Trouver son bonheur

Noah Silliman

Hier, quel bonheur… En partant pour mon cours de yoga, j’arrêtais prendre mon courrier dans ma boîte postale. Quelle joie d’y trouver mes nouveaux souliers de course ainsi que mes nouveaux écouteurs sans fil. J’étais excitée comme une enfant la veille de Noël, sachant pourtant que ces colis arriveraient tôt ou tard. Mais j’ai réalisé, en route vers mon cours, que j’avais changé…

J’ai changé car la course fait maintenant partie intégrante de ma vie, j’ai changé parce qu’il y a déjà quelques temps, je me suis mise au centre de ma vie. Ceux qui me connaissent personnellement depuis longtemps savent que j’ai toujours eu tendance à faire passer les autres avant moi, que je peux aisément me mettre de côté au profit du bonheur et du confort des autres malgré que je sois extravertie et énergique.

Longtemps, je restais disponible, comme si avoir un horaire trop chargé allait m’empêcher d’être là pour mes proches, au cas où quelque chose leur arriverait. Je sais, dit comme ça, hors contexte, ça peut sembler étrange comme attitude mais ça fait partie des distorsions mentales qu’on peut tous avoir dans la vie. Notre esprit voit les choses à sa façon, avec son angle, selon son histoire et ses vieux réflexes et c’est ainsi… On ne s’en rend pas toujours compte, on vit comme on l’a toujours fait sans réaliser que notre vision est peut-être brouillée par tous ces petits événements qui nous ont forgé.

Et aujourd’hui, je sais que je me suis choisie entièrement et que ça me permet d’être là quand ça compte tout en prenant soin de moi. Et prendre soin de moi me donne l’énergie pour déplacer des montagnes quand c’est nécessaire. Je ne parle pas de force physique ici mais de force mentale. Le sport m’a apporté cette capacité d’être encore plus vive d’esprit, d’avoir la fougue pour prendre le poids de la souffrance de quelqu’un le temps qu’il ou elle retrouve son équilibre. D’avoir de l’énergie à transmettre à quelqu’un qui a été vidé de la sienne…

Je sais maintenant qu’on peut s’occuper de soi sans mettre les autres de côté. Que d’améliorer sa santé, mentale et physique, ça rejaillit sur les autres inévitablement, contrairement à mes anciennes croyances. Je sais que, quand je refuse une invitation parce que j’ai une longue course le lendemain, je ne blesse personne. Même que parfois, je les encourage à se planifier eux aussi une activité et qu’au final, tout le monde y gagne.

J’ai aussi eu des commentaires de gens qui m’ont dit être inspirés par ce changement de cap dans ma vie. Qu’au lieu d’être définie par ma carrière, on pensait maintenant à moi par cette transformation dans ma façon de vivre. Et ça, c’est ce qu’il y a de plus beau. Savoir qu’en faisant quelque chose pour soi, on influence positivement des gens. Car la crainte d’avoir l’air égoïste n’est jamais bien loin…

En recevant mon cadeau « de moi à moi », je me suis fait plaisir mais je me suis aussi félicitée de persévérer. Car c’est facile de commencer quelque chose de nouveau mais quand la lune de miel est passée, il faut perdurer, aller au-delà des découragements, continuer sa route et chercher de nouvelles sources de motivation, au fond de soi.

Parfois, je suis découragée, parfois je flanche et je reste dans mon lit. Mais l’important, c’est de reprendre la route une fois ce petit nuage passé. Et j’ai réalisé qu’au-delà du sport et des bienfaits physiques, ma tête est sans doute celle qui en jouit le plus. Éjecter l’angoisse à grandes bouffées d’air, en foulant le sol et en se dépassant, ça vaut tous les antidépresseurs du monde… Sans effets secondaires autre que de sentir quelques courbatures et une dose massive d’endorphines : l’hormone du bonheur…

 

Photo : Unsplash | Noah Silliman

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