S’il y a bien une chose qui me rend triste dans la vie c’est d’entendre des gens dire qu’ils regrettent de ne pas avoir assez profité de leur vie, de ne pas avoir assez aimé, assez voyagé, assez vécu…. Je me dis que, souvent, on prend pour acquis ce que l’on a, sans réaliser qu’on peut le perdre à tout moment, en un claquement de doigt. Et pourtant, certains continuent à avancer, aveuglément, comme si c’était éternel et qu’ils auraient bien le temps de se reprendre un jour…
Ces temps-ci j’écoute les 2e et 3e saisons de la série Le grand C, traduite et diffusée sur TOU.TV. Je n’ai aucune idée du titre en anglais mais vous trouverez bien si le cœur vous en dit. Je n’ai pas été trop dérangée par la traduction donc j’ai poursuivi mon écoute sur la plateforme francophone. Certains puristes me jugeront… Grand bien leur fasse!
Cette série raconte l’histoire d’une femme, à qui tout semblait réussir, et qui apprend soudainement qu’elle est atteinte d’un cancer, un mélanome stade 4. Elle accuse le coup et prend un temps fou, soit la première saison au complet, avant de le dire à ses proches, principalement son mari ainsi que son fils. Mais ce qui est touchant, c’est sa façon de réagir face à cette nouvelle, face à ce drame qu’elle vit.
Et, honnêtement, c’est très peu triste comme série. Ça permet de relativiser en fait et de comprendre à quel point il faut savourer la vie, profiter de chaque moment pour faire le bien, pour être heureux et surtout, être fidèle à soi-même. Quand une telle tragédie frappe, les masques tombent et le vrai visage des gens refait surface. Et surtout, la force intérieure que tout le monde porte en soi apparaît au grand jour et tout à coup ce qui semblait important devient futile. Célébrer la vie devient le seul mantra, comme une urgence, comme une priorité unique.
Je ne suis pas une grande fanatique des séries et ceux qui me connaissent seront même peut-être surpris de savoir que je peux écouter en rafale plusieurs épisodes mais il y a quelque chose de particulièrement touchant et profondément humain dans celle-ci. Pas de complot, pas de grand éclat, pas d’effets spéciaux… Que des gens qui vivent une histoire troublante mais vraie, qui nous ramène à la dure réalité avec un humour assez cocasse et des anecdotes déroutantes.
Ça me fait beaucoup réfléchir car je réalise à quel point chaque journée qui arrive nous parait normale, comme si ça nous était dû de vivre encore longtemps… Et pourtant, tout peut s’arrêter, maintenant. Alors on doit se reconnecter à tout ça, à ce qui nous fait vibrer, à ce que l’on est réellement, et cesser de se perdre dans la futilité et dans l’inadéquat.
Prendre le temps d’aider son prochain, de passer du temps avec les gens qu’on aime, de prendre soin de soi, d’honorer notre corps, seul véhicule qui nous accompagnera dans ce long voyage qu’est la vie. Nourrir son âme de beaux souvenirs et de rencontres enrichissantes, c’est se construire un bagage pour faire face aux difficultés et chasser l’aigreur qui peut nous miner le moral par moment.
S’il y a bien une chose qui est garantie dans la vie c’est qu’on mourra tous un jour, aussi cru que cela puisse paraître. Certains fuient cette réalité à tout prix mais ils seront rattrapés, comme tout le monde. Alors pourquoi ne pas l’accepter et en profiter pour en faire un moteur, une source d’énergie pour que chaque jour devienne un hommage à sa propre vie, un grand merci pour ce jour de plus à vivre sur cette terre, entouré de gens formidables, dans un pays où les droits sont relativement respectés et les possibilités de se réaliser sont nombreuses.
Car une fois sur la ligne d’arrivée, lorsque le moment de tirer sa révérence sera inévitable, il ne restera qu’à saluer chaleureusement et à avancer la tête haute vers l’inconnu. Et si on s’est construit une belle banque de souvenirs et d’amour, je suis convaincue que ce sera un peu moins difficile. C’est un sujet qui peut paraître morne mais qui doit faire partie de la vie, pour nous faire prendre conscience de ce que l’on a. Je préfère cela que d’avoir la tête dans le sable…
Photo : Unsplash | Esther Tuttle