Mettre la « switch à off »

Clem Onojeghuo

C’est surement le titre le moins francophone que j’aurai publié ici mais je me suis dit a) c’est toujours bien mon blogue alors je me fixe mes propres contraintes et b) cette expression colle tellement à ma pensée que je ne peux pas faire autrement. Une traduction l’aurait transformée et le résultat n’aurait pas été le même.

Mais ce début de réflexion reflète bien mon état d’esprit justement. Pouvoir se déconnecter de sa propre vie le temps de souffler un peu est un rêve que tout le monde fait par moment. Autant par rapport à la critique possible que pour les obligations familiales, financières, professionnelles ou autre, pouvoir s’extraire de tout ce tourbillon pour s’enraciner, respirer et se reconnecter avec soi-même me semble un besoin essentiel, voir un droit de base.

Ce n’est pas toujours possible et notre plus grand frein est souvent nous-même. Mais qu’est-ce que les gens vont penser? J’ai beaucoup trop de choses à faire! Je vais prendre du retard! Pourtant, s’il y a bien une chose que je sais c’est qu’on est terriblement moins efficace quand on est épuisé, le presto prêt à sauter. On fait plus d’erreur, on assimile moins bien l’information, on se perd plus facilement dans notre pensées… Bref, ça tourne plus carré.

Et pourtant, on continue d’essayer d’avancer, englué dans notre obstination, pataugeant dans les méandres de notre jugement. Si, par miracle, on réussit à garder un semblant de contrôle, on accumule malgré tout de la fatigue et une usure malsaine. Mais bien souvent, on frappe un mur et celui-ci est un mal nécessaire pour nous faire comprendre qu’on a peut-être un peu trop abusé de notre banque d’énergie.

Donc, par moment, il faut sortir de tout ça pour prendre soin de soi, pour débrancher le câble imaginaire qui nous relie à notre vie trépidante et épuisante pour retrouver le calme et la paix intérieure. Pas de décision à prendre, pas d’engagement outre celui que l’on se fait à soi-même de s’écouter et de se respecter.

Ça peut prendre la forme d’une retraite au fond des bois tout comme d’un voyage dans le sud mais au fond il n’est souvent pas nécessaire d’aller bien loin. C’est plus un exercice psychologique que physique et comme n’importe quoi dans la vie, ça s’apprend. Mentalement, ne plus penser à la longue liste de choses à faire, est un exercice ardu en soi car, surtout chez la gente féminine, ce réflexe est inné et apporte un sentiment de sécurité. Illusion parfaite me direz-vous mais c’est tout de même l’impression que ça donne.

Quand j’ai entendu l’annonce de la mini tempête à la radio, je me suis dit que c’est l’occasion parfaite pour s’enfermer dans un cocon et attendre que ça passe en savourant le moment. Samedi matin, alors que la neige s’accumulera dans les rues et fera rager la population, je me blottirai en pyjama, un livre à la main, un café dans l’autre et je profiterai de chaque minute qui s’offrira à moi. Manger, dormir, faire du yoga et lire seront mes principales activités. Toutes des choses qui me font du bien, toutes des sources de bonheur.

Par moment, il faut le faire car personne ne prendra soin de nous à notre place et c’est nous avant tout qui payent le prix de cet acharnement à vouloir continuer malgré l’épuisement, la fatigue, le besoin d’arrêter. Prendre soin de soi, c’est offrir au monde la meilleure version de soi-même. Et je trouve cet objectif fort louable…

 

Photo : Unsplash | Clem Onojeghuo

Related Posts

Les impacts pandémiques 19 mars 2021
Dorian Kartalovski La vie ne se vit pas avec des si! 25 avril 2016