Savoir s’adapter

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Avant, j’étais le genre de personne qui stressait au moindre changement, chaque petite transformation de mon quotidien me procurait des maux de ventre et de tête et j’en avais pour des jours avant de retrouver mon équilibre. Je n’ai pas besoin de vous expliquer que ça pouvait rendre mon quotidien relativement anxiogène car j’ai toujours travaillé dans un domaine qui exigeait une certaine flexibilité d’horaire et d’esprit.

Mais heureusement, avec des années de travail sur moi-même, j’en suis venue à un point où je comprends que ça fait partie de la vie de devoir s’ajuster et surtout, de ne pas tout connaître et de faire des erreurs. Car c’est souvent cela qui m’angoissait au plus haut point : qu’on me juge parce que je ne savais pas. À force d’observer, de côtoyer des gens, d’avancer sur le chemin de la vie, j’ai fini par réaliser que tout le monde se plante des fois, que c’est normal de s’enfarger, de mettre un genou par terre. Le plus important, c’est de ce pas y rester.

Savoir se relever, rire de soi-même, faire preuve d’autodérision pour pouvoir continuer sa route, c’est primordial. Sinon, on ne vit pas bien et on s’apitoie sur son sort. Et, à mes yeux, c’est ce qu’il y a de pire à vivre. Moi, j’appelle ça rouler dans sa propre merde. Je sais, l’image n’est ni chic ni agréable, mais rester constamment dans ses problèmes, ressasser toujours les mêmes soucis, les mêmes mauvaises expériences, ça te mine un moral pas possible et ça finit par sentir mauvais, d’où la référence peu ragoutante. Et avouez qu’avec une telle image, on n’a aucunement envie d’y rester!

Donc, avec les années, j’ai appris à faire face, à me relever les manches, à dédramatiser ce qui m’arrivait et à comprendre que demain est un autre jour. Parce que, oui, des fois, on a une journée difficile, on ne se sent pas à son top, on a l’impression d’avoir fait une folle de soi, on se sent comme une merde… Mais vous savez quoi? Ça nous arrive tous! Il faut arrêter de penser que seule nous vit ce genre de chose. Une mauvaise passe, tout le monde en a déjà eu alors imaginez une mauvaise journée!

C’est juste qu’on n’en parle pas, on aime mieux montrer le beau côté du Mini-Wheats, le petit côté givré. Mais avec le temps, j’ai compris que c’est aussi dans le côté moins cute des gens qu’on apprend à les connaître réellement. Que parfois, c’est quand quelqu’un se trompe solidement qu’on voit son réel visage et c’est des fois le plus beau. Les masques tombent, les carapaces se fissurent et tout à coup, on voit la beauté de la vulnérabilité.

L’orgueil, l’outil de communication de l’Égo, en prend pour son rhume et tout à coup on comprend que c’était lui qui nous dictait qu’on ne pouvait pas échouer, être moins performant ou avouer son ignorance. S’il y a une chose que j’ai compris avec ces expériences, c’est qu’on se sent beaucoup plus léger quand on se débarrasse de cet ennemi qui nous force à toujours bien paraître.

Aujourd’hui, je débute une nouvelle expérience professionnelle, un nouveau mandat, dans une ville que je ne connaissais pas. Avant, j’aurais décortiqué la carte routière de long en large pour maîtriser tous les environs et vérifier les chemins possibles si entrave il y avait. Ce matin, je suis simplement partie avec l’adresse en main, ne vérifiant pas quel café se trouvait dans les alentours pour pouvoir me poser le temps de vous écrire mes pensées.

Quand je constate ce changement, cette transformation, je ne peux que sourire. Car je me souviens tellement bien de la jeune femme anxieuse et tremblante qui avançait malgré tout sans avoir la moindre confiance. Quand on regarde en arrière des fois, ça fait fichtrement du bien de voir le chemin parcouru. Sur ce, je vous souhaite une excellente journée, remplie de soleil, extérieur, mais surtout, dans vos cœurs!

 

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