Cet instinct qui nous guide

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Ces jours-ci, je lis la suite du livre « Le monstre » relatant l’histoire troublante d’Ingrid Falaise qui a été séquestrée, violée et torturée par celui qu’elle appelle M. D’emblée, je le dis, cette suite est loin d’être le meilleur récit que j’ai lu de ma vie mais sachant que c’est une histoire vraie, ça me glace le sang à chaque épisode de vie exposé, à chaque colère ravalée et à chaque violence décrite, crûment et sans détour.

On le dit souvent, personne n’est à l’abri d’un tel monstre, d’une telle situation de vulnérabilité et quiconque se croit plus fort que tout révèle la première faille. Car les manipulateurs arriveront toujours à trouver la petite faiblesse, la plus minime incertitude pour en abuser et écraser les autres. Et c’est ce que ce bouquin exprime. Certes, l’histoire est écrite de manière à intéresser le lecteur mais on sent toute l’authenticité derrière celle qui a décidé de se libérer en révélant son histoire.

Je ne m’éterniserai pas sur la qualité de la prose ou sur la pertinence du livre. C’est très personnel et je ne suis pas là pour vous vendre quoi que ce soit. En revanche, on peut tirer des leçons d’une telle expérience partagée. Et la plus importante, selon moi, étant le fait d’écouter son instinct. Car même après être sortie des griffes de son agresseur, Ingrid n’arrive pas à se faire confiance, ayant été dégradée, démolie et anéantie par des paroles blessantes et invalidantes.

Pourtant, au fond de soi, on a toujours cette petite voix qui nous guide, ces sensations qu’on devrait écouter et accepter. Car notre instinct de survie existe, même si on ne risque plus de se faire poursuivre par un mammouth. Cette intuition demeure, adaptée aux nouvelles conditions de vie. Et les prédateurs, plus subtils, peuvent tout autant nous blesser.

Rien de positif me direz-vous dans ce billet matinal? Peut-être… Mais cette triste réalité fait trop souvent la une des journaux, qui rendent maintenant presque banal un tel récit. Et je crois sincèrement qu’on doit en parler, en prendre conscience et se questionner sur nos propres facultés instinctives. Car ce n’est pas quand on est pris dans un tel tourbillon qu’il faut tout à coup se demander si on a le flair pour détecter la menace…

Une citation du livre m’a touchée hier :

Le monde ne vous donnera jamais que la valeur que vous vous donnez vous-même.

– Joseph Murphy

Ce principe de vie, l’auteure et actrice l’apprend à la dure. Mais c’est un concept qu’on devrait toujours garder en tête. Ça rejoint un peu mes propos d’hier où je mentionnais qu’on ne doit pas vivre qu’à travers le regard de l’autre. Car en vivant ainsi, on se soumet et prend le risque de mettre entre les mains d’autrui notre estime de soi.

Faire confiance aux autres quand on a été ainsi détruite doit être un combat exigeant. Je n’ose croire ce qu’à traverser cette jolie dame qui ne laisse que très peu paraître toute la souffrance qu’elle a vécu. Je lui lève mon chapeau d’avoir ainsi pu se relever et refaire sa vie. Toutes n’ont pas cette chance et plusieurs passeront le reste de leur vie à tourner en rond, incapables de s’en remettre.

Les femmes sont encore aujourd’hui la cible de méchanceté, de propos haineux, de jalousie et d’un lot incroyable de sentiments mesquins et dévastateurs. Ne fermons pas les yeux devant cette destruction pernicieuse et tabou. Personne n’aime avouer avoir été manipulé, trompé, affecté négativement par un être de confiance. Mais l’important, ce n’est pas d’avoir faibli, c’est de se relever, de garder la tête haute et de retrouver la voie du bonheur. Que vous lisiez ou non ce livre, je vous invite à réfléchir à cet instinct qu’on tait trop souvent. Car il est notre phare pour nous garder sur le droit chemin…

 

Photo : Unsplash | Thought Catalog

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