désolée, mais je vous l’ai dit, ce matin, c’est la goutte de trop.

Je suis tannée de voir notre argent mal gérée, de sentir qu’on abuse de nous sans gêne et de voir leur sourire faux et dégradant en annonçant un nouveau projet dont on ne verra jamais le bout.

Ce que les gens veulent, c’est de l’électricité à un prix décent, des soins de santé accessibles, des écoles de qualité autant dans l’enseignement que les infrastructures, des lois, règles et normes qui font en sorte que nous ne détruisons pas la nature et l’environnement et des projets qui font de nous un peuple novateur, fier et inspirant pour le reste du monde.

Utopie? Je ne crois pas. Je pense qu’il faut juste avoir un cœur à la bonne place, un cerveau qui bouillonne d’idées nouvelles et des objectifs clairs. Mais on semble être en rupture de stock du côté de nos dirigeants…

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