(Re)découvrir le plaisir de bouger

Emma Simpson

Aujourd’hui, en ce 3 mai 2018, c’est la Journée nationale du sport et de l’activité physique. Cette journée sert à rappeler aux gens la nécessité mais aussi le plaisir de mettre à l’horaire des activités physiques pour stimuler le corps et libérer l’esprit. L’éveil printanier est le moment idéal pour réintégrer le sport dans votre routine de vie si vous aviez un peu mis cela de côté durant la saison froide qui s’est étirée trop longtemps.

Pendant longtemps, j’ai fait partie de ces statistiques de gens qui faisaient peu de sport, qui n’avaient pas le réflexe de planifier du temps pour sortir courir, marcher, pédaler ou ramer. Disons que je viens plutôt d’une famille d’intellectuels que de sportifs. Mais, après m’être fait annoncer un diagnostic de maladie chronique, après avoir pris conscience que mon corps n’était pas un acquis imperturbable, j’ai compris que je devais agir et surtout, qu’il n’en tenait qu’à moi d’aller mieux.

Car, oui, la vie va vite, on manque de temps pour tout faire et bien souvent, quand on arrive à la maison après une longue journée de travail, on a juste envie de s’évacher dans le sofa et ne rien faire. Mais, cette sédentarité a un prix, très élevé. Cet impact de l’immobilité sur notre corps nous rattrape immanquablement. Parfois, les symptômes sont plus subtils, parfois, ça nous frappe de plein fouet. Mais je dirais qu’il ne faut surtout pas attendre que la vie nous mette des bâtons dans les roues avant d’agir.

Premièrement, cessons de glorifier la performance à tout prix. Pas besoin d’être Forest Gump ni Bruni Surin pour bouger. On a la fâcheuse tendance aujourd’hui à vouloir que tout soit facile, tout de suite, qu’on n’ait pas mal ni qu’on ne ressente de courbature. On voudrait être beaux en tout temps, ne pas suer et pouvoir être aussi bons, en un claquement de doigt, que ceux qui s’entrainent depuis des années. Je le dis car j’ai, moi aussi, eu ces mauvais réflexes quand je me suis remise à la course.

Et, je vous l’annonce en grande pompe pour ceux de ma génération, on n’a plus vingt ans! Non, on ne retrouvera pas la vitesse et la légèreté qu’on avait à l’adolescence après trois semaines de « remise en forme ». Si c’est ce à quoi vous aspirez, vous allez être déçus et vous allez abandonner. Aussi bien avoir des attentes réalistes. Il faut du temps pour remettre la machine en marche, redonner à notre corps le tonus nécessaire pour atteindre un certain stade de confort pendant l’activité.

Mais, au-delà des difficultés du début et des doutes qui vous assailliront, il y aura ce sentiment de fierté ultime après avoir atteint votre objectif. C’est le fameux contraste entre la déni total pré-activité et l’euphorie libératrice post-activité. Les endorphines, ça vous transforme une baboune en sourire à tout coup! Et ça fait évacuer le stress et la fatigue accumulés, inévitablement.

Pas plus tard qu’hier, je suis revenue chez-moi, la tête pleine de trucs à faire, de problèmes à résoudre et de préoccupations. J’ai pris le temps de manger un peu, de me détendre. Et je me disais : je dois aller courir mais ça ne me tente pas… Mais, je me suis rappelée à quel point, quand je reviens, je me sens bien, légère, détendue et surtout, fière de moi. Alors, j’ai cessé de réfléchir, je me suis changée, j’ai sauté dans mes souliers et je suis sortie faire mes intervalles au programme.

Je pourrais vous parler longuement des effets positifs de la course sur ma vie. Je pourrais vous décrire mon parcours dans les moindres détails, tous les avantages sur ma santé que j’y trouve. Mais ce qui est le plus important, c’est la dignité que j’ai retrouvée. Je me respecte assez pour me donner ce dont mon corps a besoin pour me servir, tous les jours, m’amener là où je veux aller, dans le plaisir. Je me traite avec le même respect que je désire recevoir d’autrui. Je n’ai pas besoin de relever un défi, j’ai seulement besoin de me faire du bien, de m’amuser et d’aimer mon corps, dans toute sa puissance et ses capacités.

 

Photo : Unsplash | Emma Simpson

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