Ce matin, je faisais du ménage dans mon iPad (j’ai la fâcheuse tendance à y enregistrer un peu n’importe quoi) et je suis tombée sur une citation d’un auteur inconnu qui m’avait interpellée (ça sert aussi à ça enregistrer n’importe quoi) :
Life is the most difficult exam.
Many people fail because they try to copy others, not realizing that everyone has a different question paper.
Et ça résonne en moi car quand j’étais plus jeune, je voulais tellement être comme les autres. Je voulais leur ressembler, je regardais les habillements, les habitudes, les comportements et je me comparais constamment. Comme si, peu importe ce que je faisais, je me jugeais toujours, me considérant jamais à la hauteur. J’étais donc toujours en train de m’adapter, de m’épuiser à être quelqu’un d’autre. Et je crois que c’est un comportement très commun chez les jeunes femmes d’aujourd’hui. Cette maladie de l’image, de la réputation, du paraître.
Quand on prend de l’âge et de la maturité, on finit par comprendre qu’on est qui on est et que c’est très bien ainsi. Et surtout, que notre individualité et notre caractère propre constituent nos principaux atouts puisque c’est ce qui nous distingue des autres. Et quoi de mieux que de sortir un peu du lot pour avancer et se faire connaître!
J’ai un prénom qui sort de l’ordinaire et plus jeune, il me dérangeait. J’ai fait l’objet de bien des railleries dans les cours d’école et ça m’a suivi pendant longtemps. Au début de ma carrière, j’ai eu la chance d’enseigner dans une école privée de mon domaine. Un étudiant m’a même déjà dit que j’avais le nom d’une danseuse qu’il avait croisé récemment… Aujourd’hui, dans mon spectre de travail qui est majoritairement masculin, ce prénom original annonce ma couleur, il me colle à la peau et on s’en souvient dès que je le prononce. J’en suis fière et je ne le changerais pour rien au monde.
On réalise avec le temps que notre perception des choses change avec les années et que notre esprit est très fort dans la distorsion. Il décide de voir les choses à travers un prisme et choisit sa face de prédilection. Sans qu’on s’en rende compte, on a une vision déformée d’une réalité et ça peut prendre des années avant de déprogrammer ce regard erroné d’une situation.
Trop se comparer aux autres ou porter une attention trop grande à ce que les autres pensent de nous (ou ce que nous croyons qu’ils pensent de nous), c’est accorder trop d’importance au paraître. Alors que l’important se situe à l’intérieur de nous, dans l’être, dans ce que l’on ressent, dans ce qui nous anime.
On ne plaira jamais à tout le monde, on ne sera jamais parfait et surtout on ne peut pas correspondre à tous les stéréotypes. À trop vouloir être quelqu’un d’autre, on perd notre essence et on s’éloigne de notre vraie personnalité. Et ça peut prendre des années ensuite à se reconnecter, à revenir à ce que nous sommes réellement. Ne laissons ni la publicité ni la société nous dicter un modèle, un moule strict. Soyons qui nous sommes, avec nos failles mais surtout, avec notre beauté, intérieure et extérieure. Exerçons notre esprit à remodeler ce reflet de nous-mêmes et remercions la vie d’être là, comme on est, tout simplement.
Photo : Unsplash | Gaetano Cessati