Parce qu’ensemble, on est plus forts

Hudson Hintze

Le 10 octobre, c’est la Journée nationale de la santé mentale. Et j’ai réalisé, en entendant parler de cela à la radio à quel point on parle beaucoup de santé physique, moi y compris, mais beaucoup moins de santé mentale. Et pourtant, on a beau prendre soin de notre corps mais si la tête ne va pas, rien ne va. D’où l’expression : un esprit sain dans un corps sain.

La santé mentale, c’est l’affaire de tous car même si vous filez le parfait bonheur, il y a de fortes chances que, dans votre entourage, quelqu’un souffre d’une forme ou d’une autre d’un trouble mental. Et bien souvent, ça affecte l’équilibre de tout le monde autour. L’incompréhension est généralement partie intégrante de ce genre de situation car, comme on en parle peu, nos connaissances sont relativement limitées. Et quand ça frappe, on peine à prendre le dessus, comme malade ou comme accompagnant.

Parfois, ce sont des petits blues saisonniers, parfois ce sont des coups plus durs liés à la famille, aux amitiés, aux amours, au travail, aux vieilles blessures qui refont surface, à un deuil ou pour toute autre raison… Mais peu importe le pourquoi, c’est dans le comment on gère le tout qu’on peut être un peu perdu. Entre les pilules, les produits naturels, les psychothérapies et les lectures, on peut s’égarer dans les méandres de notre beau système de santé.

Alors, prendre soin de soi, c’est la clé pour être mieux outillé quand un petit torrent se pointe à l’horizon. Pour être en mesure de faire face à la tempête, bien se connaître et être entouré de gens sur qui on peut compter et à qui on peut s’ouvrir sans gêne, ce sont des éléments qui peuvent aider à ce que l’intensité soit moins grande et les conséquences plus gérables.

Tous n’ont pas la possibilité d’avoir ces piliers dans leur vie et c’est là que le filet social doit être assez solide pour les attraper avant qu’ils ne frappent le dur mur de la vie. Malheureusement, j’ai parfois l’impression qu’on ne prend pas assez au sérieux ce genre de mal à l’âme et qu’on attend trop longtemps avant de l’aborder. Un petit moment de détresse peut virer en grande dépression si personne n’est là pour accueillir et accompagner la personne dans le brouillard mental.

Alors, quand je dis que c’est l’affaire de tous, c’est qu’on doit se battre collectivement pour que les ressources soient à la disposition de tous et chacun afin de ne pas entraîner des gens dans un tourment profond, faute de soin. Quand ces gens, à défaut d’avoir du soutien psychologique et des soins adéquats se retrouvent à la rue ou barricadés dans leur logement, ayant peur d’affronter la vie, c’est nous tous qui souffrons. Une société qui échoue à s’occuper de son monde, c’est une société qui est elle-même brisée.

Il n’y a personne de supérieur ou d’immunisé quand on parle de santé mentale. On peut tous, un jour ou l’autre, être affecté par un trouble et malgré votre santé physique, votre niveau de vie, votre belle famille et votre carrière florissante, ça peut vous arriver. Déjà, prendre conscience de ça, c’est faire preuve d’ouverture d’esprit et d’empathie. Et quand quelqu’un de notre entourage vit un moment difficile, mettre de côté les blagues pour l’accueillir dans son état, lui démontrer notre présence et notre support, lui fournir l’aide dont il ou elle a besoin et être à l’affût des signes qui peuvent montrer qu’une assistance plus professionnelle est nécessaire, c’est selon moi la moindre des choses.

Aimer notre monde, c’est le comprendre et l’accepter, dans tous ses états. Aimer notre société, c’est défendre ses droits et s’assurer que tout un chacun a accès aux soins nécessaires à son plein potentiel. La réalité, c’est qu’on met tous un genou à terre à un moment donné de notre vie. Et savoir qu’autour de nous, il y a en place un environnement favorable pour nous aider à se relever, c’est déjà un grand soulagement pour notre esprit souffrant. Pensez-y !

 

Photo : Unsplash | Hudson Hintze

Related Posts

Toa Heftiba Si j’avais su… 5 juin 2018
Boris Mon fidèle compagnon… 14 janvier 2016