Posts published on "octobre 2016" — Page 4

Rendons grâce à la terre

Andy Chilton

L’Action de grâce servait à l’origine à célébrer les récoltes, à rendre grâce à Dieu pour les bonheurs reçus pendant l’année. En Europe, l’équivalent se trouve dans les fêtes de la moisson. La tradition veut qu’on y cuisine une dinde mais au Québec on en a surtout fait une fin de semaine pour fermer le chalet.

Je ne sais pas pour vous mais moi, c’est un congé comme un autre. En fait, en général, et ce fut le cas ce samedi, c’est un bon moment pour cuisiner et congeler des bons petits plats pour la saison où l’on manque cruellement de légumes frais d’ici. Prendre le temps de popoter, de se faire plaisir, de savourer ces récoltes abondantes qu’on nous offre, c’est dire merci à la terre à mes yeux.

Nous avons la chance d’être dans un coin du monde où la terre est riche, où nous ne sommes pas menacés à outrance par des catastrophes naturelles qui détruisent les cultures et les vies (mes sympathies aux haïtiens) et où chacun peut cultiver un petit potager dans sa cour arrière et même sur son toit. Avoir le plaisir de cueillir ses propres légumes et fines herbes me semble un privilège facile d’accès pour le peu qu’on ait une parcelle de terrain. J’en connais qui font des miracles sur un simple balcon en plein cœur de la ville donc il y a peu de raison pour ne pas en profiter.

Je ne sais pas si vous avez eu la chance de regarder la nouvelle émission de la diva de la cuisine, Madame Di Stasio? Que j’adore cette femme… Inspirante, sincère et passionnée, on ne peut pas la regarder nous parler de producteurs, de recettes et d’aliments sans avoir envie de se mettre aux fourneaux. Diffusée le vendredi à 20 h et en reprise le samedi à 14 h, ce trésor du petit écran reflète la générosité de la principale intéressée. Sous forme de carnets thématiques, l’animatrice propose, autour du thème culinaire, des rencontres riches et des produits d’ici qui vous mettrons l’eau à la bouche. Vous pouvez revoir les épisodes sur le site de Télé-Québec ici.

Ces temps-ci, ayant le temps de prendre mon temps, je me permet de regarder plus de télévision et je suis stupéfaite du talent qu’on a ici. Mes coups de cœur de la saison en rafale :

  • District 31 (Les séries policières américaines ont de quoi rougir)
  • Les Simone (Chapeau à Kim Lévesque-Lizotte pour son audace)
  • Di Stasio (Du pur bonheur)
  • Boomerang (Tellement hilarant)

Et je lève mon chapeau à TLMEP qui perdure et qui est toujours aussi pertinent. Hier soir, j’ai ri et été touché à la fois par les témoignages de Marilou et son mari de même que par le trio du film 1 :54.

L’automne, on a moins envie d’être dehors avec les matins frisquets et les soirées fraîches donc profitons de nos produits locaux pour se nourrir adéquatement et savourons les bijoux télévisuels d’ici pour encourager nos auteurs et créateurs de grand talent. Soyons fiers de ce que nous sommes (et de nos pommes)!

 

Photo : Unsplash | Andy Chilton

Rêvez-vous assez?

Megan Hodges

Vous souvenez-vous, dans votre enfance, de tous ces rêves qui traversaient votre esprit? Chaque jour révélait de nouveaux désirs, de nouvelles idées, des projets farfelus… je me souviens d’avoir changé de « plan de carrière » trois fois dans la même semaine…

On dirait que, une fois adulte, on se laisse embarquer dans un tourbillon incontrôlé qui nous empêche de rêver. On s’engage dans une route, on choisit un métier et puis, la roue s’emporte et dévale les côtes de notre existence à vive allure. Et parfois, on lève la tête, on regarde derrière et on constate tout ce temps déjà écoulé.

Ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose, parfois, il faut foncer et s’investir dans quelque chose pour obtenir notre place au soleil. Mais des fois je me demande si on ne se met pas la tête dans le sable, si on ne vit pas à côté de notre vie. On avance, on continue sur le chemin tracé, sans trop se poser de questions. Mais quand a-t-on réellement décidé de prendre cette voie? À 16 ans? Pas certaine que j’avais la maturité pour décider du reste de ma vie à cet âge-là…

Je ne regrette pas du tout ma vie jusqu’à présent et je suis très fière du parcours que j’ai eu. Mais outre le boulot, je réalise que ma tête ne rêve plus autant, que je pense pratico-pratique, que je mesure et soupèse beaucoup au lieu d’écouter mon instinct. Je ne laisse pas assez mon esprit divaguer, sortir du cadre convenu.

Rêver, c’est se donner le pouvoir d’agir. On lit souvent : il faut vivre ses rêves et non rêver sa vie. Mais pour vivre ses rêves, on doit en avoir. Et j’ai parfois l’impression que je n’en ai plus, ou si peu. Comme si mon cerveau avait oublié comment rêver!

Je lis beaucoup et heureusement car chaque chapitre ouvre mon esprit à la rêverie, à un autre monde. Mais ce n’est pas le mien. C’est celui de l’auteur du bouquin. C’est mieux que rien me direz-vous mais s’il y a bien un rêve que j’ai c’est celui d’être capable de rêver à l’infini, que mon imagination explose et que je puisse me libérer de ce carcan logique et pragmatique dans lequel je me suis mise.

Rêver, ça ne coûte rien, ça rassure et ça détend. Bien sûr, il ne faut pas fuir la réalité dans le rêve mais plutôt tenter de bonifier sa vie de ses rêves les plus fous. Et souvent, d’un rêve naît une idée. Qu’elle se concrétise ou non, celle-ci permet d’avancer, d’espérer.

Je nous souhaite plus de rêves et d’idées car c’est ce qui ajoute la couleur à la vie. Et je terminerai sur une citation d’Oscar Wilde :

La sagesse, c’est d’avoir des rêves suffisamment grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit.

N’est-ce pas beau?

 

Photo : Unsplash | Megan Hodges

La dure réalité

Je fais rarement de billet à saveur politique. Ce n’est ni l’objectif ni le style de ce blogue. Mais ce matin, en lisant la chronique de Rima Elkouri dans La Presse, je me suis sentie outrée et profondément gênée de notre premier ministre provincial. Je n’étais déjà pas impressionnée mais il me semble qu’on a atteint un point de non-retour.

Notre cher M. Couillard a déclaré ceci suite à la publication du rapport de la protectrice du citoyen qui faisait état des effets très réels de l’austérité sur les plus vulnérables :

Les discours sur les personnes vulnérables, les discours sur la solidarité, avec des finances publiques déséquilibrées et un endettement chronique, ce n’est que du vent.

Du vent? Je vous invite à lire la dite chronique pour comprendre la réalité de ces gens que l’on qualifie de vulnérables, des gens à qui une « bad luck » arrive et qui ne peuvent plus se relever. Des humains, comme vous et moi, qui, un jour, ont besoin d’aide. Et bien cette aide, elle ne suffit pas.

Je sais bien que je parle de tout cela assise devant mon écran, dans mon bureau à la maison, maison qui m’appartient, que j’ai lu cet article sur mon iPad et que je suis en congé que j’ai décidé de prendre pour me reposer. Une fois cela dit et assumé, laissez-moi vous exprimer mon point de vue : on n’a pas besoin d’être dans la merde pour la comprendre.

J’en ai vu et connu des gens qui ont eu des bouts difficiles qui survivaient de peine et de misère. Et je crois que ce qui manque cruellement à ce gouvernement et dont je suis capable de faire preuve comparativement à eux, c’est de l’empathie. On ne peut pas espérer que des gens qui ont tout perdu se relèvent facilement, retrouvent leur dignité et leur implication dans la société sans les soutenir et les aider adéquatement. On ne peut pas se surprendre que plusieurs décident de travailler au noir, car je n’ai aucune idée comment ils font sinon pour vivre avec 600$/mois.

J’ai déjà parlé de la série documentaire Naufragés des villes diffusée sur TOU.TV  et qui présentait 2 volontaires qui ont vécu la réalité des gens vivant de l’aide sociale pendant 2 mois. Moi, ça m’a marqué et fait comprendre bien des choses. Ça fait tomber les préjugés, ça remet à sa place le plus insensible.

Bref, tout ça pour dire qu’après avoir coupé dans les infrastructures et qu’on voit maintenant nos viaducs, nos hôpitaux et nos écoles qui se dégradent sur nos têtes, ce gouvernement a jugé bon de nous plonger dans l’austérité au nom d’un équilibre budgétaire incohérent. Résultat? Plus de pauvres, plus de souffrance… C’était ça votre objectif?

Qu’est-ce qu’ils connaissent ces gens, à la pauvreté? Eux qui ont des équipes complètes qui travaillent pour eux pendant qu’ils paradent devant les journalistes en nous mentant en plein visage? Désolée, mais je vous l’ai dit, ce matin, c’est la goutte de trop.

Je suis tannée de voir notre argent mal gérée, de sentir qu’on abuse de nous sans gêne et de voir leur sourire faux et dégradant en annonçant un nouveau projet dont on ne verra jamais le bout.

Ce que les gens veulent, c’est de l’électricité à un prix décent, des soins de santé accessibles, des écoles de qualité autant dans l’enseignement que les infrastructures, des lois, règles et normes qui font en sorte que nous ne détruisons pas la nature et l’environnement et des projets qui font de nous un peuple novateur, fier et inspirant pour le reste du monde.

Utopie? Je ne crois pas. Je pense qu’il faut juste avoir un cœur à la bonne place, un cerveau qui bouillonne d’idées nouvelles et des objectifs clairs. Mais on semble être en rupture de stock du côté de nos dirigeants…

Sauter dans le vide

Toa Heftiba

Vous est-il déjà arrivé de sentir que quelque chose était en train de changer, de bouger, de manière substantielle dans votre vie? De sentir que vous étiez en train de passer une étape cruciale, que vous étiez en voie d’aligner vos propres planètes? C’est assez particulier comme sentiment et c’est ce que je ressens en ce moment. Je ne peux pas l’expliquer clairement, je n’ai pas d’idée concrète de ce qui se passe mais au fond de moi je sais que c’est un point de non-retour, un choix à la croisée des chemins qui m’amènera là où je dois être.

Quand on travaille sur soi, qu’on apprend à mieux se connaître et qu’on découvre notre potentiel, j’ai l’impression qu’on ne peut pas faire autrement que d’en faire quelque chose de beau, de grand et de connecté à soi. Pendant des années, je me suis sentie imposteur dans mon domaine, moi qui n’avait pas fait de grandes études universitaires, qui n’avait pas été formée pendant des années sur les bancs des universités. Et petit à petit, avec les années, j’ai compris que ce n’est pas le seul passage dans la vie, ce n’est pas le seul chemin possible pour se rendre quelque part.

J’ai fait un peu le deuil de ce diplôme que je ne suis jamais allée chercher car avec les années d’expérience, j’ai appris tellement de choses qui à mes yeux équivalent n’importe quel diplôme. Surtout que je sais maintenant que l’université n’est pas le saint Graal. Combien d’amis et de collègues m’ont dit avoir perdu du temps et n’avoir pas tant appris pendant leurs années d’études? Beaucoup! Alors je me suis dit que ce n’était pas si grave et que j’avais mon parcours à moi, différent certes mais au moins il me ressemble et il m’a permis de très bien vivre.

J’ai aussi réalisé que ça fait plus de 15 ans que je suis dans mon domaine et que, immanquablement, après autant d’années, je finis par me questionner sur le désir ou non de poursuivre dans cette voie. Et pour cela, comme dans toute remise en question, je dois peser le pour et le contre, je dois voir ce qui me plaît et ce qui ne me convient plus, évaluer les possibilités, ouvrir mes antennes et trouver mon X.

Étrangement, ce processus pourrait être anxiogène et me faire sentir déboussolée ou me procurer un certain vertige mais il n’en est rien. Je me sens calme comme jamais, comme si je savais que j’arriverais là, comme si c’était prévu en quelque sorte. Je suis devant l’inconnu, dans le désert, ne sachant aucunement vers où aller, où j’abouterai mais quand je regarde en arrière, avec tout ce que j’ai accompli, je me dis que j’ai les outils pour continuer, peu importe le chemin que j’emprunterai.

Ça doit être ce qu’on appelle la maturité et un certain avantage de vieillir, de s’assagir et de pouvoir compter sur le passé pour assurer une certaine stabilité émotive. Je me sens dans le moment présent, je me sens bien, confiante et dotée du potentiel et des outils pour y arriver. Et une des plus belles découvertes que j’ai faite est mon plaisir à justement être déstabilisée, plongée dans le vide métaphoriquement, à me retrouver dans le nouveau, à devoir refaire mes repères dans cet univers de possibilités. Car c’est dans ce type de situation que j’apprends le plus, que je grandis et que je me propulse. Et découvrir cela a été très salvateur. Vive la vie, vive la nouveauté!

 

Photo : Unsplash | Toa Heftiba

Cette petite voix qui nous guide

Caleb George

Hier, je vous ai parlé du livre de Jérémy Demay, un vrai petit bijou d’ouvrage qui fait réfléchir et évoluer. Certaines phrases de ce bouquin restent gravées dans mon esprit et génèrent moult réflexions et font remonter des souvenirs.

Une de celle-ci concernant notre incapacité, ou notre difficulté, à être spontané m’a particulièrement interpellée.  En effet, on a tendance à tout rationaliser et à se laisser guider par notre tête et notre ego alors que notre intuition nous parle et qu’on aurait avantage à l’écouter plus. Comme l’auteur le résume dans cette phrase : Un adulte, c’est un enfant qui a oublié. Et je trouve que c’est tristement vrai.

Rappelez-vous votre enfance, quand toutes les idées farfelues vous passaient par la tête pour vous amuser… Ce n’est pas la rationalité qui vous arrêtait! Vos parents pouvaient freiner vos élans pour votre sécurité, mais pas votre tête. En fait, quand on avait envie de quelque chose, on ne se posait pas trop de questions, on fonçait! Aujourd’hui, on juge tellement nos idées, on mesure l’impact, les risques, les avantages, on pèse le pour et le contre, et avec tout ce bourdonnement dans notre esprit, on finit bien souvent par ne rien faire.

Jérémy Demay cite Steve Jobs lors de la remise de diplômes de l’université Stanford, et je trouve cela très approprié :

Votre temps est limité, alors ne le gâchez pas en menant une existence qui n’est pas la vôtre. Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui. Ne laissez pas le brouhaha extérieur étouffer votre voix intérieure. Et le plus important, ayez le courage de suivre votre cœur et votre intuition, l’un et l’autre savent déjà ce que vous voulez réellement devenir. Tout le reste est secondaire.

Quand on prend des risques, qu’on sort du chemin tracé, la première réaction de notre entourage est souvent de tenter de nous raisonner. Et ce n’est pas nécessairement pour nous qu’ils le font mais plutôt pour calmer leur propre insécurité, celle générée par nos actes qui les terrorisent. Et c’est normal, c’est un réflexe de se protéger. Il faut seulement être alerte et ne pas se laisser influencer par ces réactions.

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale des animaux et dans ma décision d’arrêter, de faire une pause, il y avait ce besoin de soigner mon matou qui est sur ses derniers mille. Et avec son regain d’énergie des derniers jours, je ne peux qu’être heureuse et convaincue de mon choix car je sais que je lui aurai donné tout l’amour possible pour qu’il calme ses angoisses. Il n’en a plus pour longtemps et je le sais pertinemment mais j’aurai au moins savouré ces moments doux et précieux avec lui. Je n’aurai pas de regrets et encore moins d’amertume.

Écoutons notre cœur et notre voix intérieure, laissons-nous guider par notre instinct. Notre tête est contaminée et influencée par tellement d’éléments extérieurs, de peurs et d’expériences passées alors que notre instinct nous protège tout en nous servant de tremplin. Soyons connectés à nous-mêmes, après tout, on se connaît!

 

Photo : Unsplash | Caleb George