Qu’est-ce que ça prend pour être heureux? La question à un million de dollars. Et pourtant, ça ne prend pas nécessairement le gros magot pour avoir un niveau de bonheur plus élevé. En fait, bien souvent, l’argent devient un piège ou un étau, qui ne fait que procurer l’illusion du bonheur. Mais, on le sait, le bonheur, ça ne s’achète pas, malgré les fausses croyances et l‘influence insidieuse que nous fait vivre la publicité.
Être heureux, chacun en a sa définition propre et bien personnelle. On n’a pas tous les mêmes critères ni les mêmes déclencheurs de plaisir. Ce qui convient à un peut horripiler l’autre. Vous n’avez qu’à partir une discussion sur le camping dans un 5 à 7 de bureau pour constater à quel point il y a de fervents adeptes et des gens pour qui ça se rapproche d’un traitement de canal douloureux.
La ville ou la campagne, la musique classique versus le rock, la nourriture fraîche et minimaliste contre le fast food. Les contrastes sont grands et il y a surement autant de formules différentes pour atteindre le nirvana que de personnes sur terre. Mais, le plus important au fond, c’est de connaître sa propre définition, d’avoir sa bucket list bien à jour et de s’y référer de temps en temps. La pire chose à faire, c’est de la remiser au fond de notre cerveau en se disant que, de toute façon, ce ne sont que des rêves.
Quand on s’éloigne de ses rêves et ses envies profondes, on meurt à petits feux. La vie est trop courte et trop précieuse pour qu’on se résigne à la subir uniquement. Parfois, il faut simplement être plus réaliste dans nos désirs pour arriver à ressentir cette impression d’accomplissement. Comme je le disais plus haut, l’argent est loin d’être la solution à tout et si seul le gros lot vous semble être la source de bonheur suprême, vous risquez de finir aigri dans un CHSLD…
Pour plusieurs, le fait d’avoir des enfants constituait la chose la plus importante. Mais pour ceux-ci, quand la progéniture quitte le nid familial, un grand vide s’installe, d’où l’importance de réviser la liste occasionnellement, selon les circonstances. Pour d’autres, voyager demeure la source primaire du bonheur. Mais, là aussi, il faut s’assurer avant chaque départ qu’il s’agit encore d’un élément nourrissant dans l’échelle de l’extase. Souvent, à force de faire quelque chose, une usure s’installe.
Le bonheur se trouve dans les petites choses et il n’est pas toujours nécessaire de prendre un avion ou de dépenser des milliers de dollars pour le vivre. Par contre, il faut savoir se connecter à ses émotions pour être en mesure d’identifier les sources de cet enchantement. Si on ne fait que prendre pour acquis ce qui nous comblait à l’adolescence, on risque de se réveiller complètement dissocié de sa propre vie un bon matin.
Vivre sa vie, pas celle des autres et tenter, chaque jour, de trouver une belle chose qu’on a vécue, d’être dans la gratitude pour être là, en santé, bien entouré et sans grands soucis, c’est déjà une excellente façon de vivre dans le bonheur. Savoir apprécier ce qu’on est et ce qu’on a, c’est un talent à peaufiner au quotidien. Et au lieu de maugréer contre la pluie qui s’installe ces jours-ci, pourquoi ne pas plutôt apprécier le lavage des rues qu’elle exerce pour nous?
Il y a toujours un bon côté dans tout, il suffit d’ouvrir ses yeux assez grands pour le voir. Être heureux, ça ne tombe pas du ciel, loin de là. Ça vient plutôt de l’intérieur, de notre capacité à ressentir ce qui est bon et à laisser aller ce qui nous convient moins. Car si on dépense notre énergie à détester et à chialer contre tout ce qui va mal, on entretient une mauvaise énergie. Dans le fond, être heureux, c’est un choix.
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