Au-delà des barrières

Nick Tiemeyer

Avez-vous déjà rencontré des gens qui semblent tout réussir, être toujours parfaits, au bon endroit, au bon moment et même qui en connaissent sur presque tout? On a souvent tendance à être agacé par ce type de personnalité qui brille, qui prend sa place et qui se présente toujours sous son meilleur angle. Mais justement, au lieu de se comparer à ces personnes, il faut parfois se mettre dans leurs souliers…

Je ne veux pas généraliser mais bien souvent, ceux que j’ai connus qui étaient comme ça cachaient très profondément leur souffrance et avaient besoin de contrôler leur image de peur d’être jugés. J’ai, pendant un certain temps moi-même, montré que mon côté givré, que l’aspect cool de ma vie pour vivre tristement mes moments difficiles toute seule à la maison.

Tout comme les comptes Instagram trop parfaits, les images « publiques » des personnes peuvent être lustrées pour ne laisser paraître que le beau côté des choses mais ce n’est qu’illusion. Car s’il y a bien une caractéristique que tout le monde a en commun, c’est de ne pas être parfait. À la base, la perfection est une question de perception et le défaut pour un sera un atout pour l’autre. Malgré cela, certains aspects sont généralement jugés moins glamour et le réflexe est souvent de les cacher.

Pourtant, on en a tous, des petits travers, des petits trucs qui nous agacent de nous-mêmes mais ce n’est pas agréable d’en parler, de les exposer. Alors on joue un jeu, on n’est jamais 100% soi-même. Et je me questionne sur cette attitude à la longue, à l’impact que ça peut avoir sur nous. À force de ne pas être soi-même, en vient-on à ne plus savoir qui on est réellement?

On a cette manie malsaine de se comparer et de juger dans notre société, parfois même sans s’en rendre compte. Que ce soit l’habillement, la manière d’agir, de parler, les choix de vie ou simplement les goûts culinaires, il y a souvent une seconde de comparaison qui se glisse dans notre esprit. On peut dire qu’on ne le fait pas mais secrètement, souvent, on le sait que notre cerveau a fait la manœuvre mentale.

L’important n’est pas de le nier mais plutôt d’accepter ce fait et de prendre un petit recul quand on en prend conscience. Au lieu de se laisser aller dans la critique, on peut simplement se dire « tiens, je suis en train de juger, maintenant ». Et déjà, ça change la perspective. L’étape suivante peut aussi être de se demander ce que ça fait résonner en nous et quelle est la réalité de cette personne.

Humainement, quand on se connecte à nos émotions réelles et qu’on met de côté l’égo et les réflexes de protection, on en arrive souvent à voir les choses autrement, avec plus d’empathie et d’accueil. Et c’est à ce moment qu’on passe par-dessus ce réflexe et qu’on peut découvrir des facettes insoupçonnées de gens merveilleux. Mais il faut oser aller au-delà de la fameuse zone de confort…

Ça revient souvent ce thème mais c’est que c’est très central dans nos vies. Pour avoir passée des années à m’encarcaner dans un moule qui ne me convenait pas de peur d’être jugée ou mise à l’écart, je sais qu’il est très difficile de voir autrement, de vivre différemment de ce qu’on connaît. Mais je sais surtout le bien profond que procure le fait d’oser, de sauter la clôture mentale qu’on s’est imposée et de prendre conscience de toutes les possibilités que nous offrent la vie et le monde. Car la plupart des barrières, c’est nous-mêmes qui nous les imposons. Alors c’est à nous que revient le devoir de les déplacer, les retirer, les repousser et découvrir de nouveaux terrains à explorer.

 

Photo : Unsplash | Nick Tiemeyer

Related Posts

Jakob Owens La saison de la gratitude 29 septembre 2017
Leo Rivas-Micoud M. l’égo, ce grand trouillard 11 octobre 2016