Ce matin, c’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu le dossier d’Iris Gagnon-Paradis dans La Presse+ concernant l’industrie de la mode qui subit une grande transformation grâce aux nouvelles générations qui réfutent l’obligation de respecter les normes établies depuis belle lurette. L’article « Quête d’imperfection » m’a particulièrement fait sourire car on y soulève l’électrochoc que fait subir cette nouvelle vague de créateurs à une industrie très stéréotypée depuis trop longtemps.
Savoir que l’hypersexualisation de la femme prend le bord, ça peut difficilement ne pas nous réjouir, du moins pour les femmes. L’article nous fait prendre conscience d’ailleurs que, contrairement à ce que plusieurs pensent, il n’en a pas toujours été ainsi. C’est dans les années 60 que cette mode de femme-objet est apparue et ses heures sont comptées si on se fit aux défilés qui enchaînent les styles moins révélateurs et qui abordent d’ailleurs le corps de manière plus universelle.
Serait-on dans une ère de « désexualisaton », où être un humain suffit à se définir, où le sexe d’une personne n’a plus d’impact réel sur sa façon de se vêtir? La société a tendance à écarter une mode en allant dans un extrême opposé, ce qui ne sera peut-être pas adopté par tous, mais je crois que ça amènera plusieurs à se requestionner, ça brassera les convictions et les croyances bien ancrées et ça fera évoluer les perceptions.
Quand j’ai lu la dérape de Mme Deneuve prônant la liberté des hommes d’importuner une femme, je me suis dit que le balancier naturel s’occuperait de réajuster le tir. Mais en prenant connaissance du dossier sur la mode ce matin qui faisait part de la réaction des baby boomers qui ne se reconnaissent plus dans la nouvelle tendance, je n’ai pu m’empêcher d’imaginer l’actrice parmi ces réfractaires.
Les choses changent et les générations ne sont pas toujours en accord, surtout quand on transforme ce que certaines personnes prennent pour acquis, dans les habitudes les plus profondes. Mais dans ce cas précis, je crois qu’une réflexion est nécessaire car depuis bien longtemps, les femmes souffrent de cette image hypersexualisée qui crée la confusion et les confrontations que l’on connaît.
Vivement une mode plus inclusive, plus libre, plus fluide qui permet à tout un chacun d’être lui-même, qui met en lumière l’unicité, les imperfections qui créent la beauté authentique et dont la sobriété permettra de se concentrer plus sur l’âme que sur le corps d’une personne. Je ne crois pas qu’on se définit par notre image mais plutôt par ce qui se trouve dans notre cœur et si notre habillement peut aider à y accéder, j’embrasse ce changement avec le plus grand des sourires.
Exit la superficialité, bonjour la liberté!
« Aujourd’hui, ce sont vraiment les jeunes qui influencent les mouvements de mode en nous proposant leur vision du monde, un monde ouvert, sans frontières. Les jeunes ne veulent plus se faire dire comment s’habiller, ils veulent déterminer leur style. Il y a une valorisation d’une mode plus esthétique, artisanale même ; on n’est pas dans le clinquant, mais dans l’authenticité et le naturel »
Quel vent de fraîcheur après des années de dénonciation et de sentiment d’incompréhension dans les interactions humaines. Peu importe l’origine, la religion, le sexe, la culture, nous sommes tous égaux et il faut cesser de se catégoriser et de stigmatiser quiconque déroge un peu des standards qui nous réconfortent. Soyons plus créatifs, soyons plus inclusifs. Les relations seront beaucoup plus saines et on cessera peut-être de polluer notre belle planète pour être « à la mode ».
Photo : Unsplash | Kris Atomic