Cultiver son bonheur

Mi PHAM

Hier, je vous ai partagé mon parcours sinueux qui m’a permis de gravir la montagne de mes émotions, de rejoindre le sommet pour arriver à voir plus loin que l’angoisse qui me privait de ma propre vie. Et certaines personnes qui me connaissent aujourd’hui peinent à croire que j’ai été, à une époque, ce genre de personne qui s’enferme pour souffrir en silence.

Parfois, on me dit que mon blogue est très personnel et que je me révèle beaucoup, peut-être trop. Mais j’ai décidé de partager mes expériences car à l’époque où je n’allais vraiment pas bien, les réseaux sociaux et ce type de plateforme n’existaient pas et j’aurais bien aimé avoir accès à ce type de partage d’expérience. Car s’il y a bien un phénomène que la plupart des gens vivent dans ce genre de situation, c’est l’impression d’être seul et souvent, que personne ne les comprend.

Et pourtant, derrière la carapace de chacun se dissimulent des failles. Nul n’est parfait, il y a seulement des gens meilleurs pour masquer leurs faiblesses. Et c’est humain d’avoir des petits défauts, des côtés moins scintillants, des aspects de notre personnalité ou même de notre vie dont nous sommes moins fiers. Mais ça fait partie de nous et on doit l’accepter, apprendre à se concentrer sur le positif au lieu de dépenser notre énergie à cacher ce qu’on n’aime pas.

J’ai longtemps douté de moi, longtemps eu l’impression de ne jamais être correcte, de ne jamais en faire assez. Ça m’a poussé à me dépasser et à m’investir corps et âme dans le travail, et à m’épuiser bien entendu. Car en fait, je cherchais à être approuvée, à ce qu’on me dise enfin que j’étais bien. Mais tout ce qui arrivait c’est qu’on m’en demandait plus. Mes attentes n’étaient pas seulement irréalistes mais inappropriées. On ne peut pas combler nos vides intérieurs par du travail ou de la reconnaissance.

Et tranquillement, à force de faire des choses pour moi, à force de tenter et de me construire, une brique à la fois, j’ai bâti mon estime de moi et j’ai compris que je devais cesser d’attendre et plutôt me charger moi-même de me combler, de prendre en charge mon propre bonheur. En cas de doute, je devais m’écouter, faire appel à mon instinct et, au pire, essayer pour savoir, peut-être pour découvrir que finalement cela ne me plaisait pas.

Rien ne tombe du ciel, encore moins le bonheur. Heureusement, on a, ou on peut, acquérir les outils intérieurs pour l’ériger et le chérir. Ce n’est ni dans les biens matériels ni avec un salaire ou une grosse maison qu’on devient heureux. Ça peut sembler très simple dit comme cela mais c’est pourtant un message que la société tend à nous faire croire. Tel produit, tel niveau social, telle position dans une entreprise… On nous vend du rêve à outrance alors que bien des gens qui atteignent ce rang rentrent chez eux le soir, seul et triste.

Je rêve parfois d’un monde sans toute cette hiérarchie et cette bataille de pouvoir. Un monde où les gens peuvent s’épanouir tels qu’ils sont, sans se sentir comme des extra-terrestres car ils ne correspondent pas aux modèles préétablis… Vous me direz que je pourrais très bien aller vivre dans le fond des bois mais j’aime quand même un peu d’urbanité par moment ?

Je nous souhaite à tous, sincèrement, d’arriver à demeurer nous-mêmes et de ne pas être trop influencés par tout le tourbillon de mode et de tendance qui nous entoure. Car pouvoir être soi-même, c’est offrir le plus beau de nous. Et il me semble que, pour une société, il n’y a rien de plus souhaitable que d’avoir des gens heureux et épanouis.

Suis-je utopiste? Peut-être… Mais je m’assume ?

 

Photo : Unsplash | Mi PHAM

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