Je ne sais pas si vous avez suivi le périple intérieur d’Éliane Gagnon, cette jeune comédienne qui, il y a environ un an, révélait son alcoolisme et sa descente aux enfers. Un récit touchant qu’elle a osé partager avec nous pour nous faire comprendre que l’alcool, ce n’est pas juste le fun ni festif, ça peut aussi être destructeur et rendre malade. Elle a publié hier, dans le cadre du Défi 28 jours, une nouvelle tranche de sa vie, 2 ans après sa prise de conscience. Je vous invite à lire ce texte ici.
J’apprécie grandement les gens humbles qui osent s’ouvrir et se mettre à nu ainsi dans le but de faire changer les choses, de faire réfléchir et tenter, par leur expérience, d’éviter à d’autres la souffrance qu’ils ont vécue. Il n’y a rien comme un témoignage poignant pour semer dans nos têtes des questionnements et des doutes, et pour nous fouetter un peu. Non, tous ne sortiront pas de cette lecture en cherchant de l’aide à tout prix, avec un constat d’alcoolisme. Mais réfléchir à sa consommation, ça peut juste être sain dans la vie. Et ce qui nous paraît normal devient tout à coup moins drôle…
Car on a tous dans notre entourage des party animals, des gens pour qui la fête est un mode de vie, qui sont toujours prêts à festoyer, à poper du champagne. Mais, derrière le masque festif peut se cacher un grand vide à combler. Je ne dis pas que c’est systématiquement le cas, mais ça peut l’être. Et je le sais car j’ai déjà noyé mon malheur dans l’alcool, j’ai déjà anesthésié mon cerveau pour ne pas ressentir mon mal-être. C’est dur à avouer, c’est douloureux à constater. Mais ça prend une prise de conscience pour réaliser qu’on ne va pas bien et que la bouteille n’est pas notre alliée.
Quand j’ai lu la première révélation d’Éliane Gagnon, je suis tombée de haut. Cette belle jeune femme, adulée des jeunes, avec une belle carrière florissante devant elle, une image forte et magnétique se révélait être brisée à l’intérieur. Comme je l’avais été moi aussi. Mais elle, elle avait des caméras devant elle, elle était connue et elle devait jouer une game pour laisser croire que tout allait bien. Et je me suis sentie quand même chanceuse de ne pas avoir eu sur moi ce regard permanent, d’avoir pu soigner mes plaies en toute intimité.
À travers son récit, j’ai senti toute l’humanité et l’humilité d’une jeune âme fragile qui veut s’en sortir, qui veut remonter à la surface et nous offrir le meilleur d’elle-même, de son vrai moi. Quand j’ai lu, hier, sa lettre ouverte, j’étais très touchée de voir à quel point elle a évolué, elle a grandi, elle a atteint une maturité que beaucoup ne trouveront jamais dans leur vie. L’espoir qu’elle a entretenu d’être heureuse, bien avec elle-même, sobre et sans artifice, s’est concrétisé dans sa vie douce et saine.
Ça vient toujours me chercher ce genre de récit, d’histoire vraie, d’expérience partagée car ce n’est pas un scénario, des acteurs qui entrent dans leur personnage, des décors et un réalisateur qui choisit de placer untel là ou là. C’est la vraie vie, le vrai parcours de quelqu’un qui s’est enfargé dans beaucoup trop d’obstacles mais qui, au bout d’un certain temps, retrouve son chemin, choisit sa route et avance, avec le sourire, sous les rayons du soleil.
Car oui, après des passages à vide, après des moments durs, il y a du beau, il y a de la lumière, il y a de l’amour. L’amour de soi, assez fort pour nous reconstruire quand on a perdu des morceaux en cours de route. L’amour des autres qui nous recrinque quand on n’a plus l’énergie d’avancer. Et l’amour de la vie, cette aventure incroyable qu’on vit tous, à notre façon, avec nos couleurs, nos valeurs et nos choix. Après l’orage, le soleil revient toujours.
P.S. Elle a fondé la plateforme Soberlab pour diffuser son message et regrouper les acteurs du changement!
Photo : Unsplash | Dev Benjamin