Je ne sais pas ce qui me prend ces temps-ci mais j’ai une terrible envie de voyage. Ça fait très longtemps que ça ne m’est pas arrivé, que je n’ai pas ressenti ce désir ardent de parcourir le monde et d’aller à la rencontre d’autres peuples, d’autres cultures. C’est peut-être l’idée de parcourir une portion des chemins de Compostelle cet automne qui a rallumé la flamme du voyage en moi, ou encore, l’effet de la lecture du merveilleux roman Petite mort à Venise de la savoureuse Francine Ruel. Qui sait…
Pendant un temps, à entendre tous les attentats et attaques à travers le monde, perpétrés par des méchants (je résume ainsi car là n’est pas le sujet de ce billet), j’avais moins envie d’aller voir ailleurs, de découvrir et de m’imprégner d’autres lieux. Comme si mon désir était atténué, masqué par ces nouvelles terrorisantes. Je me sentais en sécurité chez-moi et je n’avais pas envie de prendre le risque de voir un beau périple être gâché par des gens malveillants. Mais, quand je repense au bonheur que j’ai ressenti à chaque fois que je suis débarquée d’un avion quelque part dans le monde, je ne peux m’empêcher d’avoir envie de reproduire le moment.
À la base, j’adore prendre l’avion car cela signifie pour moi être en vacances et partir à l’aventure. Je n’ai jamais eu à le prendre pour le travail donc mon expérience est encore vierge de cet aspect moins excitant. Même s’il y a quelques désagréments inévitables dans les aéroports, peu importe la destination, il n’en demeure pas moins que, une fois arrivée à bon port, je me sens différente, authentique et ouverte à ce que la vie m’offrira.
Les odeurs, les sons, les saveurs, les vues, tout diffère quand on est ailleurs. L’attrait de la nouveauté et de la découverte m’amène inévitablement à vouloir en savoir plus, à vouloir rencontrer des gens qui sauront m’apprendre les raisons et fondements de leur culture. Et cet échange humain est au cœur de tout voyage, tout comme le rythme local et les coutumes que l’on se doit de respecter. J’aime cette impression de me fondre dans un nouvel environnement, de me perdre dans les découvertes multiples.
Pendant longtemps, l’idée de voyager seule me freinait car partager l’expérience est l’un des aspects intéressants du voyage. Mon anxiété était sûrement trop présente pour envisager autre chose qu’une semaine dans un tout inclus en Guadeloupe. Même si cette destination m’a charmée, il reste que j’ai envie d’aller ailleurs, de voir l’histoire du monde, de comprendre l’origine des choses. Certains lieux, grugés par le temps, finiront par disparaître et je m’en voudrais d’avoir raté cela par peur de l’inconnu.
Le voyage aussi nous sort de notre zone de confort, de notre routine. Il nous confronte à d’autres réalités, à des pratiques moins familières, à d’autres langues aussi. C’est inévitablement formateur et régénérateur de se plonger dans un bain de foule à des milliers de kilomètres de chez-soi pour la simple et unique raison que ça fouette le quotidien. Et même si la destinée est recluse, même si elle est mouvante et que de nombreux lieux sont visités tel une odyssée, l’effet sera toujours revitalisant.
Je n’ai aucune idée quand je partirai ni vers où mais le simple fait de ressentir ce désir monter en moi me fait le plus grand bien. Je sais que je me retrouve, que je me connecte ainsi encore plus avec mon essence, que je regagne une part de moi qui a été mise de côté pendant trop longtemps. Mes plus beaux voyages ont été faits avec mon paternel et ce dernier m’a transmis cette passion qui l’habitait. C’est avec grand plaisir que je reprendrai le flambeau pour entamer ma propre quête, mon propre parcours vers des lieux enrichissants. Je pourrai, pour un temps, laisser mes soucis derrière moi pour regarder autour et admirer le monde. Et qui sait où la vie me mènera!
Photo : Unsplash | Deanna Ritchie