Posts published on "octobre 2016" — Page 3

Being alone

Blake Moulton

Avez-vous toujours été bien avec vous-même? Je veux dire, quand vous vous êtes retrouvé seul, après une séparation ou quand vous avez décidé de voler de vos propres ailes et d’avoir votre premier appartement… Vous étiez bien? Moi, je l’avoue d’emblée, j’étais disons mitigée…

Quand j’ai décidé de partir en appartement seule, je me suis sentie libre et fière de mon indépendance mais en même temps complètement apeurée par l’idée d’être réellement seule. Pourtant, dans la jeune vingtaine, dieu sait que j’étais rarement seule à la maison, que j’ai fait le party pas mal et que j’avais assez d’énergie pour faire trois nuits blanches d’affilée et rester fraîche et dispose (my god qu’on vieillit!).

Mais je me souviens aussi de moments d’angoisse et d’un certain malaise qui m’habitait par épisode. Le pire, ça a été quand j’ai décidé d’aller m’installer dans le fond d’un cul-de-sac à Sainte-Sophie, par un besoin urgent de nature et d’espace. Je ne regrette pas ce choix qui m’a fait beaucoup de bien mais je me souviens de m’être sentie relativement isolée et loin de mon monde. Tout à coup, je n’étais plus aussi accessible pour mes amis et venir faire un tour chez-moi impliquait d’avoir une voiture…

Aujourd’hui, j’habite plus près de Montréal tout en étant dans un coin tranquille et en habitant seule. Et, je crois n’avoir jamais été aussi bien. Je subviens à mes besoins, je vois mon monde quand bon me semble mais je peux aussi m’enfermer chez-moi si je n’ai envie de voir personne. J’ai mon indépendance, ma liberté tant convoitée et je la vis bien. J’accepte ma solitude. Ce gros mot qui fait peur et qui génère bien souvent de l’anxiété.

Je lisais hier un billet sur le site de Mitsou sur le sujet et j’ai réalisé à quel point je l’avais apprivoisée avec le temps, cette fameuse solitude. À un point tel que je suis un peu réfractaire à bouleverser cet équilibre chèrement acquis… Bien sûr, par moment, j’aimerais partager mon café le matin, avoir un câlin en arrivant à la maison ou planifier un voyage à deux. Mais je sais aussi que c’est parfois lourd de devoir vivre à deux et que je n’ai pas toujours été honnête envers moi-même à ce niveau.

J’ai longtemps cru que j’avais besoin de quelqu’un auprès de moi pour être heureuse. Et maintenant j’ai réalisé qu’on doit d’abord être heureuse avant d’envisager l’être avec une autre personne. Sinon, c’est comme si on demandait à l’autre d’être responsable de notre bonheur… Méchante responsabilité! Il y a une grosse différence entre avoir besoin de quelqu’un et avoir envie de partager des moments avec quelqu’un je crois…

La solitude, on doit l’apprivoiser, l’accueillir et la savourer à petites doses. Il ne faut surtout pas en avoir peur et encore moins s’en cacher. Elle sert à nous faire rencontrer la plus belle personne au monde : nous-même.

Je sais, parfois, elle nous pèse, elle nous ennuie et on aurait envie de l’envoyer balader. Mais elle nous ramène toujours à nous-même, nous fait découvrir qui on est réellement et nous met face à nos plus belles qualités, notre force intérieure. Et ça, personne au monde ne peut nous faire vivre cela aussi bien.

Et vous, comment vivez-vous la solitude?

 

Photo : Unsplash | Blake Moulton

L’importance de l’authenticité

Lotte Meijer

Phrase lue ce matin en flânant sur Facebook : Yoga is not about touching your toes. It’s what you learn on the way down. Et après quelques secondes de réflexion, je me suis dit que ça ne s’applique pas qu’au yoga, mais à la vie toute entière.

Bien souvent, on met le focus sur l’objectif, sur la destination à atteindre, sur le but final mais en réalité, on oublie de regarder le paysage sur la route, métaphoriquement parlant. Ce qui compte réellement, c’est tout le chemin que l’on parcourt, les apprentissages que l’on faits, les épreuves que l’on traverse, les décisions qu’on doit prendre et les changements de cap qu’exige parfois la vie.

On apprend sur soi plus par toutes ces parties du trajet que lorsqu’on arrive à destination. Une fois arrivé, la seule chose qu’on peut faire c’est de constater. Alors qu’en chemin, on peut se connecter à soi, sentir ce qui bouge à l’intérieur de nous, ce qui se transforme et grandit et on peut s’ajuster.

Il y a des rencontres que nous ferons qui marqueront toute notre vie, d’autres qui nous servent à améliorer notre système d’alarme interne, et d’autres encore qui viennent jouer le rôle de baume dans des moments plus difficiles. Certaines personnes restent dans notre vie pour longtemps, alors que d’autres n’y sont que de passage, servant à ponctuer notre parcours.

Si on ne fait que regarder au bout de la route, on ne voit pas tous ces gens, on ne sent pas toutes ces émotions et surtout on ne prend pas conscience de tout ce changement qui s’opère en nous. Parfois, s’arrêter pour faire une pause et admirer ce qui nous entoure, ce qui nous habite, nous donne la force de continuer d’avancer. Et en regardant derrière soi, on voit ce qu’on a traversé, on est fier de soi et ça nous remplit de gratitude.

On peut choisir de se mettre la tête dans le sable, d’emprunter la route facile, tracée d’avance pour nous. Ou même d’écraser les autres, égoïstement. Mais au bout du compte, comment se sentira-t-on? Quand on arrivera à la fin de notre vie, est-ce que c’est notre salaire, notre CV, nos acquisitions qui compteront? Non… C’est ce qu’on ressentira envers nous-mêmes, envers nos choix, nos relations et notre attitude envers les autres qui nous servira de jauge.

Sera-t-on fier de nous-mêmes? Aura-t-on la tête haute? Sentirons-nous, au fond de nous-mêmes, une paix intérieure gagnée par un parcours louable? Ou continuerons-nous à se voiler la face, à se mentir à soi-même?

J’ai connu des gens malsains qui profitaient des autres pour avancer, qui mentaient, qui volaient ou qui trompaient allègrement. J’en ai fait les frais et sur le coup j’ai souffert. Mais aujourd’hui, je sais que c’était un passage nécessaire pour me faire prendre conscience de ma force intérieure, de ma valeur et de ma richesse. Je sais que je ne serai jamais ce type de personne, je sais que mes relations sont sincères et belles, qu’elles m’apportent du bonheur et du soutien.

L’important, n’est-ce pas de se lever chaque matin en étant en phase avec ce qu’on est réellement? Ne vivons pas dans le regret, c’est un poison intérieur qui détruit…

 

Photo : Unsplash | Lotte Meijer

S’aimer soi-même, d’abord

Roman Kraft

Pendant des années, j’ai lu des livres, des articles et des billets de blogue qui parlaient de la pensée positive, du fait qu’il faut visualiser ce qu’on veut pour l’obtenir et qu’on attire vers soi ce qui occupe nos pensées. Et ça me frustrait car je me disais que je méritais plein de choses qui ne m’arrivaient pas. Je ne comprenais pas ce concept que je jugeais ésotérique et qui me semblait être une supercherie totale…

Mais j’ai continué de lire, de réfléchir et de travailler sur moi malgré tout, sachant que ce chemin difficile me mènera immanquablement quelque part. Après des années de thérapie, de yoga, de lecture, de pause, de réflexion et de changement intérieur, je sais aujourd’hui que c’est vrai. Qu’on peut attirer le bon autour de soi et qu’on a un impact sur notre vie. Nous ne sommes pas des victimes et il n’y a pas de complot contre nous.

Mais ce n’est pas une recette magique, une formule abracadabrante qu’on récite et qui change le cours des choses. C’est un travail sur soi, en soi, qui fait que notre bonheur intérieur rayonne et attire les bonnes personnes autour de nous. Ça peut paraître farfelu pour certains, trop spirituel pour d’autres mais il n’en demeure pas moins que tout part de soi.

Je me souviendrai toujours de mon ancienne patronne qui m’avait dit un jour : on dirait que tu as un petit nuage noir au-dessus de toi en permanence. Ça m’avait fâché sur le coup et, sur la défensive, je me demandais pour qui elle se prenait pour me juger ainsi. Mais vous savez quoi? Elle avait raison…

Je trainais mon mal être et il transparaissait dans mon travail, dans mon attitude, dans mon langage corporel… Il me sortait par les pores de peau. Puis lentement, à force de travailler sur moi, mon ciel s’est éclairci et j’ai compris ce qu’elle avait voulu me dire. En fait, elle savait que j’étais une belle personne mais que je gâchais tout ça avec mon petit nuage noir, que je ne profitais pas de mon plein potentiel, que je pouvais être une personne plus joyeuse. J’étais dans un cercle vicieux au lieu d’un cercle vertueux.

La première étape, quand on ne va pas bien, on le sait tous, c’est d’en prendre conscience. Mais prendre conscience de quelque chose, ce n’est pas seulement de le nommer et de passer à autre chose. Il faut le ressentir, au plus profond de soi, le toucher, l’accepter et respirer dans cette douleur, dans ce mal qui nous ronge de l’intérieur. C’est très facile de faire semblant, de jouer un rôle, de porter un masque, de vivre dans sa tête et de se couper de ses émotions. Mais ça nous gruge et on perd de belles années à ne pas être soi-même.

Le plus beau cadeau qu’on peut se donner, c’est l’amour de soi, c’est de prendre soin de soi-même et se donner le temps et les efforts pour se découvrir, laisser éclore sa personnalité et s’accepter tel que l’on est. Ça prend beaucoup de courage pour décider d’être soi-même et ainsi arrêter d’être ce qu’on attend de nous. Mais c’est aussi un grand soulagement car toute cette pression s’évapore pour laisser place à notre vrai moi. S’aimer soi-même, c’est se donner la chance d’aimer les autres et d’être heureux, enfin…

 

Photo : Unsplash | Roman Kraft

Savoir qui on est

Gaetano Cessati

Ce matin, je faisais du ménage dans mon iPad (j’ai la fâcheuse tendance à y enregistrer un peu n’importe quoi) et je suis tombée sur une citation d’un auteur inconnu qui m’avait interpellée (ça sert aussi à ça enregistrer n’importe quoi) :

Life is the most difficult exam.

Many people fail because they try to copy others, not realizing that everyone has a different question paper.

Et ça résonne en moi car quand j’étais plus jeune, je voulais tellement être comme les autres. Je voulais leur ressembler, je regardais les habillements, les habitudes, les comportements et je me comparais constamment. Comme si, peu importe ce que je faisais, je me jugeais toujours, me considérant jamais à la hauteur. J’étais donc toujours en train de m’adapter, de m’épuiser à être quelqu’un d’autre. Et je crois que c’est un comportement très commun chez les jeunes femmes d’aujourd’hui. Cette maladie de l’image, de la réputation, du paraître.

Quand on prend de l’âge et de la maturité, on finit par comprendre qu’on est qui on est et que c’est très bien ainsi. Et surtout, que notre individualité et notre caractère propre constituent nos principaux atouts puisque c’est ce qui nous distingue des autres. Et quoi de mieux que de sortir un peu du lot pour avancer et se faire connaître!

J’ai un prénom qui sort de l’ordinaire et plus jeune, il me dérangeait. J’ai fait l’objet de bien des railleries dans les cours d’école et ça m’a suivi pendant longtemps. Au début de ma carrière, j’ai eu la chance d’enseigner dans une école privée de mon domaine. Un étudiant m’a même déjà dit que j’avais le nom d’une danseuse qu’il avait croisé récemment… Aujourd’hui, dans mon spectre de travail qui est majoritairement masculin, ce prénom original annonce ma couleur, il me colle à la peau et on s’en souvient dès que je le prononce. J’en suis fière et je ne le changerais pour rien au monde.

On réalise avec le temps que notre perception des choses change avec les années et que notre esprit est très fort dans la distorsion. Il décide de voir les choses à travers un prisme et choisit sa face de prédilection. Sans qu’on s’en rende compte, on a une vision déformée d’une réalité et ça peut prendre des années avant de déprogrammer ce regard erroné d’une situation.

Trop se comparer aux autres ou porter une attention trop grande à ce que les autres pensent de nous (ou ce que nous croyons qu’ils pensent de nous), c’est accorder trop d’importance au paraître. Alors que l’important se situe à l’intérieur de nous, dans l’être, dans ce que l’on ressent, dans ce qui nous anime.

On ne plaira jamais à tout le monde, on ne sera jamais parfait et surtout on ne peut pas correspondre à tous les stéréotypes. À trop vouloir être quelqu’un d’autre, on perd notre essence et on s’éloigne de notre vraie personnalité. Et ça peut prendre des années ensuite à se reconnecter, à revenir à ce que nous sommes réellement. Ne laissons ni la publicité ni la société nous dicter un modèle, un moule strict. Soyons qui nous sommes, avec nos failles mais surtout, avec notre beauté, intérieure et extérieure. Exerçons notre esprit à remodeler ce reflet de nous-mêmes et remercions la vie d’être là, comme on est, tout simplement.

 

Photo : Unsplash | Gaetano Cessati

M. l’égo, ce grand trouillard

Leo Rivas-Micoud

Avoir confiance en soi et en ses capacités, c’est un travail de tous les jours. Par moment, on se sent pleinement dans notre élément et on ne doute pas alors que d’autres fois, on craint de se planter, de ne pas être à la hauteur. Et notre mental a un grand pouvoir d’influence sur nos aptitudes à réussir.

Hier, j’avais un cap important dans ma progression en course à pied : mon premier bloc de trente minutes de course consécutives. J’avais eu, la semaine dernière, l’étape des vingt minutes qui m’avait donné beaucoup de fil à retorde et que j’ai cru pendant un moment ne jamais parvenir à faire. Comme j’avais une rencontre de suivi avec mon entraîneuse hier, je lui ai d’emblée fait part de cette difficulté et de ma crainte devant cette demi-heure qui m’apparaissait comme une montagne insurmontable.

Et elle a su me rassurer en me rappelant que ces vingt minutes pénibles était un passage obligé et une préparation à ce qui s’en venait. En réalité, cette étape cruciale était beaucoup plus difficile que ma prochaine course. Je doutais mais j’ai décidé de lui faire confiance, elle qui m’accompagne si bien depuis le début, autant par ses encouragements que par son professionnalisme et ses exemples concrets. Et je ne cessais de me répéter : elle fait des marathons alors elle sait de quoi elle parle.

Alors j’ai pris mon courage à deux mains et je suis allée courir, attaquant chaque tranche de cinq minutes de manière isolée, en étant en contact avec mon corps et surtout en prenant cela à la légère, en admirant le paysage et les arbres magnifiques des rues paisibles de ma belle ville. Mon état d’esprit étant revigoré par les paroles de ma coach, je suis parvenue à faire cette course sans trop de douleur, sans épuisement et surtout dans la joie et le plaisir.

Et ça m’a fait réaliser à quel point notre mental peut être nuisible quand on le laisse partir en vrille dans une spirale de doute et de négativisme. C’est facile de laisser notre esprit nous dicter qu’on est incapable de faire quelque chose, qu’on n’a pas ce qu’il faut, qu’on n’est pas apte. Car l’égo prend tellement de place et ne veut tellement pas se planter qu’il préfère fuir et  se cacher dans sa zone de confort.

C’est réllement important de prendre conscience de cela pour avancer. Si on ne fait que se laisser guider par l’égo, on reste sur place, on ne tente rien et surtout, on se prive de plein de belles découvertes et expériences de vie enrichissantes. Se mettre à risque, partir à l’aventure, se confronter à l’inconnu, c’est se découvrir. Et c’est dans ces situations qu’on grandit le plus, qu’on évolue et qu’on gagne en maturité.

Il y a six semaines, je courais à peine trois fois cinq minutes et j’étais épuisée. Aujourd’hui, je cours  trente minutes dans le plaisir. Alors, simplement avec cet apprentissage, je sais maintenant que je ne dois pas garder dans mon esprit l’aspect difficile de la chose mais plutôt me laisser aller et avancer, sans réfléchir ni porter mon attention sur les pensées qui traversent mon esprit.

Ayons confiance en nos capacités et mettons de côté notre égo trouillard pour grandir et devenir meilleur. Comme quand on était enfant et qu’on ne réfléchissait pas avant de courir, de jouer, de s’amuser…

 

Photo : Unsplash | Leo Rivas-Micoud