Que pour soi

Saz B

Vous arrive-t-il encore de faire des choses pour vous, réellement axées sur vos besoins et vos désirs? Faire fi de l’utilité, de la performance, de l’efficacité, des autres personnes et des conventions, et simplement écouter son cœur pour se faire plaisir, se faire du bien, c’est essentiel dans un vie. Mais j’ai parfois l’impression qu’aujourd’hui, dans notre monde supposément moderne, on oublie de s’écouter et de prendre soin de soi-même.

Et ça ne signifie pas nécessairement de partir à l’autre bout du monde, ça n’exige pas systématiquement une grosse dépense. En fait, je crois que si ça demande trop de biens matériels ou une grande organisation, ce n’est pas vraiment le bon choix. Être là avec soi, sentir son corps, écouter sa respiration, se recentrer, c’est déjà un cadeau à se faire qui nous permet de se sentir mieux. Et ça ne coûte rien, ni n’exige de déplacement…

Avec les réseaux sociaux, on a accès à la vie des autres comme jamais. Ça peut être nos artistes favoris, des influenceurs qui nous intéressent, des professionnels qui partagent leurs astuces de réussite ou nos amis et famille qui nous inspirent. Mais parfois, et selon notre état, on peut tomber dans le piège de la comparaison, ou de l’envie, et ressentir un certain sentiment de manque. Combien de fois ai-je entendu des commentaires du type « as-tu vu comme elle est chanceuse d’avoir ceci ou cela » ou « Ah! que j’aimerais pouvoir avoir sa vie » …

À force d’être trop exposé à ce monde de possibilités qui nous échappent, on peut se sentir démuni ou inférieur et ça peut être très pernicieux. Sans s’en rendre compte, à force de scruter la vie des gens riches et célèbres, à force d’admirer l’existence magnifiée des autres, la nôtre peut nous paraître très banale. Mais on omet souvent de se rappeler que ce qui est diffusé est bien souvent la pointe de l’iceberg, la belle portion de vie mise en lumière sous le bon angle. On ne voit pas les traîneries dans la maison, la vaisselle sale qui s’accumule, la face de lendemain de veille et la course folle le reste du temps. Dans ce moment capté et partagé, tout semble parfait. Sur les 1 440 minutes d’une journée, il y en a probablement au-dessus de mille qui sont moins glorieuses.

Donc, j’y reviens… Que fait-on pour apprécier notre propre vie, pour se faire plaisir, pour nous donner à nous ce que nous méritons? Parfois, j’ai une bulle au cerveau et je décide de me cuisiner un truc spécial, sans raison particulière. Simplement parce que j’adore cuisiner et que j’ai envie de me gâter avec une petite douceur, un petit cadeau de moi à moi. C’est simple et ça me fait du bien. Je mets de la musique, je danse en popotant, je chante à tue-tête, je m’amuse comme une enfant, sans me soucier de l’image que je projette, ni de ce que les gens pourraient penser.

Le but n’est pas de le publier sur Instagram mais plutôt de me faire du bien à moi, point à la ligne. C’est un réflexe qu’on peut perdre quand on vit trop dans le virtuel mais se ramener à la vraie vie, ça fait vivre de vraies émotions, de vrais moments, concrets. Prendre un bain, lire un livre, sortir marcher et entendre ses pas sur la neige, ça nous connecte à l’instant présent, à soi, à notre vie dans cet univers grandiose.

Et si on se donnait comme mission de s’octroyer une heure par semaine 100% à soi, que du bonheur qu’on s’accorde, ça donnerait quoi? J’entends déjà crier certaines personnes me dire que c’est impossible, que leur vie est beaucoup trop occupée pour cela… Mais je crois qu’on a le choix dans la vie et qu’on devrait, une fois de temps en temps, se choisir, se donner du temps, s’accorder la priorité sur tout le reste, pour assurer une saine santé mentale et un équilibre. C’est mon avis… Et vous, ça vous dit?

 

Photo : Unsplash | Saz B