Je vous salue bien bas Monsieur Cohen

Caleb Frith

Ce matin, c’est dans un sentiment très mitigé que je me suis assise devant mon écran. Comme je l’expliquais hier, je ressens une réelle excitation dans l’anticipation des fêtes de Noël cette année, comme si toute la magie m’avait contaminé. Mais je suis aussi extrêmement triste du départ de Leonard Cohen, ce grand homme qui a accompagné, grâce à sa musique, plusieurs épisodes de ma vie.

Hier, quand j’ai vu la nouvelle passer sur mon fil Facebook, j’ai reçu comme un coup de poing directement au cœur, comme si on me privait d’air tout à coup. J’ai revu mon enfance avec en fond sonore Dance Me to the End of Love, que ma mère adorait. Rares sont les artistes anglophones qui se taillaient une place dans notre demeure mais Leonard était ce type de personne qui brisait les frontières et gagnait directement le cœur des gens.

Lui qui a tant fait partie de nos vies nous quitte aussi discrètement qu’il a vécu. Et je ne crois pas qu’on puisse trouver une personne qui n’ait jamais été touchée par la poésie et la voix planante de ce chanteur intemporel. On se souviendra longtemps de son œuvre et heureusement nous pourrons continuer de nous laisser porter par son timbre si intime et unique.

Au-delà de cette lourde nostalgie, j’ai tout de même l’âme légère puisque je suis dans mes derniers jours de congé. Et oui, une nouvelle aventure professionnelle débutera sous peu et, malgré que plusieurs angoissent à l’idée de plonger dans l’inconnu, moi, je ressens une euphorie et une curiosité envers ce changement. En prenant le temps de me poser ces dernières semaines, ça m’a permis de comprendre que j’aime cette adrénaline qu’amène le perpétuel mouvement du rôle de consultante.

Moi qui a été si anxieuse avant et qui peinait à répondre au téléphone à une époque, ça m’a pris du temps avant d’accepter que je ne suis plus cette personne. La vie nous guide et nous transforme et j’ai l’impression d’être sortie de mon cocon comme un papillon après une période de construction interne.

Je dis souvent qu’il faut faire confiance à la vie, qu’elle sait ce qui doit nous arriver et qu’on doit seulement se laisser porter et accepter ce qui est. On a toujours quelque chose à apprendre de chaque situation et de chaque épreuve. Et je sais pertinemment que par moment, il nous est impossible d’imaginer de jours meilleurs.

Mais de grâce, gardez la foi, ayez confiance en vous et dans la vie, et respirez. Le souffle, c’est l’essence de la vie, c’est la base et c’est la chose que vous portez en vous la plus méditative qui soit. Se concentrer sur le souffle, c’est sentir son corps, lui donner l’attention qu’il mérite et le temps de se déposer.

La vie est parfois triste mais au-delà des nuages, par-delà les pertes comme nous vivons collectivement ce matin, il reste la beauté des âmes qui nous entourent. Soyons conscients de la chance que nous avons d’être ici et maintenant.

Et dansons en hommage à Cohen… Dance me very tenderly and dance me very long…

 

Photo : Unsplash | Caleb Frith

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